Le livre* de Cécile Duflot qui vient de paraître est extraordinaire. On apprend dès le début du livre que Cécile est « entrée en politique pour changer les choses, pas pour accompagner la lente glissade de la politique sur le toboggan du renoncement ». Ouah ! Les politologues appellent cela de la langue de bois.Après l’avoir lu en entier, on ne sait toujours pas que Cécile est partie prenante d’un parti écologiste, EELV. Le sigle n’est jamais cité et il faut être très fort pour savoir ce qui se cache derrière l’expression « Nous avons bâti un parti nouveau, avec des statuts neufs et une nouvelle dénomination (page 151) ». D’ailleurs elle s’en écarte aussitôt : « Nous avons tout changé pour que rien ne change. » En fait cet ouvrage est surtout consacré à la lutte citoyenne contre le FN et à la dénonciation de l’état d’esprit nationaliste. L’urgence écologique, la disparition des espèces, la déplétion pétrolière, le stress hydrique, tout cela est laissé de côté.
La première fois dans le livre que Cécile parle de ceux qui sont normalement ses compagnons de lutte, c’est pour les descendre en flèche : « Quand les écologistes semblent ne se préoccuper que du cadre de vie des Français les plus favorisés, ils rendent impossible l’émergence d’un nouvel idéal communautaire. (page 51)» Son idéal écologique se résume à la voiture électrique Tesla et au droit à la connexion. Nul besoin d’être selon elle un « activiste de la décroissance pour contester la pertinence du PIB ». Il faudrait donc que certaines choses décroissent tandis que d’autres croissent. Un membre du PS n’écrirait pas autre chose. Pour son départ unilatéral du gouvernement, sa justification se résume à ça : « Mes amis écologistes sont tétanisés par le débat sur la participation gouvernementale, raison pour laquelle je ne m’exprime plus sur ce sujet. (page 12) »
De plus ce livre n’a pas de cohérence, on passe par exemple de l’eczéma identitaire au féminisme sans sourciller. Quand on arrive en fin d’ouvrage, on ne sait toujours pas de quel « grand virage » (titre de ce livre) il s’agit. En relisant attentivement le début, on note cependant que « nombre de personnes, d’associations ou d’entreprises » ont déjà amorcé ce virage pour « avancer malgré les pesanteurs » et « défricher l’avenir ». On ne voit donc pas pourquoi la politique aurait besoin d’un parti écologiste. Si après la lecture de ce livre certains militants EELV soutiennent encore cette personne, c’est pour bien autre chose que la pensée écologique de Cécile Duflot.
*Le grand virage de Cécile Duflot
Les Petits matins 2015, 170 pages, 10 euros
Si solution il y a, elle est éthique et non politique. Et là-dessus, la Duflot se posera difficilement en modèle, avec ses 4 enfants; le taux de remplacement est dynamité! A moins qu’ils consomment comme deux – le maximum pouvant raisonnablement être considéré comme soutenable -, ce dont je doute puisque leur mère n’a aucun scrupule a s’offrir des vacances « inécologiques » aux Maldives, ce qu’on appelle la pédagogie par l’exemple. Quand on se disqualifie à titre personnel, on peut difficilement ensuite avoir la prétention de représenter une idée.
Si solution il y a, elle est éthique et non politique. Et là-dessus, la Duflot se posera difficilement en modèle, avec ses 4 enfants; le taux de remplacement est dynamité! A moins qu’ils consomment comme deux – le maximum pouvant raisonnablement être considéré comme soutenable -, ce dont je doute puisque leur mère n’a aucun scrupule a s’offrir des vacances « inécologiques » aux Maldives, ce qu’on appelle la pédagogie par l’exemple. Quand on se disqualifie à titre personnel, on peut difficilement ensuite avoir la prétention de représenter une idée.