Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050

Selon le scénario Négawatt de 100 % d’énergie renouvelable en 2050, le défi le plus difficile à surmonter est la réduction de la consommation, qui suppose des évolutions sociétales drastiques et des réorganisations industrielles extraordinaires. La recette du côté de la demande d’énergie ? La sobriété énergétique (lutte contre les gaspillages, adoption de modes de vie plus économes), et l’efficacité énergétique (amélioration des performances des logements, transports ou équipements). Ensemble, ces deux leviers permettraient de diviser par deux la consommation totale d’énergie en 2050. Un objectif ambitieux, voté par les parlementaires dans la loi de transition énergétique promulguée en août 2015. Du côté de l’offre d’énergie, l’objectif est aussi difficile à atteindre. Fin 2015, la part des renouvelables était de 14,9 % en France, la loi de transition énergétique prévoyant seulement de monter à 32 % en 2030. Et, si l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) a elle aussi élaboré un scénario « 100 % renouvelable », celui-ci ne porte que sur la partie électrique, soit un quart du bouquet énergétique global de la France*. Notons que la sobriété énergétique est totalement absente des différents programmes des présidentiables 2017. Difficile pour un politique d’expliquer à ses électeurs qu’ils vont devoir se serrer la ceinture, prendre moins souvent la voiture, aller moins loin en vacances et se chauffer modérément en hiver. Même le scénario négawatt ménage les consommateurs en ne prévoyant pas la sortie de la voiture individuelle, mais un « parc de véhicules entièrement converti à l’électricité ou à des moteurs hybrides électricité-gaz. »

Pourtant, dans le Manifeste négaWatt de 2012, on indiquait déjà clairement que la notion de sobriété invite à nous interroger personnellement sur nos besoins, sur leur importance réelle ou supposée, ainsi que sur les priorités que nous pouvons établir entre eux. Il faudrait que chacun d’entre nous établisse une hiérarchie qui passe des besoins vitaux aux essentiels, puis indispensables, utiles, convenables, accessoires, futiles, extravagants et inacceptables. Chacun devrait se livrer à l’exercice en famille ou au travail, de façon à prendre conscience de l’impact de tel ou tel achat ou comportement. Il s’agit de faire jouer à plein ce qui est la contre-partie indissociable de notre liberté : notre responsabilité ! Prenons l’exemple de nos besoins de mobilité individuelle. Le principe de sobriété nous incite à les réduire en essayant de nous rapprocher de notre lieu de travail. Nous pouvons aussi recourir à un mode doux de déplacement, marche, vélo, rollers, trottinette… La sobriété dimensionnelle nous incite à éviter toute surpuissance inutile dans le choix d’un véhicule. La sobriété coopérative repose sur la mise en commun pour réduire les besoins : mutualisation des équipements, autopartage, co-voiturage, auto-stop. La sobriété d’usage consiste à limiter le niveau et la durée d’utilisation d’un appareil, conduite douce par exemple. Bien entendu la sobriété ne s’applique pas qu’à nos comportements individuels, elle doit guider nos choix collectifs, notamment l’aménagement de l’espace. Rien ne sera possible sans une adhésion pleine et entière de tous nos concitoyens.

Pour conclure avec Thierry Salomon, vice-président de l’association négaWatt : « Chaque année d’atermoiement obère notre avenir climatique et énergétique. »

* LE MONDE du 26 janvier 2017, La France pourrait produire 100 % d’énergie renouvelable en 2050

30 réflexions sur “Notre défi, 100 % de sobriété énergétique en 2050”

