Nous allons à la catastrophe, c’est décrit par l’ONU

Les engagements des Etats, à supposer qu’ils soient tenus, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement de 3,2 °C d’ici à la fin du siècle. Les émissions mondiales de gaz à effet de serre sont reparties à la hausse en 2017, elles ont atteint le record historique de 53,5 milliards de tonnes (gigatonnes ou Gt) équivalent CO2. La situation est chaque année plus alarmante, dans la mesure où la « fenêtre » durant laquelle il est encore possible de réagir se réduit inexorablement.Le constat est sans appel : pour ne pas dépasser 2 °C de réchauffement, les pays doivent tripler le niveau de leur effort. Et le multiplier par cinq pour ne pas aller au-delà de 1,5 °C. C’est à cette condition, et à elle seule, que l’humanité ne courra pas à la catastrophe. C’est ce que fait apparaître le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). La directrice exécutive du PNUE, la Tanzanienne Joyce Msuya, alerte avec cette métaphore : «Notre rapport constitue une enquête sur un incendie criminel. »*

Quelques réactions significatives sur lemonde.fr :

Il Faut Savoir : Pouvez vous adresser ce message aux gilets jaunes ?

Lysistrata : J’ai essayé de parler à une gilet jaune. Quand j’ai évoqué le réchauffement climatique, elle a rigolé et montré qu’elle s’en fichait complètement. C’est absolument effrayant, mais c’est le résultat de décennies de déni aussi bien au niveau des hommes politiques que des médias. On a les électeurs qu’on mérite…

le sceptique : La Chine est devenue l’usine du monde où chacun a délocalisé des productions « sales ». Maintenant, elle prend des mesures sociales-environnementales, alors cela va se déplacer en Inde ou en Afrique. Cela souligne l’hypocrisie de notre époque. La Chine a développé l’équivalent phénoménal de 600 EPR au charbon (1000+ GW de centrales thermiques en place, encore là pour un certain temps selon l’AIE). La globalisation et la croissance décarbonées, on ne sait pas toujours faire à bonne échelle. Point.

BENJAMIN BOURGEOIS : L’effondrement est inéluctable,le discours très contrôlé par les pouvoirs à travers le GIEC et autres COP à répétition dissimule cela. Les études utilisées in fine par le GIEC, études triées, cachent que nous sommes déjà à 1.2 degré. Cette augmentation est due à l’accumulation des gaz à effet de serre du début de l’ère indus jusqu’aux aux années 70/80 maxi. Il y a un effet bombe à retardement de 30/40 ans. Les 30 ans à venir ont déjà été écrits par notre activité de 80 et aujourd’hui.

le sceptique : La prédiction d’apocalypse n’est pas une prédiction physique. Ce sont les mêmes disciplines qui ne savent pas aujourd’hui prédire efficacement une récession, un krach, une guerre, une épidémie, un état d’écosystème dans 20 ans après changement un paramètre qui engagent des avis concernant des effets complexes d’interaction du climat avec des phénomènes économiques, sociaux, environnementaux dans 50, 100 ou 200 ans. Refuser de douter est curieux, vu le peu de crédit de l’exercice.

Chris @ le sceptique : oui, mais inversement, douter en permanence, abuser du scepticisme, remettre en cause les protocoles de chaque étude dès lors que ces conclusions ne s’orientent pas dans le sens voulu, empêche le consensus et la prise de décision en entretenant le doute et en jouant sur les idéologies et le manque de connaissances scientifiques.

Thierry Oiseau : C’est l’Odyssée de l’espèce… Nous vivons dans une époque extraordinaire, c’est la charnière du temps, le milieu du grand livre de la Vie sur Terre. Cela peut aussi en être la fin. En somme c’est le Grand « bac-à-lauréats » pour l’humanité entière. Ça passe ou ça casse. Plus ou moins… Faudrait choisir si on veut vivre mieux que survivre !!! Alors désolé, mais je ne comprends pas comment les dirigeants font pour ne pas être éclairés sur la question ?!! Là il y a mystification.

Yellow  : Ben… Ils prennent déjà une claque quand ils augmentent le pétrole de 4cts pas litre, alors…

Jul @ Thierry : éclairés ils le sont les politiques… mais tant que personne ne bouge… eux non plus… où sont les gens qui manifestent pour une taxe carbone?

