Peut-on se passer du nucléaire… et de carbone ?

thèse : Dans une tribune publiée le 3 décembre, quatre climatologues parmi les plus titrés de leur discipline – James Hansen, Ken Caldeira, Tom Wigley et Kerry Emanuel – précisaient qu’« en tenant compte du développement des pays les plus pauvres ainsi que de l’augmentation de la demande due à la démographie » il faudrait construire « 115 réacteurs [nucléaires] par an d’ici à 2050 pour décarboner entièrement la production mondiale d’électricité ». Ces spécialistes du climat (et pas du nucléaire) tablent sur le développement de réacteurs de quatrième génération, dits « à neutrons rapides », du même type que le célèbre Superphénix français, arrêté en 1996.
antithèse : Deux semaines plus tard, l’historienne des sciences Naomi Oreskes affirmait que « de nombreuses études de qualité montrent que nous pouvons passer à une économie décarbonée sans développer l’énergie nucléaire, en se focalisant sur l’éolien, l’hydroélectrique, le photovoltaïque, cela couplé à l’intégration des réseaux, à l’efficacité énergétique et à la gestion de la demande ». Elle allait jusqu’à assimiler la prise de position des quatre chercheurs à une « nouvelle forme de déni climatique ».
synthèse du journaliste Stéphane Foucart* :
«Déployer, à un rythme de plusieurs dizaines par an, des réacteurs à neutrons rapides un peu partout à la surface de la planète est, un projet parfaitement irréaliste : immaturité de la filière, risques d’accident plus grands qu’avec les réacteurs actuels, coût exorbitant, disponibilité très insuffisante des compétences scientifiques et techniques nécessaires, instabilité dans de nombreuses régions du monde, etc. Par ailleurs le « 90 % d’électricité renouvelable » est possible s’il y a une diminution… de 50 % de l’ensemble de la consommation énergétique nationale ! Cela représente un effort énorme et une volonté politique d’airain – il faudrait par exemple trouver les financements pour isoler plus les logements au rythme effréné d’un demi-million par an –, des changements profonds dans notre rapport à l’énergie – aujourd’hui abondante, toujours disponible, gaspillable, etc. Une grande part de la question ne se résume donc ni à une question technique ni à un débat économique, mais à savoir s’il est politiquement possible de faire changer radicalement nos comportements. »
conclusion de biosphere : la présidentielle 2017, c’est pour bientôt. Votons pour le candidat qui aura le courage de demander d’intenses efforts de sobriété énergétique (et partagée) aux électeurs.
* LE MONDE du 5 janvier 2015, Pourra-t-on se passer du nucléaire ?

25 réflexions sur “Peut-on se passer du nucléaire… et de carbone ?”

  1. @Oskar Lafontaine
    1/Que le charbon ne représente plus que 42% de la production électrique allemande n’est établi que par des statistiques ne se basant sur rien d’autre que sur les déclarations des politiciens défenseurs des grands patrons et sur celles des grands patrons eux-mêmes.
    2/Si les classes moyennes et pauvres de France doivent payer hyper-cher leur droit d’accès à l’électricité, ce n’est pas à cause du coût de production supporté par les entreprises qui le leur vendent directement, mais à cause des tarifs surélevés pratiqués par les gros industriels tenant à gonfler leurs profits.
    Ces mêmes industriels achètent l’énergie pour des clopinettes puis la revendent à prix d’or.
    3/Je n’ai pas trouvé de traduction francophone de l’article que vous citez.
    Toujours est-il que des plans de passage au renouvelable peuvent très bien être ratifiés sans que ce soit suivi d’effets. Ce fut par le passé le cas dans tous les plans écologiques.
    4/Niez-vous qu’une part grandissante de l’énergie soit utilisée pour faire la guerre?
    Ce n’est pourtant pas un « fantasme de gauchiste », mais une évidence.

  2. Oskar Lafontaine

    Le charbon ne représente plus en Allemagne que 42% de la production électrique et ce chiffre est en baisse constante, parallèlement à celui des renouvelables, qui lui par contre, est en hausse non moins constante. En France c’est 75% d’électricité d’origine nucléaire que nous devons subir…et payer de plus en plus cher, notre première grande honte nationale, puisque le charbon est devenu, et à juste titre, au plan industriel du moins, la grande honte de l’Allemagne d’aujourd’hui et le nucléaire, celui de la France d’aujourd’hui.
    Je vous suggère de lire un article, page 27 avec photo couleur, sur la sortie de l’Allemagne du charbon dans Der Spiegel N° 2 de l’année 2016, daté du 9 janvier. Un plan est en préparation, à l’initiative de la ministre allemande de l’environnement Barbara Hendricks pour la sortie de l’Allemagne du charbon comme il en existé un, pour la sortie de l’Allemagne, du nucléaire, et plan respecté.
    Quant à votre dernière et toute récente, intervention ici même elle s’apparente malheureusement davantage à un dégluti laborieux d’élucubrations torturées à la sauce « lutte des classe » très défraîchie, sans aucun point d’appui crédible, et je regrette d’avoir à vous l’écrire, qu’à une démonstration même simplement partiellement étayée.
    J’en resterai donc là.

