occupation visuelle

La page planète (LeMonde du 19 novembre) nous présente des rapprochements saisissants. En demi-page en haut un article avec photo sur ces vieux qui vivent « sans incapacité » jusqu’à 68 ans dans l’UE. En dessous un graphique sur le thon rouge menacé d’extinction. Pendant combien de temps les vieux pourront-ils encore manger les espèces en haut de la chaîne alimentaire pour rester en bonne santé ? Pour le reste de la page, on apprend que les souris nourries au maïs Mon 810 se reproduisent moins bien que les autres. Y aura-t-il assez d’enfants pour faire encore des vieux en bonne santé ? La page suivante sur ma planète indique que des vieux comme Giscard d’Estaing entravent le développement de l’éolien. Les vieux auront-ils assez d’énergie à consommer pour pallier leur manque d’énergie ?

Le principal motif d’opposition de VGE à l’éolien, à part son soutien au nucléaire qu’il a contribué à lancer quand il était jeune, provient de son amour pour les beaux paysages. Il est vrai qu’à terme les éoliennes risquent d’occuper visuellement un dixième de la France, dixit mon quotidien préféré. Et jusqu’à 100 % ! Vraiment hallucinante cette expression d’« occupation visuelle ». Moi qui croyais que les fils électriques polluaient déjà les paysages, même au plus profond des montagnes. Moi qui croyais que c’était le bitume des routes et autoroutes qui non seulement occupait l’espace mais fragmentait aussi les écosystèmes. Moi qui croyais que la pollution visuelle principale, c’était le fait des villes qui envahissent les campagnes.

Jeunes et vieux, thonidés et OGM, éolien et paysages, énergie et infrastructures collectives, tout est relié mais on ne le sait pas encore, chacun enfermé dans sa bulle plus ou moins confortable. Ce que je pense, c’est que la courbe de l’espérance de vie s’inversera un jour, l’humanité fait aujourd’hui trop de conneries pour qu’il en soit autrement.