  1. @Michel C,
    1/Sauf que votre liste est incomplète, et ne fait référence qu’à une minorité des consommations des grands possédants.
    La consommation des milliardaires ne se limite pas aux déplacements et aux jouets. Vous omettez la croissance des résidences secondaires et de la consommation de ressource pour la bombe atomique et le reste de l’armement.
    Si on tient compte de tout ce qu’ont les maîtres de l’industrie et de la finance, on s’aperçoit que l’impact environnemental de ces derniers vaut bien celle des milliards de smartphones et d’ordinateurs. Exproprier les dictateurs de l’économie permettrait de divisé la consommation globale par plusieurs centaines sans réduire pouvoir d’achat d’aucun autre citoyen du monde.
    2/Vous écrivez : « Je vous rappelle que les activités humaines ont émis dans l’atmosphère 32 Milliards de tonnes de CO2 en 2015. Que les transports représentent le quart de ces émissions ».
    Je ne l’ai ni oublié ni nié, mais merci quand même pour le rappel. Et cette émission pourrait être plusieurs milliers de fois inférieure sans besoin de frapper aux porte-monnaie des classes moyennes et populaires si on acceptait d’arrêter d’offrir aux patrons riches à milliards de quoi consommer autant qu’il ne consomme actuellement.
    Et concernant le cas des bagnoles, je vous informe que je prône que le temps de travail baisse sans pertes de salaires, afin que les déplacements puissent diminuer de façon conséquente.

  2. Invite2018
    Une dernière tentative, pour peut-être vous faire comprendre les choses avec quelques chiffres. Pour vous faire comprendre qu’ en terme d’énergie , de matières premières , d’émissions de polluants (dont CO2) :
    – Que les X milliers de vols annuels en jets privés n’ont rien de comparable aux 100.000 vols journaliers dans le monde. (plus de 37 millions de vols/an – 3 milliards de passagers/an – 689 millions de tonnes de CO2 émis en 2014)
    – Que le milliard de voitures qui roulent aujourd’hui n’a rien de comparable aux quelques centaines de milliers de limousines ou de chars de combat.
    ( 90 millions de voitures construites dans le monde en 2014)
    – Que les 1,5 milliard de smartphones, les 300 millions d’ordinateurs, etc, etc. fabriqués et vendus dans le monde chaque année, n’ont rien de comparables avec les quelques milliers ou millions des jouets de luxe des milliardaires.
    Pour affiner, je viens d’apprendre qu’il y aurait environ 106 000 chars de combat dans le monde, que 156 avions civils (jets privés inclus je suppose) ont été construits depuis le 01/01/2017 (industrie en plein boom). Par contre je ne sais pas combien d’avions de guerre on été construits…
    Je vous rappelle que les activités humaines ont émis dans l’atmosphère 32 Milliards de tonnes de CO2 en 2015.
    Que les transports représentent le quart de ces émissions.
    Vous aurez constaté que je ne parle pas de millions ou de milliards de dollars ou d’euros.
    Je reste donc sur sur la position que j’exprimais le 26 janvier 2017 à 19:29 et à 21:14

  3. Que Dassault n’avale pas plus de calories que le smicard français est vrai mais fallacieux.

    Pour construire les jets privés des milliardaires, pour multiplier leurs résidences secondaires, pour entretenir l’armement militaire protégeant leur pouvoir, on réquisitionne des terres qui auraient pu être arable. La fortune de cette haute bourgeoisie implique donc patates, soja, fruits, légumes et autres aliments qui ne pousseront pas.

    Ce phénomène a pour effet néfaste de requérir l’agriculture intensive, l’usage excessive de pesticides, les déforestations massives, voire des génocides.

    Cette nourriture non-produite est assimilable en quelques sortes à de la nourriture qui bien que n’étant pas mangée, n’en est pas moins dans un certain sens consommée par le milliardaire.

  4. Invite2018
    Veuillez m’excuser j’avais mal interprété, en effet je nie « que les milliardaires consommassent plusieurs milliers de fois plus que l’Occidental moyen. »
    Je nie de la même façon que Dassault puisse avoir des journées qui font 24 000 H, un ventre cent mille fois plus gros que le mien.
    Par contre, qu’il ait un million de fois plus d’ appétit que vous et moi, ça OK !