  3. @Oskar Lafontaine
    1/Vous dîtes qu’un petit pays d’Amérique Centrale aurait un taux de renouvelable de plus de 90%. Vous faîtes forcément référence soit au Guatemala, soit au Salvador, soit à Haiti, soit à la République Dominicaine, soit à Cuba, soit à Porto-Rico, soit à Panama, soit au Costa-Rica, soit à Honduras, soit à Belize, soit aux Bahamas.
    Quel que soit duquel de ces onze pays vous parliez, sachez qu’ils ne représentent à eux tous qu’un territoire de taille insignifiante. La nécessaire mondialisation de ce passage au vert serait beaucoup moins facile.
    Dans toutes ces régions, cette industrie sans consommation d’énergies fossiles est financée à crédit par les États plutôt que par le patronat. Quand les soldes budgétaires publics seront trop bas, il faudra bien choisir entre revenir au non-renouvelable et faire baisser la fortune des grands industriels.
    2/Vous écrivez : « les renouvelables seront majoritaires, toute l’année, dans le « mix » électrique de plusieurs pays, dont l’Allemagne, d’ici une quinzaine d’années ».
    Vous êtes bien optimiste. Et j’espère que vos prédictions de l’avenir sont beaucoup plus véridiques que votre analyse du passé et de l’instant présent
    Il serait bon de compléter votre phrase en disant « les renouvelables seront majoritaires d’ici une quinzaine d’années, à condition que d’ici là, les dogmes prohibant toute baisse des sacros-saints profits des milliardaires aient été abandonnées.
    3/Monsieur Lévy s’est engagé à augmenter la part du renouvelable, mais il y a un gouffre entre s’engager à et faire pour de vrai.
    Et il ne pourra tenir sa promesse ni sans que l’entreprise EDF cesse de faire des cadeaux aux grands patrons ni sans qu’elle reprenne ceux qui ont déjà été accordés.
    4/Vous prétendez que les investisseurs privés se détourneraient des énergies fossiles.
    Mais à quelles investisseurs privés faites-vous référence? Si vous parlez du seul millier de personnes au monde parmi eux qui ait un pouvoir significatif, je vous signale qu’il ne se détourne absolument pas des énergies fossiles, et continuera à ordonner leur extraction tant que sa dictature sera en place.
    5/Vous appuyant sur le fait que nul n’investisse sans que ce soit rentable, vous dîtes que produire 100% renouvelable est plus avantageux économiquement que de carburer au fossile puisque les actionnaires investissent dans le renouvelable.
    Vous n’auriez raison que si les actionnaires investissaient réellement dans le renouvelable. Or, ce présupposé est faux, dans la mesure où la quasi-totalité des techniques en place que l’on dit fonctionner à l’éolienne et au solaire ne constitue en fait qu’une multitude d’usines nucléaires et/ou de centrales à charbon masquées par des éoliennes décoratives.
    6/Ce que vous appelez « subventions au nucléaire » est en fait de l’argent que l’État donne inconditionnellement aux grands industriels quelles que soient les modes de production auxquelles ces mêmes industriels recourent.
    7/Pour en revenir à nos multiples débats sur le pourcentage du renouvelable, je signale qu’augmenter la part des énergies dites vertes, cela peut aussi vouloir dire installer des éoliennes et des panneaux solaires, non pas en remplacement des usines nucléaires et charbons, mais en supplément.
    Dans ce cas, la pollution en serait encore plus aggravée, et la hausse de production d’électricité ne servirait pas à aider quel travailleur que ce soit, mais à développer l’arsenal militaire, afin de mener encore plus de guerres, avec toutes les boucheries et toute la pollution qui vont avec.

