Le cuivre est le grand substrat invisible qui soutient le monde moderne tel que nous le connaissons. Sans lui, nous sommes littéralement laissés dans l’obscurité. Si l’acier fournit le squelette de notre monde et le béton sa chair, alors le cuivre est le système nerveux de la civilisation, les circuits et les câbles que nous ne voyons jamais mais sans lesquels nous ne pourrions pas fonctionner. A eux seuls, les véhicules électriques et leurs batteries devraient absorber un tiers des futurs besoins, chaque voiture ne nécessitant pas moins de 80 kilos à 100 kilos de cuivre.
Bastien Bonnefous : « No metals, no transition. » Les industriels du secteur minier aiment à répéter ce slogan (« pas de métaux, pas de transition », en français) pour souligner combien les métaux et les minéraux dits « critiques » sont le moteur de la transition énergétique. Cuivre, cobalt, lithium, graphite, nickel, manganèse, terres rares… Ces matières premières sont, en effet, indispensables à la fabrication des batteries électriques, des panneaux solaires, des éoliennes ou des électrolyseurs. Or la pénurie guette et il s’agit de ressources naturelles non renouvelables. L’ensemble des métaux sont concernés, mais la situation est particulièrement inquiétante pour le cuivre, essentiel à l’électrification des usages et à toutes les technologies de la transition. Pour atteindre la neutralité carbone, il faudrait produire plus de 40 millions de tonnes de cuivre par an en 2050, contre 25 millions actuellement. Une telle augmentation nécessiterait de mettre en service près de 40 mines de cuivre d’ici dix ans. L’Agence internationale de l’énergie alertait déjà en mai sur les risques de pénuries d’ici à 2030, estimant que les projets actuels et en développement ne permettront de couvrir que 70 % des besoins en cuivre.
L’exploration minière devient de plus en plus chère, car les gisements les moins coûteux et les plus productifs ont déjà été découverts et sont déjà exploités. La baisse de la concentration moyenne oblige les compagnies à collecter davantage de minerais pour obtenir la même quantité de métal et à gérer des quantités plus importantes de déchets. Autant de complications qui se répercutent sur les coûts de production. Ainsi les coûts de recherche sont passés de 91 dollars la tonne de cuivre, en 2011, à plus de 800 dollars, en 2020. Alors, recyclage ? Stellantis a récemment annoncé l’arrêt ou la suspension de leurs projets de recyclage de batteries électrique, faute d’un modèle économique rentable.
Le point de vue des écologistes
Nous avons ici une illustration bien connue en écologie des limites que la planète impose aux ambitions extractivo-économiques des humains. L’écologie n’est pas une opinion politique mais la science des rapports du vivant à son environnement. Or nous avons dépassé par nos besoins les possibilités de l’écosphère. Certes les réserves de cuivre sont passées en l’espace d’un siècle de 50 millions de tonnes reconnues dans le monde à 870 millions. Mais la question qui se pose n’est plus de savoir s’il y a assez de métaux dans notre sous-sol pour réaliser la transition écologique mais si nous pouvons les extraire de la croûte terrestre de façon soutenable et durable.
Or, seuls 14 nouveaux gisements ont été recensés ces dix dernières années, contre 75 entre 2003 et 2014. Les quatre dernières découvertes contenaient toutes ensemble à peine deux ans de consommation mondiale. Ajoutons la baisse de la teneur des gisements exploités. En un siècle, la part de minerai contenue dans la roche s’est réduite de 3 % à 0,7 %, obligeant les compagnies à extraire toujours plus de tonnages pour obtenir les mêmes quantités de métal. Enfin le gigantisme entraîne une augmentation considérable des déchets produits. Une exploitation industrielle de taille moyenne va produire à terme des centaines de millions de mètres cubes de boues polluées aux métaux lourds et provoquer l’acidification pérenne du milieu.
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Merde noire et merde rouge, Charybde et Scylla
extraits : Dans notre société thermo-industrielle, le pétrole est le sang empoisonné qui véhicule dans nos activités ses méfaits sans nombre. Le cuivre est l’armature rouge de notre société électrifiée qui nous dispense de tout effort. L’or noir et l’or rouge se sont transformés en merde noire et rouge, c’est Charybde et Scylla. Mais les jours du pétrole sont comptés, les réserves s’épuisent inexorablement. Et les jours du cuivre suivront la même destinée. Les mailles de notre société trop complexe vont sauter les unes après les autres lors du grand effondrement….
Extractivisme, l’inquiétante frénésie
extraits : Des quantités croissantes de cuivre, de lithium, de nickel et de cobalt sont nécessaires à la décarbonation du système énergétique. Mais difficile de qualifier un site minier de « vert », de « propre » ou même de « durable ». On extrait des ressources qui ont mis des centaines de millions d’années à se former, il n’y a pas de retour en arrière. Et l’extraction minière est considérée comme l’une des activités humaines ayant le plus lourd impact sur l’environnement. Pollution de l’eau, de l’air et des sols, déforestation, pression sur les ressources en eau… Une grande partie des mines sont illégales….
