Les extraits suivants ont été publiés dans le livre de Michel Sourrouille paru en octobre 2018, « Nicolas Hulot, la brûlure du pouvoir ». Mieux vaut rendre la pensée de Nicolas Hulot publique, la libre circulation des idées écolos contribue à la formation de notre intelligence collective…
On m’a beaucoup critiqué en disant que je n’allais pas jusqu’au bout logique de mon raisonnement, l’insoutenabilité de la croissance économique. Mais dans le pacte écologique de 2006, je prenais clairement position. L’idée de planifier une politique de décroissance des consommations de matières premières et d’énergie peut choquer, tant nous sommes habitués aux discours inverses. Mais un tel point de vue recouvre néanmoins un principe de réalité incontournable. Personne ne souhaite aller vers une société de privation et d’abstinence, mais nous n’avons pas d’autre choix que de mettre en place des normes, des réglementations, des instruments fiscaux qui concourront à la modération des productions, des comportements et des consommations. J’entends déjà les cris d’orfraie : c’est une révolution ! Eh bien, oui ! Nous sommes, de fait, engagés dans une révolution, planétaire de surcroît. Qui peut imaginer que le défi écologique pourra se relever à la marge ? Si nous n’opérons pas de manière planifiée, à quoi ferons-nous appel ? Au marché, dont on connaît le peu de cas qu’il fait de l’intérêt général si on le laisse jouer librement ? A la vertu de l’humanité qui, comme chacun le sait, présente quelques fragilités ? Il s’agit de refonder cette société productiviste et consumériste. Les gens savent que le chemin ne sera pas aisé, mais ils ne veulent pas s’engager isolément. Pour avoir le sentiment que leur action individuellement à quelque chose, ils ont besoin qu’elle s’insère dans une dynamique collective. On ne peut leur en tenir rigueur, l’effort doit être partagé. Or l’élection présidentielle présente l’occasion de créer une synergie collective, de se mettre en ordre de marche autour d’un pacte écologique qui rassemblerait les forces vives de la nation.
Osons sortir de cette mystification qui fait croire que la solidarité et le changement sont possibles en laissant un pan entier de l’économie nous échapper. Sans la fin des paradis fiscaux, de l’optimisation fiscale, de l’évasion fiscale légale ou frauduleuse, sans la fin d’une finance occulte qui ne participe pas à la solidarité des Etats, toutes nos intentions, sincères ou pas, buteront sur l’impossibilité de tenir nos promesses et alimenteront le cycle infernal de l’humiliation, de la frustration et de la répression. Osons reprendre la main sur une industrie de la finance qui ignore l’intérêt général. Osons dénoncer ces marchés qui se régalent de la rareté qu’ils créent. Bref, brisons cet ordre cannibale. Appelons partout à la régulation, à la réglementation, pour passer enfin d’une économie qui dépense à une économie qui protège, afin qu’aucun bien commun ne soit plus jamais détourné au profit d’un petit nombre. Redonnons des pouvoirs à l’État pour que la finance soit de nouveau au service de l’économie, et l’économie au service des femmes et des hommes. Il est très important que cette transition se planifie dans un espace non soumis à la pression du temps et où le dialogue peut s’envisager sur le temps long. Car il faut planifier la transition sur trente ans au minimum… En trente ans, j’ai vu disparaître des écosystèmes entiers, terrestres et marins, j’ai vu l’impact du réchauffement climatique. Mais, ce que je retiens surtout, c’est le changement d’échelle dans l’exploitation de la mer, dans le pillage de la forêt, dans l’urbanisation de la planète. Face à cette accélération, la prise de conscience progresse à un rythme trop lent. La communauté internationale s’est fixé un cap, mais elle n’a pas de boussole.
Comme toutes les nations industrialisées, la France participe à l’origine du mal. Nous avons abusé de tout en tout. Par conséquent, il s’agit de fixer des limites à notre avidité et à notre cupidité. La société à venir devra mettre fin à la surenchère, choisir ce qui doit continuer à croître et ce qui doit commencer à décroître : moins de biens, plus de liens ! Si nous laissons perdurer la situation actuelle, nous risquons d’entrer dans une société de privation, avec ses systèmes de quotas, ses cartes de rationnement et tout ce que cela peut compter d’atteintes aux libertés. Le meilleur moyen de s’y opposer, consiste à mettre en place sans plus tarder une société de modération.
– « On m’a beaucoup critiqué en disant que je n’allais pas jusqu’au bout logique de mon raisonnement, l’insoutenabilité de la croissance économique. Mais [etc.] Le meilleur moyen de s’y opposer, consiste à mettre en place sans plus tarder une société de modération.»
Ok. Alors YAKA ! Osons etc. La planification d’une politique de décroissance des consommations de matières premières et d’énergie ne peut pas faire l’impasse de l’arrêt de la Publicité.
Admettons au moins qu’on ne peut pas d’un côté continuer à inciter le con-sot-mateur à changer de bagnole, de smartphone, à profiter du Paris-Venise à 30 € etc. etc. et de l’autre lui raconter (ou lui chanter) l’impérieuse nécessité de réduire, la sobriété et blablabla.
Enfin si, c’est possible… la preuve nous le faisons. Nous c’est moi, toi, lui et même eux.
Eux c’est les apôtres de la Croissance, les publicitaires et autres marchands de salades, qui maintenant se font les apôtres de la Sobriété. Fallait oser, eh ben eux ils l’on fait.
Admettons alors que ce n’est pas ce qu’on fait de mieux en matière de logique, et que ça ressemble plutôt à du grand n’importe quoi.
Alors, pour commencer, STOP-PUB sous TOUTES ses formes !?
Et si on faisait un sondage… qui est POUR qui est CONTRE ?
Précisons alors que derrière la Pub il y a tout le Système.
Alors osons etc. ? Bref, blablabla et n’importe quoi !