  4. Oskar Lafontaine

    En allant chercher sur Google la signification de « particules chaudes » vous en trouveriez une explication bien plus longue et documentée que ce que j’ai pu vous en écrire en trois lignes.
    Quant au taux de renouvelables dans un mix électrique, apprenez alors que tel est déjà presque le cas,(déjà plus de 90%) et le sera bientôt à 100%, pour un petit pays d’Amérique Centrale.
    Enfin les renouvelables seront majoritaires, toute l’année, dans le « mix » électrique de plusieurs pays, dont l’Allemagne, d’ici une quinzaine d’années tout au plus.
    La promesse de François Hollande, ou plutôt son « engagement » à ramener la part du nucléaire dans le « mix » électrique français d’ici 2025, à 50 %, risque bien d’être la seule tenue de toutes les promesses qu’Hollande a pu nous faire. Mais Hollande n’y sera pour rien puisque le retrait du service de plusieurs réacteurs, en plus des deux de Fessenheim, est déjà à l’étude à EDF, indépendamment de ce que Hollande a bien pu promettre, au moins pour tenter de rééquilibrer les comptes et essayer, en diminuant l’offre d’électricité au niveau européen, d’en faire remonter un peu les cours. Jean Bernard Lévy, le grand Directeur d’EDF s’est par ailleurs engagé, en fin d’année 2015 à augmenter de 30% au moins la part des renouvelables dans le « mix » élecrtique français, part qui en puissance installée, mais pas encore en production effective d’électricité, représente déjà, pour solaire et éolien, plus de 25 % de la puissance existante en nucléaire.
    Enfin on observe que les investisseurs privés, depuis plusieurs mois et pas seulement en France, se détournent massivement des énergies fossiles et du nucléaire et ne misent plus que sur les renouvelables. Déjà, en 2014, davantage de milliards de dollars dans le monde étaient allés au solaire et à l’éolien pour l’édification de nouvelles capacités de production électrique, qu’à l’ensemble des autres technologies. Et comme ce sont les privés qui investissent, c’est forcément parce qu’il y a là de l’argent à gagner et même bien davantage qu’avec les technologies traditionnelles, y compris en y incluant le nucléaire, et pourtant les subventions aux énergies renouvelables ont fondu comme neige au soleil depuis cinq ans déjà, et, les rôles s’étant inversés, c’est le nucléaire qui doit être, même en France, aidé de subventions d’argent public, 30% en 2015, pour continuer à pouvoir tourner.

  5. @Oskar Lafontaine
    1/Pour l’affaire des 116%, je n’avais pas remarqué que vous calculiez par rapport à la consommation et à la production. Au temps pour moi.
    Toujours est-il qu’il est illusoire de penser que de tels taux seraient affectables au renouvelable au Danemark où dans quel autre pays que ce soit. Cet excédent d’un cinquième n’est obtenu ni par les éoliennes ni par les panneaux solaires, mais par le nucléaire, le charbon, et/ou diverses techniques polluantes.
    2/Le CO2 ne nous est bénéfique que jusqu’à une certaine dose.
    Actuellement, la quantité de son rejet dans l’air est trop importante. La fonte des glace au Pôle Nord, laquelle est un aperçue de ce qui attend à terme toutes les régions du globes, est là pour nous le rappeler.
    3/Vous écrivez : « Enfin n’ayons garde d’oublier de mentionner les cancers pulmonaires dont beaucoup en Europe et aussi en France, résultent de l’accident de Tchernobyl par la faute des « particules chaudes » de plutonium et d’uranium notamment, alors inhalées, cherchez donc sur Google en tapant : « particules chaudes » ».
    Je n’ai jamais nié ce fait. Et ce dernier ne remet en cause ni ne relativise quoi que ce soit que j’aie dit précédemment.
    Dès lors, quelle est la signification de l’invitation que vous me faîtes à chercher « particules chaudes » sur Google?

