« La démocratie en dissidences » titre LeMonde des livres du 17 septembre. Très bien, comme titre. Parfait, une page entière consacrée aux politiques de la désobéissance. Mais la théorie désobéissante n’a pas commencé en 1846 avec le pamphlet de H.D.Thoreau. Mais la désobéissance civile n’a pas commencé en 1963 avec l’appel des 121 pour le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie. Mais insister sur la démocratie délibérative, c’est dévaluer la thématique de la lutte contre l’injustice aujourd’hui.
Bien avant le refus de Thoreau de payer ses impôts à un gouvernement en guerre, le refus du service armé, ainsi que du serment à l’empereur a constitué la position officielle de l’Eglise jusqu’en 314, date du Synode d’Arles. Les sectes issues de la réforme (par exemple les Anabaptistes) continueront à prêcher dès le XVe siècle l’observation à la lettre des prescriptions du Nouveau Testament concernant le refus des serments et de devoir de ne pas résister au mal. Toutes les désobéissances non-violentes découlent de cette prise de position, à l’origine religieuse.
L’appel des 121 est dans la stricte continuité du texte d’Etienne de La Boétie sur la servitude volontaire, publié pour la première fois en 1576 : « Comment il peut se faire que tant d’hommes, tant de bourgs, tant de villes, tant de nations endurent quelquefois un tyran seul, qui n’a de puissance que celle qu’ils lui donnent, qui n’a de pouvoir de leur nuire sinon tant qu’ils ont vouloir de l’endurer, qui ne saurait leur faire mal aucun sinon lorsqu’ils aiment mieux le souffrir que le contredire (…) Plus ils pillent, plus ils exigent, plus ils ruinent et détruisent, plus on leur donne, plus on les sert, de tant plus ils se fortifient et deviennent toujours plus forts. Si on ne leur donne rien, si on ne leur obéit point, ils demeurent nus et défaits, et ne sont rien. »
En effet, la cause profonde des conduites les plus injustes ou les plus cruelles est moins le sadisme de quelques individus que la soumission collective à l’autorité. Or notre société tout entière est basée sur une organisation injuste et cruelle, que ce soit la militarisation de la société, l’exploitation des travailleurs dans les entreprises, le pillage des ressources de la biosphère, etc. L’insurrection des consciences devrait donc être permanente, elle n’est que diffuse et médiatisée seulement sur des questions secondaires. Il nous faut donc une formation permanente à la désobéissance civile, c’est ce qu’essaye de mettre en place les désobéissants (à ne pas confondre avec les « désobéisseurs », tant aimés du Monde).
Deuxième type de réponses, non plus écologiste, mais humaniste
« c’est quoi une décision injuste ? »
Machiavel ne se demandait pas si faire la guerre était bien ou mal ; il se contentait d’expliquer la meilleure façon de vaincre l’ennemi. De son côté, l’Eglise catholique a développé une doctrine sur les guerres justes et les guerres injustes ; massacrer pour la « bonne cause » est l’une des maladies de notre époque. A côté de ces deux attitudes, il en existe une troisième selon laquelle les guerres sont intrinsèquement mauvaises pour être jamais justes. Intrinsèquement ? Qui a de la valeur en soi (les fins), indépendamment des valeurs instrumentales (les moyens).
« au nom de quelle légitimité ? »
Quand la loi est incompatible avec la justice, à quoi devons-nous véritablement obéir ? Selon la Déclaration d’indépendance américaine, la loi n’est qu’un moyen. Les véritables fins sont « la vie, la liberté et la recherche du bonheur », et « toutes les fois qu’un gouvernement se met à nuire à cet objectif, le peuple a le droit de le changer ».
Réponses à panissieres
« c’est quoi une décision injuste ? »
Une chose est juste lorsqu’elle tend à préserver l’intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique. Elle est injuste si ce n’est pas le cas. Une fois que le sens commun percevra la terre comme une communauté biotique – ainsi que le font les professionnels de l’écologie -, une éthique de la terre pourra émerger dans la conscience culturelle collective.
« au nom de quelle légitimité ? »
Une norme de justice est une norme dont la validité est indépendante de toute relation moyens/fin. Sa réalisation a une valeur intrinsèque. Mais toute expression normative doit s’accompagner d’une élimination de tout absolutisme, de notre arrogance et de toute ambition d’universalité. Accepter une norme particulière en tant que fondamentale, ou norme de base, ne revient pas à affirmer son infaillibilité ni son indépendance par rapport à ses conséquences concrètes dans des situations pratiques.
pratique d’accuser la société de tous les maux, paratique parce que anonyme, immatérielle, insaisissable. Ce n’est pas la société qui guide nos choix de lecture et tout le monde, quelque soit son niveau intellectuel, peut ne pas avoir lu les classiques de la littérature, non violente ou pas.
