Le supplément économique (LeMonde du 27.05.2008) centre son dossier sur « Que font les pays du Golfe de leurs pétro-milliards ? ». On ne peut répondre à cette question que si on a pu déterminer au préalable à qui doit échoir la propriété du pétrole. Après l’intervention militaire de Bus junior, j’avais posé à différents groupes cette question cruciale : « A qui appartient le pétrole irakien ? » Les réponses de l’assistance envisagent immédiatement comme propriétaires de fait les Américains qui font la guerre en Irak uniquement pour mieux contrôler le ministère irakien du pétrole (le seul ministère qui n’a pas était pillé à Bagdad). Ils ont ensuite pensé au Irakiens, la propriété du sol donnant selon le droit international au pays celle du sous-sol. Après réflexion, ils ont aussi parlé des consommateurs qui ont besoin d’énergie fossile pour entretenir leur croissance absurde : c’est eux qui payent, ils ont donc tous les droits. Ils n’ont pas oublié les pays du Sud qui ont besoin de se développer encore plus vite. Pour les plus clairvoyants du groupe, et ce n’était pas évident d’y penser, il ou elle a montré que le pétrole en tant que ressource non renouvelables appartenait d’abord aux générations futures et qu’il ne fallait en faire qu’un usage durable, par exemple en le transformant en objets et non en le brûlant dans les moteurs des automobiles. Mais absolument personne n’a imaginé que le véritable propriétaire des ressources fossiles, c’est la Terre qui a consacré des millions d’années de son existence pour constituer ce trésor enfoui. La Terre ne nous donne rien, nous lui volons ses richesses.
Cette évidence n’est plus perceptible dans une culture occidentale qui a intériorisé que l’espèce humaine est seul propriétaire de la planète, et qu’elle peut en faire ce qu’elle veut, usus, fructus et même abusus. Alors LeMonde se contente de constater que les familles régnantes imaginent n’importe quelle destination pour une richesse qu’elles ont usurpée : des milliards d’investissements dans le tourisme pour une région qui n’attirera jamais le tourisme dans l’avenir puisqu’il n’y aura plus d’avion pour y aller (manque de kérosène) et que ces pays de Golfe sont vraiment trop chaud. Alors on joue à qui édifiera l’immeuble le plus haut du monde, la tour Burj Dubai qui pourrait atteindre 900 mètres, Nakheel qui envisage une tour de 1200 mètres et l’Arabie saoudite qui voudrait culminer à 1609 mètres. Construire Babel est toujours présent dans le cœur des hommes alors que les dynasties régnantes dans le Golfe n’ont que quelques années derrière elles : par exemple la dynastie des Saoud n’a conquis l’indépendance de la péninsule arabique sur la Turquie qu’en 1902, et le royaume d’Arabie saoudite n’a été proclamé qu’en 1932.
Vanité, vanité, tout n’est que vanité.
Effectivement , le Burj Dubai représente un vrai défi dans le domaine de la construction immobiliere. Un côut de construction enormissime pour un résultat surprenant il est vrai. Quelle hauteur. Mais quel est le but réel de cette extravagance dans une période où le monde vascille.