  6. Oskar Lafontaine

    Je m’étonne de devoir constater que vous ne comprenez même pas ce que peut bien signifier, « produire 116% de sa consommation journalière d’électricité ». Il s’agissait du Danemark. C’était me semble-t-il, pourtant clair et cela signifiait que le Danemark avait produit ce jour là de l’année 2015, 16 % de plus d’électricité, grâce à ses éoliennes et au vent qui soufflait fort, qu’il n’en a eu besoin ce même jour. Cette incompréhension alléguée est étrange…comme c’est étrange…
    Par ailleurs vous émettez l’idée qu’il existerait d’autres polluants, nuisibles à notre santé, que ceux classiquement référencés et connus sinon de tous, du moins d’un très grand nombre. D’abord observez bien que le CO2 n’est pas du tout nuisible à notre santé, du moins aux concentrations, pourtant en hausse sensible, où il se trouve dans l’atmosphère. Il est même un constituant de l’atmosphère énormément utile à la vie sur Terre puisqu’il constitue d’abord la nourriture des plantes et qu’ensuite il permet à la Terre d’avoir la température moyenne que nous lui connaissons, sans lui il ferait bien plus froid et les hommes ne pourraient survivre que près de l’équateur.
    Ceci étant précisé et rappelé, vous avez raison de vouloir étendre la recherche, en ce sens qu’il ne faut pas se contenter de chercher dans notre environnement, les polluants chimiques susceptibles de porter atteinte à notre santé, et ils sont nombreux, il conviendrait aussi de rechercher les perturbations induites par des effets physiques, et l’on arrive alors aux rayonnements, nucléaires d’abord, dont nul ne conteste les atteintes biologiques graves, puisque allant jusqu’à la mort, dont les activités nucléaires, sont la cause.
    Mais il n’y a pas que le nucléaire et les « ondes » des téléphones portables et de leurs antennes-relais, il y a d’abord et surtout tous les champs électromagnétiques artificiels générés par les lignes électriques de transport de l’électricité et aussi par tous les moteurs électriques sans aucune exception.
    Ainsi et pour cette raison il est bien plus dangereux et risqué par exemple de se déplacer dans un véhicule à essence, lesquels devraient logiquement être interdits, que dans un véhicule diesel, puisque le système d’allumage par des bougies des moteurs à essence génère en permanence un champ électromagnétique qui affecte les occupants du véhicule d’abord et tous les êtres vivants ou passant à plusieurs mètres autour.Et se protéger de ce champs électromagnétique n’est pas simple du tout et nécessiterait un recours très coûteux à un blindage en mu-métal, alliage complexe à préparer, donc cher, de fer et de nickel.
    Les trajets en TGV et en tramways sont aussi fortement à déconseiller puisque un champs électromagnétique intense existe dans les TGV et pas dans les trains ordinaires en raison de la présence d’une ligne électrique de forte puissance, juste sous les sièges de bien des passagers. et être dans un tramway, assis au-dessus d’un des moteurs électrique qui actionne les roues est aussi à déconseiller fortement. Toutes les cellules de notre organisme sont en effet sensibles aux champs électromagnétiques mais tout spécialement les cellules-souches y sont sensibles et donc voient leur fonctionnement gravement perturbé, d’où des cancers induits par les champs électromagnétiques artificiels et qui partent de ces cellules souches. Mais le pire c’est pour les foetus des femmes enceintes, constitués de cellules-souches, d’où de multiples imperfections génétiques et les maladies, dites « orphelines » qui en résultent, sans oublier surtout les atteintes grave sur les cerveaux fragiles en formation de ces foetus, l’autisme notamment en résulterait en raison des perturbations subies lors des « migrations de neurones ».
    Enfin n’ayons garde d’oublier de mentionner les cancers pulmonaires dont beaucoup en Europe et aussi en France, résultent de l’accident de Tchernobyl par la faute des « particules chaudes » de plutonium et d’uranium notamment, alors inhalées, cherchez donc sur Google en tapant : « particules chaudes ».

