Les médias, en exaltant le sport-spectacle, détournent l’attention des vrais problèmes. Le Monde (cf. le 2 février) consacre une pleine page aux sports qui n’ont aucune importance (la France, experte en handball, Roger Federer qui n’en finit plus de gagner, etc.) et une seule page Planète à des événements aussi considérables que « les négociations climatique en pleine confusion » ou « la nécessaire réduction de la consommation de pesticides ». D’où vient ce déséquilibre entre ce qui est et ce qu’il faudrait ?
Bien avant le néolibéralisme, dès l’école républicaine de Jules Ferry, l’industrialisme avait insufflé à l’école un état d’esprit odieux de concurrence entre nations ; aujourd’hui l’incontestable succès de l’équipe de handball sacre la France nouvelle championne d’Europe. L’école est devenue un lieu de confrontation des performances individuelles ; aujourd’hui l’équipe de France de handball est la plus performante au monde. Tout au long du XXe siècle, l’école a servi à légitimer la discipline nécessaire au travail mécanisé en usine ; aujourd’hui les sections sport-études « se sont mis à fabriquer une magnifique usine à champions » (Philippe Bana, DTN du handball). Le sélectionneur Claude Onesta en rajoute : « Non seulement on a aujourd’hui l’équipe la plus performante au monde, mais on se dit qu’il y aura encore des équipes de France de handball performantes. Parce que la machine continue à produire des joueurs de qualité. »
Ce n’est pas de cette idéologie de concurrence et de ses machines à fabriquer des champions dont la biosphère a besoin. Une École digne de ce nom devrait bannir toute apologie du sport-spectacle globalisé (coupe d’Europe, du monde…) et s’en tenir à des cours d’éducation physique dans un esprit de détente, de jeu et d’entretien de la santé, uniquement. Sans oublier l’indispensable éveil à la nature.
NB : réflexion inspirée par le livre L’enseignement face à l’urgence écologique de B.Legros et J.N. Delplanque
« Face à la profusion des médias du développement durable, les objecteurs de croissance ne représentent rien médiatiquement ».
Malheureusement petit poisson risque de devenir grand. Quand il sera devenu grand il sera un danger totalitaire encore plus grand que celui de ses concurrents et devanciers adeptes du « développemnt durable ».
@ LoD
La dictature verte n’est pas qu’une fable, encore faudrait-il donner des arguments !
Quiconque a fréquenté un tant soit peu la mouvance des écologistes objecteurs de croissance sait que l’individualisme qui y règne rend quasiment impossible toute construction alternative. Bien plus sérieuse est la thèse selon laquelle c’est dans la nature même des logiques du développement durable qu’il faut chercher ce qui très vite peut se transformer en monstre. Ainsi la fondation Nicolas Hulot est une illustration du germe de ce que pourrait être un « écototalitarisme » : un comité de veille écologique (des scientifiques) + des ambassadeurs vedettes de télévision + des partenaires de poids (multinationales et État). Cette alliance constitue une parfaite base pour suppléer une démocratie incapable de faire front à une situation de crise. En cas de choc écologique, c’est à ce type de technostructure que le peuple effrayé pourrait remettre les clés de la démocratie. Cette alliance serait à la fois le pouvoir et le contre-pouvoir, comme dans un système totalitaire.
Les adeptes du développement durable convergent vers l’idée que celle-ci a atteint ses limites et qu’au nom de « l’union sacrée pour la survie » elle doit céder la place à un régime autoritaire. Chaque fois que l’on augmente la puissance (le développement), on restreint la liberté. Face à la profusion des médias du développement durable, les objecteurs de croissance ne représentent rien médiatiquement. Seul le capitalisme « vert » peut apporter les moyens autoritaires qui permettraient de conserver le mode de vie d’une partie de la population dans un contexte de raréfaction des ressources naturelles.
(raisonnement inspiré de Vincent Cheynet, Gare aux écocrates! in mensuel La décroissance n°66, février 2010).
Les Afghans ont leurs talibans, nous on a notre dictateur écolo. Ils ont leur barbus, on a notre barbant. Ils fouettaient les gens dans les stades de foot, lui veut les interdire…
Une bonne compréhension des problèmes écologiques ne passe surtout pas par un lien émotionnel avec la nature, mais par la connaissance. La connaissance peut aller de pair avec la passion, mais pas avec les émotions. Les émotions c’est l’ennemi de la connaissance.
La connaissance c’est le contraire des films à la YAB, qui ne valent pas mieux que les images de Leni Riefenstahl, la cinéaste hitlérienne qui faisait adhérer les spectateurs à l’idéologie nazie en exaltant la beauté des corps, comme YAB fait adhérer au totalitarisme écologique en exaltant la beauté des paysages.
En France la forêt de cesse de s’étendre. Pour éveiller les enfants français à la déforestation, très exagére par les écolos, de l’Amazonie, il faudrait donc les faire se promener en Amazonie ! Il reviendraient encore plus dégoûtés de la forêt, parce que figurez-vous, Madame, Monsieur (?) Biosphère, la forêt amazonienne, ça n’a rien à voir avec la forêt de Fontainebleau, la forêt amazonienne, c’est l’enfer vert…
Il est vrai que pendant leur temps libre, peu élèves trouvent encore de l’intérêt à la balade, préférant se connecter à leurs objets techniques. « La nature, c’est nul! », « Je déteste marcher dans les bois! » sont des réflexion courantes. Pourtant une bonne appréhension des problèmes écologiques passe par un lien émotionnel avec la nature. Par exemple, l’intérêt pour l’écosystème « forêt » ne sera pleinement développé que si les élèves ont l’occasion de s’y déplacer.
Étant donné ces éléments de réflexion (et les commentaires précédents de cet article), la déforestation peut continuer sans que personne ne s’en soucie… Nous obtiendrons alors ce que nous aurons cherché.
Ouah ! Ca n’a pas l’air dêtre très gai le retour à la nature…à la lecture de cet article, on aurait plutôt envie d’aller assister à une course de dragsters ou participer au Dakar ! Ce n’est pas que nous ayons tant d’estime pour le sport de compétition mais les termes dans lesquels il est ici dénoncé, entre hygiénisme néo-terrien et autoritarisme bardé de certitudes, font irrésistiblement bailler d’ennui entre 2 pensées pour le regretté Maréchal Pétain, lui aussi grand défenseur de l’éducation physique.
L’éveil à la nature, il y en a qui l’emmerdent. Il y a des gens qui détestent la nature et qui n’aiment que les humains, les musées, les oeuvres d’arts, les artifices en somme. Et ils ont bien raison : chacun ses goûts. Et surtout, pas un éveil de mes enfants à la ature vue par les écolos qui n’est que mensonge éhonté et propagande. Eveil, non ! Connaissance, oui !
Et puis il y en a qui aiment les pages sportives, pourquoi voulez-vous les priver de leur plaisir ? Monsieur Biosphère ou le grand moralisateur en chef, le petit dictateur en herbe.
La réduction de consommation de pesticides n’est pas nécessaire. En revanche la recherche de nouvelle molécules toujours plus efficaces contre les ennemis des cultures et toujours plus inoffensives pour la santé humaine, recherche conduite avec succès par les firmes phytopharmaceutique, est très utile aux agriculteurs et à l’humanité.
NB Il n’y a aucune urgence écologique.