Michel Tarrier, une Dictature Verte obligée

D’après le livre de Michel Tarrier, « la démocratie tue la planète » :

« Pour être élu, il faut un peu de charisme, un maximum de bagout et ne pas lésiner dans l’outrance mensongère […] Tout se résume à l’économie, à la sécurité et à une certaine idée crâneuse de la nation (p180)… C’est donc clair, on ne peut compter sur le jeu démocratique, essentiellement théâtral et propagandiste, entre les mains sournoises de mégalomanes pour s’enquérir d’une véritable veille planétaire (p181)… Nos démocraties libérales sont trop mercantiles, trop pesantes, trop capricieuses et trop borgnes pour adopter les mesures nécessaires pour pérenniser les ressources planétaires (p 182)… Il suffit d’assister aux interminables tergiversations des nations quant aux mesures urgentes à prendre en ce qui concerne le changement climatique alors que le diktat utile d’un comité d’experts pourrait résoudre la question en deux temps, trois mouvements (p184)… Le législateur n’a jamais voulu s’entourer de scientifiques un tant soit peu véhéments pour une meilleure élaboration des textes. La société du faux-semblant a la dent dure et ne s’entoure que de conseillers béni-oui-oui pour ne rien remettre en question et persévérer dans ses erreurs coupables et rentables (p53) ».

Michel Tarrier plaide pour l’instauration d’une écocratie bienveillante imposant une décroissance, tant économique que démographique.

« Il est insuffisant d’inciter, il faut obliger (p185)… Quelle dictature préférez-vous ? Une dictature écologique bienveillante envers les générations futures ou une dictature du capital, de l’ultralibéralisme, du consumérisme aveugle, une dictature des lobbys qui hypothèque notre futur ? Nos démocraties occidentales ne sont rien d’autre que des dictatures en trompe l’œil (p189)… L’écocratie serait non arbitraire mais coercitive, non pas délétère pour les libertés mais contraignante à l’encontre de toutes les atteintes envers les valeurs pérennes de la planète, imposant un respect incontestable à l’endroit du Vivant (p192)  »

L’auteur s’insurge contre les qualificatifs tels que celui d’éco-fascisme : « Lorsque le maire d’une ville comme Barcelone oblige par ordonnance ses administrés à l’installation de panneaux solaires, fait-il œuvre d’éco-fascisme ? (p195)… La nouvelle écocratie aura comme pilier central l’état d’urgence écologique et reposera sur un pouvoir biocratique et conservationniste (p288) ».

Michel Tarrier termine son livre en listant un certain nombre d’objectifs à atteindre et de mesures d’urgence à mettre en œuvre :

1/ Institution d’une Organisation mondiale pour la biosphère émanant de l’ONU. Obligera tous les gouvernements à se doter d’un ministère du Futur qui aura un droit de regard sur tous les autres ministères.

2/ Mettre un « coup d’arrêt à la pétro-action ». Justification requise au-delà d’un véhicule par domicile, 4X4 assujetti à une autorisation. Arrêt du développement du réseau routier. Incitation au covoiturage, obligatoire dans bien des cas. Gratuité des transports collectifs et quasi-gratuité des transports régionaux. Péage automobile pour entrer dans les centres urbains. Restriction du trafic aérien. Lourde taxation frappant l’utilisation des dérivés pétroliers dans l’ensemble des activités industrielles.

3/ Instituer une dépopulation. « Notre monde surpeuplé ne passera pas le cap de l’effondrement post-pétrolier » (p153). « Moins nous serons nombreux, moins nous consommerons et plus nous serons prospères, voire heureux » (p218). « Encourager la surpopulation, c’est cautionner un crime volontaire contre l’humanité » (p 224). Comment instituer cette dénatalité nécessaire ? Par exemple : avantage fiscaux pour les couples ayant renoncé à procréer et des amendes pour toute naissance au-delà d’un enfant par femme (p230). Toute recherche médicale intentée dans le sens de l’allongement de la durée de vie devrait être proscrite ou privée de crédits (p231). Le renouvellement des générations dans les pays développés devra se faire par l’immigration.

4/ Inciter à un certain végétarisme. « Le mangeur quotidien de viande est un drogué […] Laisser ce type d’individu en totale liberté constitue un grave manquement à l’intérêt général » (p261). Exemple de mesures à mettre en place : instauration de tickets hebdomadaires ou mensuels de viande et/ou taxation de tous les produits carnés. De même pour le poisson.

Michel Tarrier doute cependant grandement de l’avènement d’une dictature verte bienveillante. Une vision pessimiste de la nature humaine et une conviction selon laquelle il est déjà trop tard lui fait écrire que « L’humanité ne guérira pas, elle disparaîtra. Tout ce qui précède n’est donc que littérature (p299) »

Lire, Une dictature verte

10 réflexions sur “Michel Tarrier, une Dictature Verte obligée”

  1. Cette fois un bouquin pour plaider l’instauration d’une écocratie bienveillante imposant une décroissance, tant économique que démographique. (sic)
    – L’Écocratie c’est quoi ? (vinetyinfoplanete.forumactif.org)
    Oui mais ! Une écocratie, autrement dit une dictature … bienveillante !
    D’abord je vois ça comme le Développement Durable, ou comme le Nucléaire Propre.
    Et je pense aussi au « Meilleur des mondes » d’Huxley.
    – « Quelle dictature préférez-vous ? Une dictature écologique bienveillante envers les générations futures ou une dictature du capital, de l’ultralibéralisme [etc.] » (p189 )
    Et là je pense à « Une étrange dictature » de Viviane Forrester. Reste à voir comment celle de Tarrier pourrait être formidable.