  7. @Oskar Lafontaine
    1/Vous dîtes qu’en Allemagne on a jamais l’impression de vivre dans la pollution. Mais à défaut d’avoir l’impression d’y vivre, on y vit.
    Il existe beaucoup de particules nocives inodores. Et comparer la pollution en Allemagne à des cas particulièrement extrêmes comme par exemple à celui de Pékin pour dire que l’aire berlinois serait pur, ce ne serait pas honnête.
    2/Vous écrivez : « Quant aux chiffres de baisse de la pollution et des rejets de CO2 il suffit de les comparer avec ceux, toujours en Allemagne, d’extraction de lignite et d’importation de charbon et de gaz pour voir qu’ils sont parfaitement en harmonie les uns avec les autres et que la pollution baisse donc effectivement et proportionnellement à la montée en puissance des renouvelables ».
    Vous êtes en train de comparer la pollution d’avant le « tournant énergétique », non pas à la pollution réellement générée de nos jours, mais à ce qu’il en serait si légende selon laquelle le renouvelable aurait remplacé le non-renouvelable était vrai. Et comme cette même légende est fausse, votre argument ne prouve pas ce que vous voulez qu’il prouve.
    3/Vous prétendez qu’il arrive que le renouvelable génère jusqu’à 116% de la production global.
    Comment concrètement, quelque chose peut-il être à l’origine de plus de 100% d’un tout?
    4/Vous répétez que le soutien de la gauche au nucléaire était anti-écolo, et je vous répète que je n’ai pas nié cela. Mais cela ne relative en rien ce que j’ai dit précédemment.
    Encore une fois, si le PCF soutien les énergies biosphèricides, ce n’est pas en raison de sa pseudo-opposition aux industriels, mais au contraire parce qu’il refuse l’abolition du système capitaliste.
    5/Vous écrivez : « Les autorités, pour dédouanner le nucléaire, préfèrent alors accuser le diesel ».
    Opposer la thèse qui dit « ce n’est pas à cause du nucléaire mais du diesel que les cas de cancers ont augmenté » à celle qui dit « ce n’est pas à cause du diesel mais du nucléaire que les cas de cancers ont augmenté » constitue un faux débat, dans la mesure ou nucléaire et diesel se valent et sont tout deux nocifs pour tous les êtres vivants et pour l’environnement.
    Et si vous êtes aussi préoccupé(e) par la santé des gens que vous ne laisser entendre, alors il faut que vous vous opposiez non seulement au nucléaires, mais également à tous ce qui requiert pétrole et autres ressources non-renouvelables, comme par exemple le gaz de schiste, le fuel, le charbon, le diesel, l’essence, et beaucoup d’autres choses encore. Vous êtes également tenu(e) de refuser certaines énergies renouvelables qui sur-polluent quand même.
    6/Vous écrivez : « Non l’Allemagne ne pollue pas autant qu’avant, elle pollue beaucoup moins, sa production de déchets nucléaires a aussi baissé en proportion des arrêts définitifs de réacteurs anciens ».
    Vous vous contentez une énième fois de l’abandon progressif de l’énergie nucléaire par l’Allemagne pour prétendre avoir prouvé que ce pays aurait baissé sa pollution. Mais il existe d’autres moyens polluants auxquelles ni les industriels allemands ni ceux des autres pays ne manquent de recourir.
    7/Vous écrivez : « il se trouve qu’autrefois les Charbonnages de France et maintenant le nucléaire, ont relevé et relèvent même de plus en plus, de la puissance publique, donc de l’Etat et pas des intérêts privés ».
    Dire que quelque chose relève de l’État et non des intérêts privés est dépourvu de sens dans la mesure où l’État est lui-même un dévoué serviteur des intérêts privés du grand patronat. Ce que l’État gagne, que ce soit sous la forme d’impôts fiscaux ou sous celle de marges générés par des entreprises préalablement nationalisées, est intégralement utilisé pour faire des cadeaux aux milliardaires.

