Permis de procréer, à égalité avec permis de conduire ?

On trouve normal d’exiger un permis de conduire pour rouler sur les routes et absurde de mettre en place un permis de procréer. Quel serait votre position sur la question d’un « diplôme » de futur parent, nous attendons vos commentaires. Pour esquisser quelques pistes de réflexion, voici les analyses de Paul Watson et Théophile de Giraud :

Paul Watson : « Je crois que les quatre cavaliers de l’Apocalypse seront les moyens qui vont servir à réduire notre population – famines, épidémies, guerres et troubles civils. La solution que je préconise est que personne ne devrait avoir d’enfants à moins de suivre une formation de six mois au cours de laquelle on apprendrait ce que cela veut dire d’être un parent responsable et au terme de laquelle on obtiendrait un diplôme certifiant que l’on est suffisamment responsable pour avoir un enfant. C’est une situation bien étrange quand on y pense. On a besoin d’un permis pour conduire une voiture, il faut un diplôme pour accéder à certains métiers. Pas pour avoir un enfant ! »

In Capitaine Watson, entretien avec un pirate de Lamya Essemlali (2012)

Théophile de Giraud : « Alors que tous les pédiatres et psychopédagogues admettent qu’il n’est pas de tâche plus difficile, plus complexe, que celle d’élever un enfant, le dernier des crétins peut s’essayer à fonder une tribu. Comment se fait-il qu’il n’existe à ce jour aucun permis de procréer ? Et pourtant, quel foisonnement, dans nos sociétés, de permis en tout genre : permis de conduire, de chasse, de pêche, de construire, de travail, de séjour, d’inhumer, etc. Sans oublier les permis de pratiquer une profession : les omniprésents diplômes. Tout le monde jugera indispensable qu’un médecin, ou un ingénieur ou un soudeur ou une puéricultrice n’obtienne guère licence d’exercer sans avoir démontré au préalable ses compétences, mais tout le monde juge naturel que le premier nabot venu puisse s’autoproclamer spécialiste en éducation en mettant simplement un enfant au monde ! Si nous souhaitons réellement faire aboutir l’indispensable projet de restriction des naissances, le geste le plus important serait de se lancer dans une politique d’éducation et de conscientisation systématique des jeunes générations : le goût de la nulliparité peut s’enseigner au même titre que celui de la non-violence et du respect d’autrui. Il va de soi qu’il appartient à l’Occident de montrer l’exemple au Tiers-Monde : nous devons enclencher les premiers le processus de contraction démographique ! »

In L’art de guillotiner les procréateurs (2006)

4 réflexions sur “Permis de procréer, à égalité avec permis de conduire ?”

  1. Tardif, on ne peut plus appliquer les recettes et idéaux du siècle révolu; nous vivions alors dans un système ouvert. La proximité des limites a réduit nos degrés de liberté et nous devrons composer avec les contraintes résultantes, ce n’est qu’après les avoir considérées que nous pouvons nous consacrer aux choix éthiques.
    L’humain d’abord, c’est beau… sur le papier, surtout quand on oublie que les contraintes mathématiques et physiques se moquent de nos états d’âme. Epris de justice, le CNR a mis en place un système de retraites aux intentions louables, en oubliant que mathématiquement il était condamné à un schéma de Ponzi. La jeune génération, qui cotise pour offrir aux retraités actuels des prestations dont elle ne bénéficiera pas, en est la victime. Le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions.

  2. @tardif
    C’est vrai que le problème n’est pas simple. Faut-il alors ne pas s’en occuper, et faire confiance au bon sens proverbial des êtres humains? (Rwanda, Pakistan, Nigeria etc.)
    Quant à l’écofascisme, chercher au contraire une solution acceptable par tous revient à refuser toute solution, et cette voie mène directement au fascisme tout court.

  3. Instituer un permis sans prévoir de sanction pour les contrevenants serait une pure démagogie, bref, du vent. Allons-y donc! Quelles sanctions pour les mauvais citoyens-parents? La mort? La torture? Et que faire des rejetons? Supprimer ces enfants illégaux dès la naissance: par noyade? étouffement? Autre suggestion? Retirer ces enfants à leurs parents indignes: pour les confier à de bons citoyens (ceux qui auraient dénoncé les mauvais parents, par exemple)? les réunir dans des camps (où leur serait prodigué une éducation saine et contrôlée)?
    Pour vous lire régulièrement, je m’abstiens généralement de commenter ici. Pour une fois, je vous fais part de mon sentiment: vous glissez sur une très mauvaise pente sur ce blog, et depuis un bon moment. Elle vous conduit directement vers ce que l’on ne peux qualifier autrement que comme… un éco-fascisme.

  4. Dans toute société, les actes pouvant impacter autrui sont nécessairement réglementés. Observer les favelas par exemple permet de comprendre l’utilité du permis de construire pour le développement harmonieux des villes, de même que dans l’idéal il empêchera le mafieux aux goûts somptuaires d »écraser votre jardin avec ses tours pseudo-gothiques.
    Le permis de procréer obéirait à un double objectif: éviter le poids social de plus en plus lourd d’enfants à l’éducation bâclée voire inexistante; mais aussi leur garantir un minimum des droits fondamentaux à l’éducation, au-delà de la simple instruction que fournit le système social, parce que la compétence des parents (et leur implication) reste une des clés de l’accomplissement personnel.

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