Nicolas Hulot est le seul écolo médiatisé qui mérite notre total respect. Il suffit de lire l’ensemble de ses livres et de mesurer la valeur de ses actions pour savoir qu’il n’y a rien à redire. Il vient d’annoncer le 6 janvier 2016* qu’il mettait un terme à sa mission d’envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète. En résumé : « Après trois années, je ne voulais pas que mon engagement puisse être considéré autrement que comme un enjeu supra politique alors que nous allons entrer dans une période très politique. (Or) je suis frappé par l’indigence des partis politiques sur la question du climat. Comment la droite peut-elle se revendiquer de la modernité quand un sujet qui conditionne tous les autres – le climat – est aussi absent de ses écrans radar ? Ses seules propositions ont été de prôner l’exploitation du gaz de schiste ou de remettre à plat le principe de précaution. Le Parti socialiste ne s’est pas davantage emparé du sujet du climat. A gauche, on ne croule pas sous la créativité et l’analyse fine. Le monde entier est venu à Paris pour la COP21, et on a l’impression que c’était un non-événement ! Ma crainte, aujourd’hui, c’est que toute initiative politique ne soit rattrapée par des querelles de personnes ou des conflits idéologiques. »
Nicolas Hulot se présentera-t-il pour la présidentielle 2017 ? Il a été échaudé lors de son houleux passage à la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts en 2011. Rappelons ce qu’il en disait dans son avant-dernier livre** : « Une candidature en solitaire aux présidentielles 2012 aurait été une déclaration de guerre à EELV. C’est un regret que j’ai encore aujourd’hui, j’aurai dû me présenter seul, sans parti. Je voulais créer un nouvel imaginaire collectif. Construire un monde. Ne plus le regarder se défaire devant nos ordinateurs… En me présentant sous une étiquette, je me suis réduit à une formation politique. L’équipe d’Eva Joly commence à distiller dans la presse un certain nombre de suspicions à mon égard, contrairement au code de bonne conduite qu’elle et moi avions promis de ne pas transgresser. Eva Joly en arrive à lâcher publiquement : « La notoriété ne fait pas la compétence… » Fin juillet 2011 après les primaires, je téléphone à Eva Joly qui essaie de m’expliquer la vie : « Tu sais, Nicolas, dans une campagne politique, on est obligé de dire certains mots. Ce sont des artifices… » J’ai réalisé combien l’incompatibilité avec ceux qui, semblait-il, étaient de ma famille, sera définitive. Conditionner l’engagement écologique à un ancrage politique est un problème majeur. Il aurait fallu que je proclame ma symbiose absolue avec la gauche alors que, sur les sujets écologiques, elle n’est pas plus éveillée ou instruite que ne l’est la droite. Si leurs priorités diffèrent, leurs modalités sont identiques. Demain mon attitude sera dictée par l’intuition de la plus grande utilité… »
Nicolas, l’écologie politique a besoin de toi. Montre-nous ce que tu as su si bien dire dans ton dernier livre*** : « Osons dire que l’écologie ne doit plus être un vulgaire enjeu partisan, elle est un enjeu politique au sens le plus noble. Ce n’est un sujet ni de gauche, ni de droite, ni du centre, c’est un sujet supérieur. C’est simplement l’avenir et la sauvegarde de la famille humaine et de son écosystème, la planète. »
* LE MONDE du 10-11 janvier 2016, Nicolas Hulot : « Pourquoi j’arrête ma mission d’envoyé spécial pour la protection de la planète »
** Plus haut que mes rêves de Nicolas Hulot (calmann-lévy2013, 332 pages pour 18,50 euros)
*** Osons, plaidoyer d’un homme libre de Nicolas Hulot (Les liens qui libèrent, octobre 2015, 96 pages pour 4,90 €)
Nicolas, vas y lance le débat de fond et présente ta candidature pour 2017. En Province, dans de nombreuses villes et villages des comités de campagne et de soutiens sont prêts à se mobiliser … Ici en PACA de Menton à Arles des participants de l’Écologie pour tous sont disposés à reprendre une union