  8. Oskar Lafontaine

    Je me rends régulièrement en Allemagne, j’y étais encore pour les fêtes de Noël et je peux vous assurer qu’on y vit bien, que l’air y est respirable et qu’on a jamais l’impression de vivre dans la pollution. Quant aux chiffres de baisse de la pollution et des rejets de CO2 il suffit de les comparer avec ceux, toujours en Allemagne, d’extraction de lignite et d’importation de charbon et de gaz pour voir qu’ils sont parfaitement en harmonie les uns avec les autres et que la pollution baisse donc effectivement et proportionnellement à la montée en puissance des renouvelables. Plusieurs jours chaque année, et le chiffre ne fait que croître, c’est plus de 50% de l’électricité consommée en Allemagne qui provient des renouvelables. Au Danemark l’an dernier, et je m’y rends également aussi chaque année en allant en Suède, il y a même eu des journées où c’est plus de 100% de l’électricité consommée(jusqu’à 116% sur 36 heures) qui provenait des renouvelables, le surplus fut donc exporté. Il y a tant de surplus , notamment de l’éolien, dès que le vent souffle un peu fort sur l’Allemagne et la mer du Nord, que l’Allemagne en a été amenée, pour l’utiliser et devant l’insuffisances des lignes électriques disponibles pour l’évacuer, à se construire plusieurs installations pour, avec cette électricité excédentaire certains jours, et donc électricité invendable et qui ne coûte rien alors de plus à produire, électrolyser de l’eau, à un prix défiant alors toute concurrence, et même qui peut en devenir négatif, et ensuite combiner cet hydrogène avec du CO2 provenant d’usines, pour produire par synthèse, d’abord un gaz et à partir de ce gaz, du carburant automobile. Même le JT français d’aujourd’hui 11 janvier a fait un reportage là-dessus. La méthanisation en effet semble en effet bien plus économique et donc efficace et rentable que la séquestration du CO2. Le méthane produit et non transformé en hydrocarbure, peut en effet alors être évacué vers le sud de l’Allemagne sans construire de nouveaux gazoducs, il suffit de moins en acheter à la Russie.
    De même que c’est la gauche, PC en tête qui s’opposa en France, il y a une cinquantaine d’années à la fermeture des mines de charbon, en un lamentable combat d’arrière garde, anti-écologisyte avant l’heure, de même c’est cette même vieille gauche encore plus sclérosée, alliée sur cette question au gaullisme qui n’est jamais qu’un pitoyable étatisme de plus, qui défend maintenant le nucléaire au nom de l’emploi alors même que la production d’électricité d’origine nucléaire est devenue déficitaire en France de plus de 30%, mis à la charge des contribuables qui n’en peuvent plus . Ainsi les mêmes erreurs économiques autant qu’écologiques, se renouvellent à une cinquantaine d’années de distance, avec les mêmes acteurs, occupant les mêmes positions sur l’échiquier politique. Je salue au passage les écologistes de gauche qui ont eux, parfaitement compris qu’il devenait urgent de mettre un terme au nucléaire qui nous ruine et bientôt aussi, nous tuera, car un accident nucléaire majeur en France même devient de plus en plus statistiquement probable avec le vieillissement accéléré du matériel et l’incompétence croissante, et plusieurs fois signalée par EDF elle-même, des personnels en charge. C’est d’ailleurs conforme à l’abaissement généralisé des niveaux, y compris du QI.
    Notons aussi qu’en France même, un pourcentage significatif de cancers du poumon, provient de l’accident nucléaire de Tchernobyl qui amena des poussières rado-actives même en France. Ce sont les « particules chaudes » (voir sur Google) qui, indétectables puisque n’émettant qu’en beta,et qui après des dizaines d’années de bombardement de la même minuscule zone de tissus pulmonaires, y provoquent parfois un cancer. Les autorités, pour dédouanner le nucléaire, préfèrent alors accuser le diesel…
    Je note que vos affirmations sur les statistiques allemandes de comptabilisation de la production électrique des renouvelables par les industriels eux-mêmes qui en produisent pour leurs usines sur leurs sites, ainsi BMW à Leipzig par exemple, sont dénuées de toute réalité et confinent, hélas, à de la pure désinformation.
    Non l’Allemagne ne pollue pas autant qu’avant, elle pollue beaucoup moins, sa production de déchets nucléaires a aussi baissé en proportion des arrêts définitifs de réacteurs anciens, et cette amélioration se renforce même chaque année, les écologistes allemands y veillant et s’opposent même sur ce point au ministre, et vice-chancelier, responsable de ces questions industrielles et d’environnement, Sygmar Gabriel qui est social-démocrate et a tout tenté pour au nom de l’emploi, de limiter la fermeture de centrales au lignite et au charbon. La Chancelière ayant eu, puisque majoritaire, le dernier mot.
    Enfin vous me semblez être passablement obnubilé par ce que vous nommez, avec un immense mépris, « les profits », et en même temps terriblement ignorant des réalités économiques et financières du monde dans lequel nous vivons.
    En France il se trouve qu’autrefois les Charbonnages de France et maintenant le nucléaire, ont relevé et relèvent même de plus en plus, de la puissance publique, donc de l’Etat et pas des intérêts privés. Mais des profits, autrefois aux charbonnages de France, il n’y en avait plus et l’Etat devait mettre la main à la poche exactement comme aujourd’hui avec le nucléaire, pour « boucher des trous béants » et qui continuent à se creuser et à s’aggraver, tant à Areva que chez EDF. Tant il est vrai que si les profits sont privés, les déficits sont publics, en France comme en Allemagne, le nucléaire étant maintenant devenu la nouvelle forme du, « tonneau des danaïdes » après voir toujours été, depuis de Gaulle, nul complet en économie politique, une « danseuse de la République ».