Étienne Lhomet : Comment faire en France sans entraîner une révolte populaire ? En partageant mieux les richesses produites. Passagers de première classe, renoncez au champagne, le navire est en train de couler.

le sceptique : Ce qui est « criminel », c’est ce qui tue les gens. La pauvreté tue davantage que le climat, depuis longtemps et pour longtemps. La Tanzanienne Joyce Msuya ferait mieux de travailler à développer son économie misérable (22e rang de mortalité infantile, 70% de paysans pauvres en population active) au lieu de donner des leçons de morale climatique. Elle verrait qu’un peu de carbone aide à produire de la richesse, à diminuer les souffrances et incapacités des gens.

Droit dans le mur : Sauf que le climat tuera surtout ceux qui sont pauvre et vulnérable.

PIERRE DUMONT : Il y a des gens qui sont assez idiots pour ne pas voir que la sécheresse détruit les récoltes, tue le bétail et jette les populations sur les routes ou dans la guerre. Nous-mêmes avons commencé à être touchés (même si on ne le vois pas partout et sûrement pas à Paris). Mais quand même ont assez de cynisme et d’outrecuidance pour donner des leçons aux autres…

Nawak : Si on veut moins polluer, il faut moins consommer. Donc il faut réduire les revenus.

Jub : Qui consomme la production de la Chine?

* LE MONDE du 29 novembre 2018, Climat : selon l’ONU, il faudrait tripler les efforts pour ne pas dépasser 2 °C de réchauffement

5 réflexions sur “Nous allons à la catastrophe, c’est décrit par l’ONU”

  1. L’autisme des gouvernements et le maintien de politiques de croissance fait peur. Ils n’ont pas compris que la planète commande, mais que TOUS, nous devons pouvoir vivre sans attendre un ruissellement venu du gratin…
    https://lejustenecessaire.wordpress.com/
    Notre impact écologique, nous privilégiés, doit être divisé par 4-5, mais tout le monde doit pouvoir vivre.

  2. @ Kunz Pierre, Genève
    Selon vous il y aurait d’un côté l’inconsistance du monde politique et de l’autre l’incohérence des peuples. Quant à moi, tout simplement je vois l’incohérence et l’hypocrisie généralisées.
    Vous parlez du consumérisme compulsif, de la consommation massive, notamment celle des classes moyennes et populaires … et moi je parle souvent d’embourgeoisement, je me définis moi-même comme un petit-bourgeois. Jusque là je me dis que nous devons avoir à peu près les mêmes lunettes pour voir le monde.
    Sauf que vous dites : « Les super-riches, souvent accusés, y sont pour si peu. » C’est c’là oui !
    Mais qui donc a bourré le mou à cette armée de cons-ommateurs, qui leur a fait croire des tas de sornettes, qui les amis et les maintient encore dans cet état ? Et pourquoi ? Qui avait intérêt et a toujours intérêt, à tuer le citoyen pour le remplacer par le consommateur ? Mais là, en effet, nous risquons de partir dans cette histoire de la poule et de l’œuf.
    Nous pourrions discuter au sujet de ceux qui gouvernent réellement le monde, vous semblez les voir aussi bien que moi, ceux qui tirent les ficelles qui agitent les marionnettes que nous élisons.
    Nous pourrions essayer de voir comment nous pourrions les raisonner ces gens-là… après tout ils sont si peu, ce ne devrait pas être un problème, ce devrait être facile de leur apprendre la sobriété, la simplicité, la sagesse… non, vous ne croyez pas ?
    Et après nous pourrions discuter, à n’en plus finir, au sujet de la démocratie, et citer la Suisse comme modèle, pourquoi pas. Bref, du blabla quoi.