    1. « Un beau jour, le pouvoir sera bien obligé de pratiquer l’écologie. Une prospective sans illusion peut mener à penser que, sauf catastrophe, le virage écologique ne sera pas le fait d’une opposition très minoritaire dépourvue de moyens, mais de la bourgeoisie dirigeante, le jour où elle ne pourra faire autrement. Ce seront les divers responsables de la ruine de la terre qui organiseront le sauvetage du peu qui en restera, et qui après l’abondance gèreront la pénurie et la survie. Car ceux-là n’ont aucun préjugé, ils ne croient pas plus au développement qu’à l’écologie : ils ne croient qu’au pouvoir, qui est celui de faire ce qui ne peut être fait autrement. »
      ( Bernard Charbonneau – Le Feu vert – 1980 )

      1. Si on est d’accord avec ça (je le suis), alors je ne vois pas trop ce qu’on pourrait dire de mieux, ou de plus. On peut écrire autant de nouveaux bouquins qu’on veut, comme si nous n’en avions pas assez… et puis là derrière commenter, blablater, pleurnicher, vomir, débiter des conneries à n’en plus finir, et se bouffer le nez etc. etc. Oh ça oui on peut ! Et d’ailleurs on ne s’en prive pas, misère misère. Seulement on ne fera rien avancer de plus. Mais ça fera toujours plaisir au «vilain» Amazon. 😉 Et encore s’il n’y avait que celui-là.
        En attendant, je vois bien que Michel Tarrier voit clair et qu’il le sait tout ça, d’ailleurs il le dit lui même. Seulement il a besoin d’en rajouter, toujours plus. Et c’est peut-être con mais c’est comme ça !

      2. C'est pas fini, merde !

        – « Une dizaine de livres sur le thème, en exhortant notamment à la dénatalité, seul facteur pour réduire les affres de cette sale espèce invasive qu’est devenue la nôtre, disons depuis les années 1960 où nous n’étions que 3 milliards de terriens ; des milliers d’articles la plupart en ligne ; et maintenant un repli quotidien sur Facebook n’ont été et ne sont que temps perdu. Mais c’est un peu comme si j’ouvrais ma fenêtre pour pousser chaque fois une gueulante de principe : « C’est pas fini, merde ! ». Selon mon médecin, écrire, hurler peut contribuer à ralentir ma propre métastase… » (INTERVIEW… par Jean Delacre)

        C’est bien ce que je ne cesse de le rabacher, moi aussi, à chacun sa came, en attendant ! 🙂

  2. « Le renouvellement des générations dans les pays développés devra se faire par l’immigration. »
    Son raisonnement est complétement idiot, car tous les africains qu’on fait venir en Europe se mettent à consommer au même rythme que les européens, donc ça augmente la pollution, d’autant que ça augmente aussi la pression démographique pour réclamer davantage de pouvoir d’achat dans les conflits sociaux en France et Europe. De même, ce n’est pas ça qui améliore la qualité de vie des africains restant en Afrique, et du coup ils continuent de procréer au rythme des lapins et continuent d’expédier leur surplus de population vers l’Europe. C’est un jeu sans fin ! C’est l’inverse qu’il faut faire, baisser la consommation en Europe pour faciliter le transfert de ressources vers l’Afrique afin d’améliorer la qualité de vie sur place, qui par ricochet permettra de faire baisser les taux de natalité en Afrique, en instaurant des systèmes sociaux.

    1. Vrai et ceci sans oublier l’incroyable insécurité qu’ engendrent ces populations

  3. Marcel Duterte

    « Le renouvellement des générations dans les pays développés devra se faire par l’immigration. »

    Hors de question de se faire grand remplacer par des arriérés , des gens de sac et de corde , incapables de se prendre en mains eux-mêmes , des tarés consanguins, des QI négatifs, des pondeurs fous , des pillards du désert .
    M. Tarrier serait – il un mondialiste caché ou a – t-il abusé d’ une puissante drogue ?

    1. D’autant que çà va à l’encontre de la préservation de la diversité des espèces humaines, ce traître veut entièrement nous éliminer.

      1. Marcel Duterte

        Tu parles d’ un malthusien : je suis d’ accord avec son argumentation en général mais le brouet du grand remplacement par des populations immigrées est indigeste .
        Je crains qu’ il ne soit une taupe mondialiste

      2. Parti d'en rire !

        Cette fois, mon pauvre Marcel, je crois que vous n’allez pas marquer des points. C’est un peu con quand on y pense, non ? 🙂 🙂 🙂 .

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