En 2009, au moins 120 000 jeunes ont quitté l’école sans aucun diplôme (LeMonde du 18 juillet). Sarko se lamente : « On paiera très cher le coût de cette déscolarisation ». Mais dans LeMonde2 du 18 juillet, on nous présente Rodolphe Pedro, chassé de l’école de la République à 16 ans, à la tête d’une société indépendante de conseil en patrimoine avec 105 collaborateurs, dont 90 % sans diplôme. Alors, que croire ?
Rodolphe est perspicace : « Les diplômes, votre origine, la couleur de votre peau, ce sont des étiquettes qu’on vous a collées pour vous priver des bonnes places. La France, c’est encore la monarchie, les castes, les codes. Même pas 1 % de fils de prolos dans les grandes écoles ! » Mais Rodolphe est trop optimiste, car même si on se lève très tôt et qu’on travaille beaucoup, les bonnes places sont devenues chères pour tout le monde : il y a une dévalorisation croissante des diplômes et par conséquent une concurrence déloyale des diplômés envers les non diplômés, même pour les tâches les plus subalternes. Il y a une déstabilisation des stables, plus personne n’est assuré d’obtenir ou de garder son emploi dans les secteurs non protégés. La saga de Rodolphe n’est que l’exception qui confirme la règle.
La situation actuelle est donc bien plus complexe que ce faux débat diplômé/non-diplômé. C’est Jean-Marc Jancovici, dans Le changement climatique expliqué à ma fille qui nous donne la clé de l’avenir : « Les gens ne comprennent pas qu’en détruisant la planète, on détruit également les conditions de la stabilité et de la prospérité de nos descendants, et que les générations futures, c’est toi, ta classe de collège, et toutes les classes d’enfants du monde. On peut encore éviter le pire. Cela implique d’accepter de ne pas faire des études longues à la fac, mais de devenir agriculteur ou menuisier. »
Je ne suis pas d’accord, il faut au contraire, je pense, plus d’étude supérieur, nous avons cruellement besoin de bon ingénieurs, chercheurs etc… pour relever le défis environnemental qui se forme devant nous. Évidement nous avons besoin d’agriculteur, de menuisier, mais aussi de plombier de maçons pour reconstruire, isoler, poser des panneaux solaire et installer des pompes a chaleurs. Mais on ne peut pas dire qu’il faut moins de diplômés supérieurs, consommer moins, c’est une nécessité mais il ne faut pas réduire la culture, le savoir, la recherche. Gare aux dérives de l’écologie qui peut mener à du despotisme éclairé. C’est par l’innovation, le savoir, la culture que l’on se sortira de cette crise et vivrons dans un monde durable, pas un diminuant les études supérieurs se serait au contraire un moyen d’y rester.