  5. @Michel C,
    1/Vous avez écrit « Ces quelques milliardaires, qui selon vous représentent Le Problème , ne consomment pas mille fois ou X millions de fois plus que ce que consomme n’importe quel consommateur moyen occidental ». Il y a dans cette phrase les mot « ne » et « pas » qui ensemble forme une négation.
    Donc vous niiez bel et bien que les milliardaires consommassent plusieurs milliers de fois plus que l’Occidental moyen.
    2/Vous écrivez : « Il faut seulement réfléchir en terme d’énergie et de ressources disponibles (matières premières).Ce sont là les deux choses bien réelles qui sont à la base de l’économie ». C’est exact, mais cette exactitude ne remet en cause ni ne relativise quoi que ce soit que j’aie dit, pas même le fait que si on piochait dans les profits patronaux, toute personne pût avoir un pouvoir d’achat au moins aussi élevé que celui du membre des classes moyennes européennes.
    En effet, comme je vous ai déjà dit, le fait que le système en place donne à l’argent un instrument de droit de propriété fait que les gens qui ont la thune ont aussi les ressources réelles et matérielles.
    Quand Dassault touche cent mille fois plus que le cadre supérieur, il ne se contente pas de toucher cent mille fois plus d’euros que lui. Il reçoit également cent mille fois plus d’énergie, cent mille fois plus de matières premières, cent mille fois plus de biens matériels, cent mille fois plus de terrain…

  6. Invite2018
    1) Je ne nie rien du tout. Lisez bien ce que j’écris.
    2) Il faut seulement réfléchir en terme d’énergie et de ressources disponibles (matières premières).
    Ce sont là les deux choses bien réelles qui sont à la base de l’économie. L’ argent (la monnaie) n’est qu’une idée.

  7. Bonjour @Michel C.
    1/Les statistiques d’inégalités de revenus, lesquelles statistiques sont pourtant sous-estimé, on voit que Serge Dassault gagne plusieurs centaines de milliers de fois plus qu’un cadre supérieur européen.
    Donc le grand écart que vous niez explicitement existe bel et bien.
    2/La nécessité de quatre planètes à laquelle vous faîtes référence, c’est déterminé sur le fait de faire vivre chaque individu comme un Occidental sans réduction des niveaux actuels des profits des milliardaires. Or, moi je parle d’accorder ce mode de vie occidental PAR LA BAISSE DES PROFITS DES MILLIARDAIRES.
    La hausse de la consommation des petites gens à travers le monde pourrait parfaitement être plus-que-compensée par la forte décroissance des cadeaux faits au grand patronat.

  8. Bonjour Invite 2018
    Nous allons arrêter là, je vois bien nos divergences, dont 2 vraiment fondamentales :
    1) Ces quelques milliardaires, qui selon vous représentent Le Problème , ne consomment pas mille fois ou X millions de fois plus que ce que consomme n’importe quel consommateur moyen occidental.
    Par contre cette minorité-là possède en effet, scandaleusement trop ! Elle possède énormément de véritables richesses, bien réelles, et aussi beaucoup de richesses virtuelles.

    2) Vous affirmez :  » Que toute personne ait droit au train de vie de l’Occidental moyen est donc bel et bien compatible avec l’écologie profonde. »
    Je vous rappelle que nous n’avons qu’une seule planète. Et pour que votre rêve soit possible il nous en faudrait 3 ou 4.

  9. @Michel C,
    Un être humain sur vingt millions consomme davantage que le reste de la population réunie.
    Donc si on baisse les profits des grands patrons, sans même aller jusqu’à rendre ces derniers SDF ni créer quelque inégalité inversée, on rend possible la décroissance économique sans baisse du pouvoir d’achat des membres des classes moyennes et populaires.
    Que toute personne ait droit au train de vie de l’Occidental moyen est donc bel et bien compatible avec l’écologie profonde. D’autant plus que l’accès financier à la contraception et à l’IVG permettrait que sans saloperie totalitaire la natalité baissât, baisse qui à impact environnemental constant élargirait le pouvoir d’achat.

  10. Invite2018
    Non seulement le niveau actuel des sacro-saints profits du grand patronat est incompatible avec l’écologie, mais aussi le mode de vie de ces centaines de millions dont je parlais plus haut, et dont nous faisons partie.
    J’entends partout  » pouvoir d’achat !  » Mais pour acheter quoi ? Des bagnoles, des télés, des iphones, des voyages en avion, des logements plus grands … et toujours plus ?
    Vous savez bien que tout ça n’est pas possible.

  11. @Michel C,

    J’ai parfaitement conscience de la réalité, parfaitement conscience que les indicateurs sont dans le rouge. C’est d’ailleurs exactement ce que je dis.

    Et c’est justement en raison du fait que nous allions droit dans le mur que les révoltes collectives que je préconise sont réalistes et nécessaires. C’est justement en raison de mon refus du déni de réalité que je prône la révolution communiste et écologiste.