L’extractivisme se veut indispensable, à tort
extraits : La sagesse de Thomas More a été ignorée, qui condamnait toute ouverture des entrailles de la Terre :
« L’or et l’argent n’ont aucune vertu, aucun usage, aucune propriété dont la privation soit un inconvénient véritable. C’est la folie humaine qui a mis tant de prix à leur rareté. La nature, cette excellente mère, les a enfouis à de grandes profondeurs, comme des productions inutiles et vaines, tandis qu’elle expose à découvert l’air, l’eau, la terre et tout ce qu’il y a de bon et de réellement utile. » (L’utopie 1ère édition 1516)….
» rareté croissante du cuivre »
Bon début cet article, tout ça je vous en avais déjà parlé, mais…
–> Merci qui ? Merci les zinzins des soit disant énergies renouvelables (éoliennes et solaires) puisque le réseau est décentralisé avec les Enr mais qu’il faut 20 fois plus de cuivre avec les Enr que le nucléaire pour distribuer autant d’électricité ! Puis par ricochet il faut brûler 20 fois plus de pétrole pour extraire 20 fois plus de cuivre…
–> Puis pour recycler tout ça n’en parlons même pas, il faut beaucoup d’énergie pour recycler les métaux dont le cuivre… Énergie dont on n’est pas certain d’avoir à disposition… Bref, les éoliennes et les panneaux solaires ne sont pas si renouvelables que ça au final…
Des enragés fanatiques pensent à extraire des métaux en accrochant des robots extracteurs à des météorites filant à des vitesses effroyables .😁😁
Ces dérangés de la cafetière ne se demandent pas comment transporter le minerai extrait du météorite vers la Terre . (vu sur National Geographic)
Il faudrait en 1er lieu savoir de quels métaux sont constitués ces météorites
Des fous, on vous dit
– « on peut s’attendre à ce que le Chili renforce son rôle dans la production de cuivre en alimentant la demande mondiale. En ce sens, les ressources en cuivre du pays sont cruciales pour gérer la transition énergétique mondiale. Il serait donc tentant de conclure que le Chili bénéficiera de l’accompagnement de la demande croissante de cuivre. » ( Cuivre : quel avenir pour ce métal essentiel à la transition énergétique ? iris-france.org 11 juillet 2019)
Ce n‘est donc pas le moment de se fâcher avec le Chili. C’est de lui dont dépend notre… survie.
Oui mais … à quel prix ! Misère misère !
Émissions de CO2, de déchets de toutes sortes… consommation d’énergie, de pétrole, d’eau, d’alcool, de viande, de blé, de béton, de fringues, de bagnoles, de bouquins, d’anxiolytiques, de cuivre etc. etc. Bref, pour tout et n’importe quoi il suffit de regarder les chiffres.
Ces chiffres qui nous indiquent la tendance (Toujours Plus). Et en plus et en même temps qui nous permettent de voir ce que les uns et les Autres émettent et consomment (pour comparer).
Comme le pétrole, l’énergie, l’eau et tout le reste, le cuivre c’est d’abord du POGNON.
Pour tout et n’importe quoi, dans le monde du Pognon ON compare ce que ça COÛTE (à produire, extraire, faire pousser, entretenir un minimum etc.) et ce que ça… RAPPORTE.
Coût / Bénef = Business as usual !
Le but du Jeu étant bien sûr de respecter la satanée Règle Sacrée : Toujours Plus ! (à suivre)
(suite) Et c’est comme ça qu’ON balance à la Poubelle (Recyclage) la paire de chaussettes dont une est trouée. Et/ou l’appareil électroménager dont un bouton est pété. etc. etc.
Et encore sans parler de la mode, la tendance. Comme quand ON ferme une usine, une mine (de quoi peu importe), une école, un hôpital et j’en passe, because PAS RENTABLE !
Et c’est encore pour coller à cette règle à la con qu’ON nous fout la pression, qu’ON presse le citron, Toujours Plus !
Pour ce qui est de la Batterie, qui n’a plus de jus, c’est un peu différent. C’est bien beau de recycler… seulement là aussi, sauf bien sûr pour la Connerie Humaine, il y a des… limites.
Remarquez que de toute façon, sans pétrole, on aura bien du mal à extraire ce qui reste de métaux, je doute que l’on puisse aller les chercher à la pelle et à la pioche compte tenu des quantités demandées. Pas plus d’ailleurs qu’on ne pourra les recycler à grande échelle puisque pour cela il faut… de l’énergie. Bref, un cercle infernal de décroissance obligée.
Avant qu’il n’y en ait plus du tout… il y aura encore du pétrole pour certaines choses.
Comme par exemples pour faire rouler les chars de combats, voler les avions de chasse et les bombardiers, et des conneries comme ça.
Le Pétrole sera donc réservé aux activités (missions), disons… essentielles… vitales.
Bref, pour maintenir l’Ordre Établi. Et ce quoi qu’il en coûte !
Les buldozzers et les pelleteuses carburant au Pétrole ont donc encore de «beaux» jours à creuser, toujours plus.