  9. @Oskar Lafontaine,
    1/Aucune étude sérieuse n’a démontré de baisse de quoi que ce soit d’autre que l’émission de CO2. Or, comme vous et moi savons, le dioxyde n’est pas un outil de mesure suffisant, puisqu’il existe diverses particules pouvant polluer tout autant.
    Le remplacement d’une partie du gaz, d’une du charbon et d’une du nucléaire par des éoliennes et panneaux solaires n’est qu’une mini-concession que les industriels ont accordée à contrecœur de peur que n’éclatent des révoltent réclamant des mesures encore plus contraignantes.
    2/Vous écrivez : « Prétendre le contraire est une contre-vérité de base, périodiquement propagée en France par le lobby immonde et criminel du nucléaire ». Je répète qu’il est absurde d’affirmer ou d’infirmer quelque chose simplement parce que ce quelque chose est affirmé ou infirmé par ses adversaires idéologiques à soi.
    Ce qui aurait fait de moi quelqu’un défendant le lobby pro-nucléaire, ce serait que j’eusse prétendu que l’Allemagne polluait autant qu’avant en raison du fait qu’elle fût en train d’abandonner le nucléaire. Or, je n’ai jamais cessé de dire et je continue à dire que l’Allemagne pollue autant qu’avant non pas en raison de mais malgré le fait qu’elle soit en train d’abandonner le nucléaire.
    C’est au contraire le fait de mentir en disant d’industries qui n’ont manifestement jamais renoncé aux énergies ultra-polluantes qu’elles renonceraient aux énergies ultra-polluantes, qui constitue mécaniquement une défense du lobby pro-nucléaire.
    3/Je ne vois pas d’où vous sortez que l’histoire industrielle post 1945 aurait démontré que la maximisation des profits favoriserait la lutte contre la pollution. Depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, la fortune de la grande bourgeoisie a augmenté, et la pollution aussi.
    Quant au fait que des courants dit « socialistes » soient fautifs, ce n’est pas faux, mais dans le sens où vous l’entendez, c’est erroné. Si la gauche a contribué à la dégradation de l’environnement, c’est justement pour avoir défendu le capitalisme.
    4/Concernant votre paragraphe qui détail l’histoire de l’industrie des années 1950 à nos jours, en quoi démontrerait-il quel bienfait écologique que ce soit de la part de la logique de maximisation des profits, dans la mesure où il ne fait que parler de remplacements mutuelles entre le gaz, le fuel, le charbon et le nucléaire et que ces énergies, appartenant toutes quatre à la catégorie des énergies hyper-polluantes, sont incapables d’être départagées entre elles?
    Vous avez tord d’opposer l’engagement pro-charbon du PCF aux exigences pro-fuel de défenseurs ouverts des intérêts économiques des industriels, car ces deux raisonnements ont pour point commun notable de partir du présupposé selon lequel rien qui soit incompatible avec le maintien des énormes profits des grands patrons ne serait acceptable, ce qui fait que suivre l’un ou l’autre de ces deux raisonnements empêcherait inévitablement toute baisse de la pollution.
    5/Vous ne parvenez à établir un taux de production au renouvelable de 30% que parce que vous vous basez soit sur des études menées par des organisations, gouvernementales ou non, qui défendent par principe les portefeuilles des grandes entreprises, soit sur des qui sont menées par les grandes entreprises elles-mêmes. Aux yeux des auteurs de ces statistiques, il suffit pour chaque usine de l’usage d’un petit peu d’éoliennes et de panneaux solaires pour être considérée comme fonctionnant au renouvelable, même si la majorité de la production de l’usine en question est issue de gaz, de nucléaire, de charbon, ou d’autres techniques qui soient incompatibles avec la défense de l’environnement.
    En réalité, pas plus d’un dixième de pour mille de la production mondiale actuelle d’électricité n’est issue d’énergies renouvelables. Et il est impossible de faire passer ce taux à 100% (lesquels 100% constituent un objectif sans atteindre lequel notre société ne sera pas durable) sans construire tellement d’éoliennes et de panneaux que ça en reviendrait forcément plus cher pour les industriels que ce qu’on a actuellement.
    6/Si vous considérez qu’actuellement les techniques de production les moins polluantes sont aussi les plus rentables économiquement, alors comment expliquez-vous que les industries ne les adoptent pas? J’espère que vous ne me répondrez pas « mais si justement, ils les adoptent », car vous diriez une chose tellement fausse que ça en serait énorme.
    Il faut être naïf comme il n’est pas permis pour s’imaginer que les grands patrons dégrade l’environnement par plaisir de dégrader l’environnement. Si les grands patrons dégradent l’environnement, c’est parce qu’ils savent pertinemment que le simple fait de ne pas faire cela est incompatible avec leurs envies d’hyper-richesse.