    Vous dîtes qu’il faudrait une véritable prise de conscience à grande échelle. Vous avez raison, et c’est justement à cette prise de conscience que reviendrait les mobilisations populaires que je révèle être indispensables.

    Vous dîtes qu’il faudrait accepter la réalité telle qu’elle est. C’est vrai, et c’est exactement ce que je dis quand j’écris qu’il est important de connaître la réalité selon laquelle le niveau actuel des sacro-saints profits du grand patronat est incompatible avec l’écologie.

  12. Invite2018
    OK pour la solution. Quant au mode opératoire , je suis plus que perplexe.(euphémisme). Avez-vous conscience de l’état réel des « forces vives » ?
    Il n’est pas question ici de relativisme , mais de simple réalisme. Ce même réalisme qui m’indique que nous allons dans le mur, que rien ne nous le fera éviter. Que non seulement le Capitalisme, mais notre civilisation industrielle va s’effondrer. Tous les indicateurs sont dans le rouge depuis longtemps. Bien entendu le déni de réalité nous permet de vivre, en attendant…

    Ce que nous pourrions seulement faire, c’est limiter les dégâts.
    Pour cela il faudrait déjà une véritable prise de conscience à grande échelle, accepter la réalité telle qu’elle est. Nous pourrions alors nous habituer progressivement à la sobriété, à la simplicité, développer des circuits courts de solidarité.
    J’ai le droit de rêver, moi aussi.

  13. @Michel C,

    Comme vous me l’avez demandé, je vous fait savoir une solution réaliste et absolument indispensable.

    La solution : accepter de ne pas extraire plus de ressources que la biosphère n’est capable de renouveler, même si ce principe requiert la baisse des sacro-saints profits des milliardaires, et également faire en sorte que toute personne ait accès à l’IVG et à la contraception (lutte contre la surnatalité oblige).

    Le mode opératoire : mener des révoltes massives et collectives, réquisitionner les moyens de production, multiplier les grèves, prendre les produits dans les rayons des supermarchés et hypermarchés puis partir avec sans payer, organiser des envahissements d’usine d’armement destinés à désactiver des machines à tuer et à polluer, exproprier le grand patronat sans l’indemnisé, bref, remplacer le capitalisme par une société qui soit à la fois communiste et écologiste.

  14. @ Invite2018
    Votre solution ressemble à tous ces Y’ACA – FAUCON…
    Elle ne m’éclaire en rien sur une éventuelle solution réaliste.

    Mais quand vous aurez trouvé la solution et surtout le mode opératoire… ne serait-ce que pour partager équitablement les richesses, alors je compte sur vous pour me le faire savoir.

  15. @Michel C,
    Il n’y a pas lieu à mettre le fait que les milliardaire refusent de lâcher leur énorme bout de gras et le fait que les milliards d’esclaves refusent de devoir se contenter de logements encore plus petits et non-chauffés.
    Avoir le chauffage et un espace qui soit au moins égal à celui que les travailleurs ont actuellement n’est ni un caprice ni un signe de lobotomisation, mais une revendication légitime et compatible avec la résolution de la crise écologique. Ce en raison de quoi nous citoyens lambdas sommes embourgeoisés, c’est le fait que nous défendions bêtement et collectivement l-ultra richesse matérielle se nos maîtres , mais absolument pas notre propre consommation, absolument pas notre propre maigre confort.
    Vous écrivez : « Dans cette situation, je ne vois pas où pourrait-être la solution ». Dans ce cas, ce que vous lirez ci-après pourra vous rendre la vue : la solution est d’arrêter de donner d’innombrables dividendes aux possédants milliardaires, sans tenir compte de leur avis, afin que la nécessaire décroissance puisse être faite sans que le pouvoir d’achat du reste de la population soit réduit.
    Aucun relativisme n’a lieu d’être.

