Peut-on être écologiste et aimer le foot ? Certes non !

Quelques phrases glanées ici et là dans LE MONDE sur le Mondial :

 – Le 12 juin, Jennifer Lopez entonne l’hymne du Mondial 20041, sans doute intitulé We are on pour étouffer les mouvements de contestation du peuple brésilien.

 – Le Mondial doit être une consécration pour la présidente du Brésil, Dilma Rousseff. Une fête planétaire du ballon rond avec près d’un tiers de la population mondiale les yeux rivés sur le stade flambant neuf de l’Itaquerao. A la tribune d’honneur, pas moins de onze chefs d’Etat.

 – A l’heure où le roi Juan Carlos abdique en faveur de son fils Felipe, l’Espagne compte sur ses champions du monde pour oublier sa crise sociale et identitaire.

 – Le président français François Hollande mise sur l’impact de cette compétition pour réveiller un pays déprimé. Il a recruté Nathalie Iannetta, une spécialiste du ballon rond, comme conseillère jeunesse et sports.

 – Des téléspectateurs avec le maillot brésilien suivaient la victoire de leur équipe, saluant chaque but de cris de joie qui se mêlaient aux slogans hostiles (au coût du Mondial pour les Brésiliens) des manifestants.

 – Porto Alegre, siège des altermondialistes lors du premier forum social mondial en 2001, est rentrée dans le rang. La cité est devenue une des douze villes brésiliennes de la coupe du monde, avec son lot de travaux en retard et ses dépassements de budget.

 – La FIFA a organisé un périmètre de sécurité de 2 kilomètres à l’entour des stades au profit des grandes multinationales associées, empêchant les vendeurs à la sauvette de se faire quelques sous.

 – Une certaine gauche intellectuelle fait l’éloge de la force créatrice du foot, la sociologie politique considère le sport comme une aliénation. Oui, le football est un pilier du sexisme, du racisme, de l’homophobie, de l’individualisme, du nationalisme. Oui les supporteurs servent de cobayes à nos nouvelles sociétés de contrôle. Oui une FIFA oligarchique impose ses impératifs à des pays pourtant démocratiques.

Dans quelle mesure peut-on aimer le foot ? Pourquoi tant d’attention envers ces gamins attardés qui courent derrière un ballon ? Les écologistes véritables condamnent tout ce qui est aliénation de la pensée et de l’acte : pourquoi des stades, ces grands projets inutiles, alors que la marche et la course à pied (avec ou sans ballon) peuvent se faire sans béton ni spectateurs… Sur ce blog, nous avons pris plusieurs fois position sur le sport spectacle  qui nous enchaîne. Nous pouvons dire avec Fabien Ollier : « Dans les stades, devant la télé, les écrans géants, les smartphones, les ordinateurs, etc, les foules acclament les symboles du capitalisme et se réconcilient avec ce qui les aliène… Les appels à la décroissance sportive, – moins vite, moins haut, moins fort – témoignent d’une prise de conscience assez claire : le sport est l’incessant bavardage musculaire du productivisme, de la croissance capitaliste mafieuse, du bluff technologique et de la société du spectacle. » (L’idéologie sportive. Chiens de garde, courtisans et idiots utiles du sport)    

1 réflexion sur “Peut-on être écologiste et aimer le foot ? Certes non !”

  1. Le football pousse à l’extrême l’esprit de corps, cet état d’esprit qui fait abdiquer l’intelligence individuelle au profit d’un groupe (‘l’équipe plus ceux qui la supportent). La société semble glorifier cet abandon. Je pense au contraire qu’il est à l’origine de bien des problèmes. L’esprit  » beauf  » n’est jamais très loin du groupe et en effet les tribunes des stades de foot sont loin d’être des cafés philosophiques, l’alcool, les cris, la violence et la vulgarité sont des composantes majeures de ce sport. La tricherie parfois est même glorifiée.
    Je ne sais si on peut être écolo et aimer le foot, mais il me semble clair que ce n’est pas avec l’état d’esprit et le peu de réflexion qui accompagne ce sport que les hommes ont des chances de sauver leur planète.

Les commentaires sont fermés.