Nicolas Hulot et la CHASSE à COURRE

Voici quelques extraits de la pensée de Nicolas Hulot  :

Les traditions culturelles ne sont pas bonnes en soi. Tout m’écœure dans la pire expression de la vanité humaine envers le monde animal, la corrida. L’hystérie des aficionados, l’arène qui met en scène la mort, ces paillettes qui brillent sur un lit d’hémoglobines, l’agonie du taureau. La télévision amplifie ces comportements, relayée par quelques esprits cyniques qui, d’une plume indécente, justifient ce vice honteux d’un alibi culturel et traditionnel. Je dis qu’une société se grandit quand, au fil de son histoire, elle se débarrasse de ses comportements avilissants ; que son degré de civilisation se mesure à l’état de sa conscience.

Ma plus grande aversion va à la chasse à courre, une chasse cruelle, ridicule mascarade d’une époque révolue où le gibier traqué par un cortège grotesque n’a d’autre choix que de s’empaler sur les clôtures qui partout entrave sa fuite, ou, ayant échappé à bien des périls, ne peut qu’attendre, tremblant, écumant de bave sous la terreur, le coup fatal du piqueux porté dans une mise en scène odieuse. Cette pratique prolonge l’agonie et le stress de l’animal. Cela me heurte profondément. Ce n’est pas l’idée que je me fais de la civilisation. Une lettre ouverte m’avait été adressée après l’abattage, le 21 octobre 2017, d’un cerf qui s’était réfugié dans un pavillon. Le 22 novembre 2017, quatorze sénateurs, dont Laurence Rossignol (PS), ont pris une initiative auprès du Sénat. « La chasse à courre, à cor et à cri est une pratique nobiliaire, oligarchique et barbare, digne d’un autre âge », affirment les députés. « Bien loin d’être une tradition populaire de notre pays », elle ne « contribue pas à la nécessaire régulation des espèces » et suscite des « troubles à l’ordre public ». Ils notent que cette chasse a été abolie en 1995 en Belgique, puis en Écosse, en Angleterre et au pays de Galles.

Mais fin décembre 2017, j’annonce que je n’agirai pas pour faire abolir la chasse à courre. Mon sentiment personnel ne peut pas préempter ce qui doit être un débat de société. La France, qui a été historiquement associée à la chasse à courre, n’est pas encore prête à l’abandonner. Les choses sont toujours plus complexes que ce qu’on peut en dire. Le 15 décembre 2017, Emmanuel Macron avait fait une escapade à Chambord dans la perspective de ses 40 ans. Le soir, il assistait à l’exposition du « tableau de chasse » après la journée de battue : une quinzaine de sangliers. Le président voulait ménager le Sénat, un repaire de porteurs de fusil. L’Élysée aura en effet bien besoin de la Chambre haute, tenue par la droite, pour faire adopter sa réforme constitutionnelle en 2018. Et Gérard Larcher, le patron des sénateurs, est un grand soutien de la vénerie. N’a-t-il pas consacré sa thèse de vénerie à un chien de chasse à courre ! Ainsi va la politique.

4 réflexions sur “Nicolas Hulot et la CHASSE à COURRE”

  1. Ces extraits ont été publiés dans le livre de Michel Sourrouille paru en octobre 2018, « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir ». Mieux vaut rendre la pensée de Nicolas Hulot publique, la libre circulation des idées écolos contribue à la formation de notre intelligence collective…

    Chaque jour vous aurez un nouvel extrait sur ce blog biosphere jusqu’à parution intégrale d’un livre qui a été écrit en prévision de la démission de Nicolas de son poste de ministre de l’écologie. On ne peut avoir durablement un ministre voué à l’urgence écologique dans un gouvernement qui en reste au business as usual…

  2. Actuellement , NH subit une chasse à cour … de justice de la part de femmes prétendument ou réellement violées par lui
    Pour en savoir plus sur sa culpabilité ou non , attendre et voir

    1. George Bernard Shaw

      Courir après les femmes n’a jamais fait de mal à personne. C’est les rattraper qui est dangereux. 🙂

  3. « La politique est un étang où les brochets font courir les carpes. » (Proverbe français)
    « A la chasse comme en amour, on commence quand on veut et on finit quand on peut. » (Proverbe espagnol)

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