  16. Bonjour Invite2018
    Dans mon commentaire ci-dessus (le 26 janvier 2017 à 19:29 ) je citais JM Jancovici ,
    et le 27 janvier 2017 à 16:58 je vous disais juste quelques mots au sujet des partages des richesses.
    D’un côté nous avons une poignée de milliardaires qui n’accepteront jamais de lâcher leur bout de gras. Et de l’autre, des centaines de millions d’esclaves bien embourgeoisés, qui n’accepteront jamais « de vivre dans un logement 4 fois plus petit, pas toujours chauffé, et de ne plus avoir de voiture ».
    Tout ce « joli monde » est accro à la croissance, tous en veulent toujours plus ! Toujours plus de profits, de dividendes, ou de pouvoir d’achat. Dans cette situation, je ne vois pas où pourrait-être la solution.
    J’imagine simplement que tout ce « joli monde » va continuer à dilapider les richesses naturelles, et à un moment donné tout ce « joli monde » en sera au même point. Personne n’aura gagné la lutte des classes, tous perdants !

  17. Bonjour @Michel C.
    Effectivement, au rythme ou nous allons, la destruction de ressources vitales es probable. Je disais d’ailleurs ça dans mes commentaires de ce fil.
    Et c’est justement pour lutter contre ce fléaux de l’épuisement que je mets l’accent sur la mauvaise répartition : que les moyens de production deviennent sous le contrôle collective de l’ensemble de la population plutôt que propriété des patrons milliardaires et que le fait qu’une mesure écologique requière la baisse des profits de ces mêmes milliardaires cesse d’être rédhibitoire permettrait la possibilité de ne pas prélever davantage de ressources que la biosphère n’est en mesure de renouveler.
    Le problème posé par l’inéquitable répartition des richesses et le problème posé par l’extraction massive de ressources ne sont pas deux problèmes distincts, mais bel et bien la même chose, la même conséquence néfastes. Elles sont étroitement liées.

  18. Bonsoir Invite2018

    Bien entendu qu’il y a un problème du fait que ces véritables richesses soient aux mains de milliardaires.
    Je nous projetais seulement un peu plus loin, lorsqu’elles ces richesses n’existeront plus, et que les milliardaires seront au même niveau que tous les autres.
    Et au rythme où nous allons ça ne saurait tarder… Regardez déjà le calendrier de l’épuisement de nos ressources naturelles, des métaux.
    https://bancduvillage.wordpress.com/2014/03/19/estimation-depuisement-des-ressources-naturelles/

  19. Bonjour @ Michel C.
    Pourquoi prétendez-vous que qui possède les richesses importe peu?
    Comme vous dîtes, si les ressources n’existent pas, alors on est sûr qu’il y aura d’énormes problèmes. Mais l’inverse n’est pas vraie : si les ressources existent, cette existence ne signifiera pas forcément « no problem! », encore faudra-t-il que les ressources soient correctement réparties.
    Je peux vous garantir qu’il y a un énorme fossé entre le placement des richesses sous la propriété exclusive d’une infime minorité de la population et la répartition équitable de ces mêmes richesses.
    La grande catastrophe, bien que n’ayant pas encore la plus grande visibilité qu’elle puisse avoir, est déjà en marche. La famine existe, la fonte des glaces existent, les ouragans aussi…
    Il n’est donc à l’heure où j’écris ce message absolument pas trop tôt pour faire en sorte que les terres réquisitionnées au nom de la fabrication et de l’entretien de l’armement militaire redeviennent arables (les champs de nourriture déjà existants sont trop insuffisant pour l’indispensable arrêt de l’agriculture intensive versant des pesticides) ni pour exiger que le temps de travail soit réduit sans perte de salaire (réduction sans laquelle la nécessaire baisse des déplacements ne sera pas possible) ni pour défendre le droit réel à la contraception (le non-accès à la contraception, lequel non-accès concerne absolument toutes les régions du monde y compris l’Occident, est incompatible avec le fait de ne pas subir une natalité qui soit insupportable).

  20. Bonjour Invite2018
    Bien entendu vous avez raison ! Dit en passant je ne cherche pas non plus à vous prendre en défaut.
    Tant que ces « richesses on ne peut plus matérielles » existent réellement, on pourrait dire …  » No problem !  »
    Et peu importe qui les possède… le problème n’est pas là.
    C’est le jour où elles auront disparu, ou qu’elles seront devenues tellement insuffisantes que le vrai problème sera là.
    Dans la série Mad Max, il n’y a plus d’argent. Ce qui a réellement de la valeur, ce sont les derniers litres d’essence, l’eau, et les balles. Mais bien sûr, ce n’est que du cinéma.