Et vous êtes tellement isolés dans votre petit univers que ceux qui ne partagent vos goûts, y compris dans la lecture, ne peuvent faire vivre une société idéale telle que vous la pensez, au risque de les classer comme « ennemis »; et dire que « Ne pas les connaître est un manque qui ne demande qu’à être comblé. » est une affirmation pour le moins péremptoire et surtout totalement infondée: où avez vous pu dénicher une telle affirmation?
je ne confonds pas l’ultra libéralisme et la non violence: là encore vous interprétez, et pire, vous déformez mes propos. mais le fait est que la contradiction existe entre les ennemis de l’Etat (démocratique), partisans de la désobeissance à cet Etat démocratique, et la non violence qu’ils prônent.
et entre nous, c’est quoi une « décision injuste »? qui donne les critères? qui donne les repères? et au nom de quelle légitimité?
allons, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, soyez sympas et répondez, clairement et sans langue de bois, à mes questions, questions que je pose sans essayer de vous piéger: dans ces débats, anonymes et courtois, avoir raison à tout prix ne m’intéresse pas. Mais j’aime comprendre des raisonnements, des idées qui échappent totalement à ma intelligence. merci
pratique d’accuser la société de tous les maux, paratique parce que anonyme, immatérielle, insaisissable. Ce n’est pas la société qui guide nos choix de lecture et tout le monde, quelque soit son niveau intellectuel, peut ne pas avoir lu les classiques de la littérature, non violente ou pas.
Et vous êtes tellement isolés dans votre petit univers que ceux qui ne partagent vos goûts, y compris dans la lecture, ne peuvent faire vivre une société idéale telle que vous la pensez, au risque de les classer comme « ennemis »; et dire que « Ne pas les connaître est un manque qui ne demande qu’à être comblé. » est une affirmation pour le moins péremptoire et surtout totalement infondée: où avez vous pu dénicher une telle affirmation?
je ne confonds pas l’ultra libéralisme et la non violence: là encore vous interprétez, et pire, vous déformez mes propos. mais le fait est que la contradiction existe entre les ennemis de l’Etat (démocratique), partisans de la désobeissance à cet Etat démocratique, et la non violence qu’ils prônent.
et entre nous, c’est quoi une « décision injuste »? qui donne les critères? qui donne les repères? et au nom de quelle légitimité?
allons, mesdames, mesdemoiselles et messieurs, soyez sympas et répondez, clairement et sans langue de bois, à mes questions, questions que je pose sans essayer de vous piéger: dans ces débats, anonymes et courtois, avoir raison à tout prix ne m’intéresse pas. Mais j’aime comprendre des raisonnements, des idées qui échappent totalement à ma intelligence. merci
@ paniss
Que notre société préfère que nous lisions des romains est un choix idéologique. Thoreau, Gandhi et Marthin Luther King sont des classiques de la lutte non violente contre les esclavages que nous font subir la société. La connaissance de ces auteurs nous paraît indispensable pour qui veut construire une société véritablement démocratiques. Ne pas les connaître est un manque qui ne demande qu’à être comblé.
Confondre l’option non violente comme vous le faites et l’ultra-libéralisme est une approximation trompeuse. Enfin apprendre la désobéissance civile, c’est à-dire savoir contester une décision injuste, n’a rien à voir avec le respect que l’on doit à ses enseignants et ses parents. Il faut savoir mesurer ses propos car cela est nécessaire pour que nous puissions approfondir ensemble notre réflexion.
Merci de votre attention.
j’ai lu moi aussi l’article du Monde que vous citez; jamais lu cet auteur -Thoreau- comme sans aucun doute beaucoup, beaucoup de monde.
Pour autant, la conclusion de l’article devrait nous amener à réfléchir à plus d’un titre, en autre autre le refus de l’Etat revendiqué par l’auteur est porteuse en lui de l’ultra libéralisme que vous dites combattre (se souvenir de ce que disait R. Reagan: « l’Etat n’est pas la solution, il est le problème »); donc toutes ces théories de désobéissance sont à prendre avec des pincettes.
C’est si vrai qu’aux USA, ces théories sont reprises par tous ce que le pays compte d’extrémistes pour qui l’Etat et la Démocratie sont à abattre en priorité!
Qaunt à « la formation permanente à la désobéissance », ce serait risible si vous n’étiez pas aussi sérieux: comment les formateurs à cette désobéissance pourraient ils intervenir puisque leur enseignement serait aussitôt contesté par leurs élèves, forcément désobéisseurs? allez les mecs, arrêtez de fumer de la moquette, ou alors, enlevez la colle!
j’ai lu moi aussi l’article du Monde que vous citez; jamais lu cet auteur -Thoreau- comme sans aucun doute beaucoup, beaucoup de monde.
Pour autant, la conclusion de l’article devrait nous amener à réfléchir à plus d’un titre, en autre autre le refus de l’Etat revendiqué par l’auteur est porteuse en lui de l’ultra libéralisme que vous dites combattre (se souvenir de ce que disait R. Reagan: « l’Etat n’est pas la solution, il est le problème »); donc toutes ces théories de désobéissance sont à prendre avec des pincettes.
C’est si vrai qu’aux USA, ces théories sont reprises par tous ce que le pays compte d’extrémistes pour qui l’Etat et la Démocratie sont à abattre en priorité!
Qaunt à « la formation permanente à la désobéissance », ce serait risible si vous n’étiez pas aussi sérieux: comment les formateurs à cette désobéissance pourraient ils intervenir puisque leur enseignement serait aussitôt contesté par leurs élèves, forcément désobéisseurs? allez les mecs, arrêtez de fumer de la moquette, ou alors, enlevez la colle!