Obésité, diabète, troubles de la fertilité et neuro-comportementaux : la part de ces maladies et troubles chroniques attribuable aux perturbateurs endocriniens (PE) coûtent chaque année à l’Union européenne de 157 à 270 milliards d’euros, soit une fourchette de 1,23% à 2% du produit intérieur brut (PIB) de l’Union. Stéphane Foucart rappelle dans de nombreux articles la dangerosité de ces molécules. Les PE sont une catégorie de molécules présentes dans de nombreux pesticides et plastiques, dans certains cosmétiques ou conditionnements alimentaires, et susceptibles d’interférer avec le système hormonal, même à de faibles doses. Mais la plupart de ces substances ne sont pas régulées en tant que telles, et sont toujours autorisées. Près de 100 % des gens ont des niveaux détectables de perturbateurs endocriniens dans leur organisme ! (…) Sous le feu d’un intense lobbying, Bruxelles a reporté sine die sa décision sur les perturbateurs endocriniens, justifiant le retard par le lancement d’une étude sur l’impact économique que la régulation aurait sur les entreprises. Sur les entreprises, pas sur la santé des personnes !!!
Voici quelques commentaires judicieux de cet article* sur lemonde.fr :
Kickaha : le négationnisme à répétition des lobbies, systématiquement en lutte contre les intérêts fondamentaux des populations, commence à approcher de la notion de crime contre l’Humanité… les politiques devraient prendre quelques minutes pour bien réfléchir à tout ça…
Sarah Py : on ne chiffre pas la souffrance des parents et des enfants devant les assassinats que représentent de tels empoisonnements. Il faut considérer cette souffrance et la conservation de la santé comme des préalables absolus. Il faut nommer un empoisonnement pour ce qu’il est : un crime. Les discours économiques sont insensés sur de tels sujets.
26 rue d’Ulm : Les perturbateurs endocriniens enrichissent l’industrie chimique — et ils nous rendent malades. Les médicaments pour soigner les dites maladies enrichissent aussi l’industrie chimique. Conclusion, j’ai un cancer du sein pour enrichir, par les deux bouts, l’industrie chimique. Les Etats et l’Europe vont devoir être courageux pour affronter ce lobby-là.
Gilles Spaeir : Il ne faut pas compter sur le courage de nos politiques face aux lobbies industriels et agricoles. Le seul pouvoir qui nous reste est celui de nos portes monnaies. Plus vous achetez bio, plus vite les producteurs s’adapteront à leur clientèle. Sinon, lesdits industriels joueront la montre, comme pour l’amiante, le médiator, l’alcool etc. etc. Le mécanisme est à chaque fois le même. Il ne faut pas compter sur leur sens moral. les vies humaines ne comptent pas face aux dividendes des actionnaires.
Fruits et légumes : Tant que ça ne coûtera pas aux personnes à qui ça rapporte, ils continueront de nous inonder de leurs produits toxiques jusqu’à transformer nos testicules et autres organes reproducteurs en petits raisins de Corinthe.
Fouilla : « baisse des capacités cognitives de la population » ? Les perturbateurs endocriniens expliqueraient donc la montée du Front national ?
Du bon sens : Non mais déjà l’existence de la FNSEA…
Bio : Le Président de la FNSEA l’a dit : nous devons nourrir les Français. Il n’a jamais dit combien cela coûterait. Il fallait lui poser la question. Mais là, vous risquez de passer pour un dangereux gauchiste qui veut s’attaquer à l’outil de travail des agriculteurs, qui eux se lèvent tôt le matin.
Jean Robert Geronto : Pourquoi toujours des articles à charge contre nos braves agriculteurs qui se lèvent tôt le matin et adhèrent comme un seul homme à la FNSEA/UMP. Grâce à eux la puberté chez adolescentes de notre beau pays est toujours plus précoce ! Cela contribue à la croissance de l’économie des serviettes hygiéniques et des multinationales qui les vendent ! Tout le monde y gagne au final ! Alléluia !
Du bon sens : il suffirait de bannir de nombreux produits nocifs… Pour les pesticides, on chercherait à faire sans. Des « décideurs » politiques spécialistes du laisser-faire ! Une ministre de l’environnement qui n’a pas plus d’utilité qu’une Marie-Antoinette.
Question : La question n’est plus de savoir quelle planète nous laisserons à nos enfants, mais quels enfants nous laisserons à cette planète. Nous nous auto-détruisons.
* LE MONDE du 7 février 2015, Les perturbateurs endocriniens coûtent plus de 150 milliards d’euros par an à l’Europe