  21. Bonsoir @Michel C.
    Comme vous dîtes, l’argent n’est pas en lui-même instrument de direction du monde, ce sont les ressources qui le sont.
    Donc pour que l’argent ait quelque influence, il que nous soyons dans un système où l’argent soit un instrument d’échange permettant d’acquérir les ressources. Mais il se trouve que justement, nous sommes bel et bien dans un système où l’argent est un instrument d’échange permettant d’acquérir les ressources.
    La nuance que vous relevez ne remet donc en cause ni ne relativise quoi que ce soit que j’aie dit.
    N’allez pas croire que le fortune de Dassault, Bettencourt, Bolloré, Gates, Badinter, Mittal, Arnault et compagnie, ne soit que virtuelle. Les actionnaires possédant les milliards de dollars et ceux d’euros sont exactement les mêmes personnes physiques que les gens possédant réellement les sources d’énergies, les puits de pétroles, les terres arables, les champs de patates, le bois.
    Derrière la thune du grand patronat, il y a des richesses on ne peut plus matérielles.

  22. Bonjour
    Invite2018 a raison, ce ne sont pas les milliards qui manquent. Le problème de comment les récupérer, autrement dit le partage des richesses, restera épineux.
    Mais quoiqu’en pensent la plupart, ce ne sont pas les milliards qui font tourner le Monde, ni l’économie. C’est bien l’énergie.
    Les milliards n’ont jamais nourri personne, ni chauffé, ni développé les connaissances, la démocratie etc.
    Ce sont plutôt les pommes de terre, le bois ou le pétrole, les professeurs, les penseurs etc. Ce sont là les vraies richesses.

  23. Bonjour @decroissance,
    La longue récession économique (récession qui constitue un impératif écologique évident) pourrait n’entraîner aucune baisse de pouvoir d’achat des petites gens (et donc ne taper ni sur les retraites ni sur les remboursements de frais de santé) si on cessait de considérer toute baisse des sacro-saints profits des grands patrons milliardaires comme péché mortel.
    La nécessaire décroissance n’est donc, contrairement à ce que vous semblez craindre, absolument pas incompatible avec la démocratie.

  24. Le problème de la sobriété, c’est qu’elle est récessive. Etre sobre, c »est moins faire marcher la machine économique. Energie et PIB sont liés.
    Le nouveau scénario nW requiert une division par 2,3 de la consommation d’énergie primaire en 20 ans. Soit plus de 4% par an, ce qui est considérable.
    En prenant comme hypothèse une amélioration de l’intensité énergétique du PIB de 1,5%/an, ça conduirait à une décroissance économique de -2,5% par an, pendant 20 ans.
    Une démocratie peut elle résister à une telle longue récession, et tous ces impacts en matière de pouvoir d’achat, systèmes de retraite et de santé, formation, emploi,… ? On peut en douter.

  25. Bonsoir Didier Barthès
    Certes vous avez raison (je sais que le sujet vous tient à coeur).
    En effet nous avons loupé un tournant après la dernière guerre, que ce soit au sujet de la démographie que de la croissance économique. Les Trente Glorieuses auront en fait été les Trente Piteuses. Hélas nous ne referons pas l’Histoire.
    Nous pourrions aussi rappeler les progrès faits en matière énergétique depuis les années 60 ou 70. Parler de tous ces gains en énergie, d’ailleurs automatiquement absorbés en nouvelles consommations (effet rebond).
    Il reste toutefois le problème de la fin du pétrole ainsi que des énergies fossiles en général. L’heure devrait être à redéfinir quels sont nos véritables besoins, et de les classer par ordre de priorité. Il est clair que le sèche-linge électrique, les volets roulants électriques etc. sont des objets qui n’ont aucun avenir. L’énergie ainsi que les matières premières devraient être réservées à des choses réellement utiles, à de réels besoins.