  3. Kunz Pierre, Genève

    La mauvaise humeur qu’expriment depuis quelques temps, parfois violemment, les Français au sujet de la hausse « verte » de la taxation des carburants met en évidence autant l’inconsistance du monde politique que l’incohérence des peuples.
    Inconsistance du monde politique qui discute à perdre haleine en vue de réduire l’empreinte écologique de l’humanité, mais qui reste incapable de mettre en œuvre les injonctions du GIEC. Incohérence des peuples qui, à chaque rapport du monde scientifique et dès que Nicolas Hulot prend la parole, s’émeuvent des menaces pesant sur le climat et l’environnement mais refusent de renoncer au consumérisme compulsif qui les a enveloppés au cours des dernières décennies. Pourtant c’est bien la fulgurante augmentation depuis le milieu du 20ème siècle du bien être des classes moyennes et populaires et leur consommation massive qui est à l’origine de la surexploitation des ressources naturelles et des atteintes au climat. Les super-riches, souvent accusés, y sont pour si peu.
    Si le GIEC et Hulot ont raison, l’inaction des autorités politiques apparaît scandaleuse. Elles gagnent du temps en se défaussant sur les peuples, leur faisant croire que s’ils passent à la mobilité douce, s’ils coupent leurs moteurs aux feux rouges, s’ils chauffent leur eau au solaire, s’ils consomment « local », s’ils isolent mieux leurs fenêtres, une bonne part du chemin sera parcouru. Des efforts insignifiants en vérité, alors que dans 25 ans, selon les experts, la demande mondiale d’énergie aura encore grossi de 30 %, avec comme en 2018 plus de la moitié couverte par le pétrole, le charbon et le gaz.
    Reconnaissons pourtant que ceux qui gouvernent le monde, se trouvent dans une situation cornélienne. Il faudrait qu’ils se conforment sans délai aux conclusions du GIEC puis, réimposant courageusement la prééminence du politique, qu’ils décrètent les mesures drastiques seules susceptibles d’inverser le cours des choses d’ici à 2050. Douloureux programme et si peu compatible avec l’attente des peuples qui veulent bien sauver l’humanité mais sans voir remis en cause leur « pouvoir d’achat ».
    Pourtant, si le GIEC et Hulot ont raison, ces mesures seront vraisemblablement :
    • la limitation radicale de l’accès aux ressources naturelles en danger (eau, forêts, pêche, etc.)
    • la réduction massive de l’utilisation des énergies fossiles par une forte taxation de l’utilisation de celles-ci,
    • la limitation des crédits en général, à la consommation en priorité,
    • la diminution par tous les moyens de la mobilité motorisée terrestre, maritime et aérienne,
    • un frein sévère au libre-échangisme mondialisé,
    • et peut-être même l’abattage d’une grande partie du cheptel bovin mondial.
    Si, comme le réclame le GIEC, la protection du climat et des ressources naturelles est portée en priorité absolue, ces bouleversements surviendront immanquablement. Ils auront nécessairement des effets considérables sur la vie des gens, des effets immenses même si les gouvernements devaient persister dans leur ambition de renoncer simultanément à l’énergie nucléaire : hausse du coût de la vie, diminution de l’activité économique et de l’emploi, grippage de l’ascenseur social, etc.
    Dans ce contexte, certes, l’Etat providence, malgré son endettement dramatique, devrait en Occident pouvoir continuer à soutenir les moins bien lotis de ses habitants, grâce notamment aux recettes qui proviendront de l’incontournable taxation des transactions financières. Mais seuls les naïfs et les « gilets jaunes » croient encore que les mesures radicales de lutte contre « la fin du monde » (Hulot dixit) qui semblent désormais inéluctables n’affecteront pas les « fins de mois » des classes moyennes et populaires. Et il faudra bien que celles-ci acceptent de voir les « riches », même s’ils seront eux aussi fortement touchés, continuer de voyager et de manger du caviar.

  4.  » Et j’ ajouterai : être aussi beaucoup moins nombreux !!!!  »
    En effet, ce n’est là qu’une évidence. Mais je rajouterais : il faut d’abord réduire le nombre de porcs !!!!!!! (« Vivre et penser comme des porcs » de Gilles Châtelet)
    Quant à réduire les revenus (Nawak : « il faut réduire les revenus » ) tout dépend de ce que nous entendons par « les revenus ».
    Si « les revenus » ça veut dire le pouvoir d’achat, autrement dit le « pouvoir » de consommer… autrement dit le sacro-saint Pouvoir d’Achat, porté aux pinacles par tous ceux qui ont intérêt à réduire le citoyen à un misérable producteur-con-sommateur (et chair à canon à l’occasion)… là je suis d’accord pour les réduire.
    Mais si « les revenus » ça veut dire les moyens de vivre correctement… autrement dit, déjà la satisfaction des besoins élémentaires (pyramide des besoins)… là je ne suis plus d’accord.

  5. « Si on veut moins polluer, il faut moins consommer. Donc il faut réduire les revenus. »

    Et j’ ajouterai : être aussi beaucoup moins nombreux !!!!

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