  26. Bonjour Michel C
    Vous avez raisons de citer Jean-Marc Jancovici, dont j’apprécie les analyses et le fait qu’il place avant toutes choses la connaissance des ordres de grandeur. Toutefois on pourrait lui répondre qu’il serait possible d’arriver à des résultats similaires en jouant sur le facteur démographique (pardon de revenir sur le sujet).
    Pas dans les mêmes délais, je l’admets, car une baisse de la fécondité ne se traduit que beaucoup plus tard en termes démographiques. Cependant, à force de repousser cette question au prétexte que sa forte inertie ne donne pas des résultats assez rapides on finit par ne jamais rien faire.
    N’oublions pas que la France par exemple a augmenté sa population de plus de 20 millions de personnes (soit + 46 %) depuis le début des années 1960. Ces 20 millions pèsent pour environ 30 % de la population actuelle et à l’identique pour la consommation. De quoi en effet se passer d’une bonne partie des énergies fossiles ou du nucléaire selon les préférences de chacun.
    Et ce qui est vrai pour la France l’est plus encore pour le monde dans son ensemble, puisque durant les même délais c’est de 150 % qu’ont augmenté les effectifs de toute l’humanité. On voit à quel point la contrainte énergétique serait plus légère si nous avions su stopper la croissance démographique peu après la guerre.
    Ce raisonnement sur le passé vaudra aussi dans le futur, et nos successeurs de l’an 2100 pourront à juste titre critiquer l’inaction et le manque de clairvoyance de leurs grands-parents « grâce » à qui ils se verront contraint de vivre dans un monde de 11 milliards de personnes sans plus une goutte de pétrole.

  27. Dans une interview récente Jean Marc Jancovici répondait clairement à la question :
    –  » Les renouvelables sont-elles une alternative crédible ?

    – JMJ :  » Elles sont une alternative parfaitement crédible si on ne souhaite pas conserver le niveau de consommation actuel. Si la population accepte de vivre dans un logement 4 fois plus petit, pas toujours chauffé, et de ne plus avoir de voiture : il n’y a aucun problème, 100 % renouvelables c’est possible. Mais, si on souhaite conserver quelque chose de proche du niveau de consommation actuel et, en plus de cela, se débarrasser des énergies fossiles, le nucléaire arrive immanquablement dans le débat.  »

    http://www.sfen.org/fr/rgn/la-croissance-verte-nexiste-pas-jean-marc-jancovici

    Le choix de Jancovici pour l’option « conserver quelque chose de proche du niveau de consommation actuel » explique pourquoi il soutient le nucléaire.
    Toutefois, ce « quelque chose de proche du niveau de consommation actuel » reste assez vague. Je pense que nous devrions arriver à nous passer du nucléaire sans nécessairement revenir aux années 30. Peut-être aux années 70… matériellement parlant. En tous cas pas à l’époque des cavernes !

  28. Sur le potentiel des énergies renouvelables je renvoie à cet article de Daniel Martin qui me semble poser avec justesse la question des ordres de grandeur.
    http://economiedurable.over-blog.com/2017/01/transition-energetique-presidentielles-2017-entre-intentions-et-realites.html

    En ce qui concerne l’avenir, notons que la sobriété énergétique relèvera de toute façon d’une obligation lorsque toutes les énergies fossiles auront été brûlées (et elles le seront, nos politiques d’économie d’énergie ne joueront qu’à la marge, c’est à dire sur le temps que cela prendra pour tout consommer).

    Une raison d’être pessimiste, aussi bien pour les partisans des renouvelables style solaire ou éolien aussi bien que les partisans du nucléaire est que ces sources d’énergie nécessitent pour leur mise en place et pour leur entretien la perpétuation d’une société industrielle où le pétrole ne manque pas. Sans pétrole nous n’aurions ni réacteurs nucléaires, ni grandes éoliennes, ni panneaux photovoltaïques, ou du moins ce serait très difficile. D’autres manques comme les métaux et les terres rares poseront également problème, au kWh produit une éolienne consomme plus d’acier qu’une centrale nucléaire, rien n’est simple.

    En fait la vie sur Terre n’avait pas prévu l’apparition de mécanismes énergétiques autres que biologiques et quel que soit celui que l’on retient on tombe à terme sur une impasse.

  29. Pour réduire la pollution due à la circulation automobile, il est indispensable que le temps de travail diminue fortement sans perte de salaires, diminution sans laquelle la nécessaire baisse des déplacements ne sera pas possible

  30. Pour réduire la pollution due à la circulation automobile, il est indispensable que le temps de travail diminue fortement sans perte de salaires, diminution sans laquelle la nécessaire baisse des déplacements ne sera pas possible

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