  10. Oskar Lafontaine

    Votre affirmation selon laquelle la « transition énergétique » , nommée « tournant énergétique » outre-Rhin, ne diminuerait en rien la pollution en Allemagne, est fausse. Cette pollution, mesurée à l’aune des tonnages de CO2 émis et des poussières diverses liées aux combustion de produits carbonés envoyés dans l’atmosphère, a bel et bien été réduite de 30% depuis une vingtaine d’années, et la chute se poursuit et même s’accélère, précisément depuis le début de l’installation de panneaux solaires et d’éoliennes en Allemagne, pour y produire de l’électricité en lieu et place du charbon, comme du gaz et du nucléaire. Prétendre le contraire est une contre-vérité de base, périodiquement propagée en France par le lobby immonde et criminel du nucléaire et répercutée à l’infini par des ignorants et des nucléocrateux, tous de mauvaise foi ou, au mieux qui se sont mal renseignés, tout comme vous, je suppose et j’espère.
    L’Histoire industrielle depuis la seconde guerre mondiale démontre clairement, si du moins on l’analyse dans l’optique écologiste, que la recherche permanente d’un profit maximum par les investisseurs et industriels détenteurs de capitaux et de fait, maîtres de l’économie, ainsi que vous le rappelez fort justement, loin d’aggraver la pollution, l’a au contraire diminuée et que ce sont paradoxalement les courants intellectuels dits « de gauche », parfaitement respectables par ailleurs, qui ont constamment, au nom de la défense des travailleurs, freiné cette évolution.
    Ainsi le remplacement progressif en Europe, dès les années 1950, du charbon, d’abord par du fuel dans les centrales thermiques fournissant l’électricité, parce que ce fuel, importé d’outre mer était moins cher à la thermie dégagée par sa combustion, que le charbon. Puis ce fut le gaz, en France alors extrait depuis Lacq, puis importé d’Algérie et des Pays-Bas, avant de l’être, mais bien plus tard, de Russie, parce que moins cher que que le fuel et donc magnifiant les profits, qui remplaça le fuel dès les années 1960. La question des rejets de CO2 à l’époque n’empêchait personne de dormir, ni à droite, ni à gauche et le courant écologiste n’existait alors que sous la forme d’anti-nucléarisme.
    Puis en France à partir de la fin des années 1970, c’est le nucléaire qui a porté le coup de grâce à l’utilisation du charbon, qui était alors subventionné par le budget de l’Etat, donc par nos impôts, sa production n’étant plus rentable du tout et les capitalistes, trop heureux, l’avaient déjà refilé à l’Etat au titre des nationalisations dès la fin de la guerre. La question du réchauffement climatique lié au rejets de CO² n’a commencée à être l’objet d’un questionnement, qu’à partir du milieu des années 1980 et la gauche ne se préoccupait, tout comme la droite d’ailleurs, nullement de ce problème. On voyait alors, dans les années 1960 et 1970, au nom de la défense de l’emploi des travailleurs, toute la gauche, PC en tête, défendre mordicus l’extraction du charbon en France et s’opposer à la fermeture des mines, en dépit de terribles accidents, des coups de grisou, dans les mines de charbon, qui tuaient parfois les mineurs par dizaines, et même, centaines plus rarement, et extraction qui était cause de la terrible silicose du mineur, une maladie liée à l’encrassement des poumons des mineurs par des poussières de silice au fond des puits.
    C’est la recherche par les capitalistes en France et en Europe, du profit maximum, et pas du tout la défense de la santé des mineurs, qui vit les capitalistes détenteurs réels du pouvoir, ainsi que vous l’écrivez, et je vous approuve sur ce point, qui conduisit à la fermeture des calamiteuses mines de charbon, puis au passage du fuel au gaz et enfin du gaz au nucléaire.
    Mais l’évolution technologique s’est poursuivie et la recherche permanente du profit maximum amène depuis moins de trois ans, les capitalistes, vrais détenteurs du pouvoir, à pousser le nucléaire vers la sortie, pour le remplacer par des renouvelables, éolien et solaire, qui fournissent maintenant, après une bonne vingtaine d’années de recherches et d’améliorations, de l’électricité pour moins cher encore que le nucléaire, déjà de 30 %, mais ce pourcentage est appelé à croître encore plus dans les toutes prochaines années. Ainsi le nucléaire, en France et ailleurs ne survit plus que d’argent public, de nos impôts, voyez l’an dernier l’effondrement d’Areva, et prenez connaissance des énormes pertes financières d’EDF, qui se creusent d’année en année. Comme en Allemagne les quatre sociétés produisant et distribuant l’électricité,et en France EDF, qui perdent des milliards d’euros, et ne voient déjà plus leur avenir que par la montée en puissance des renouvelables, EDF n’a plus ainsi un seul projet de construction de réacteurs dans l’Hexagone, mais qui multiplient par contre constructions et projets de constructions d’éoliennes, à l’imitation de nos voisins allemands, belges, anglais, espagnols, et jusqu’en mer (offshore).
    L’évolution technologique pousse même maintenant, en matière d’électricité, à anticiper que les réseaux électriques eux-mêmes vont disparaître, puisque l’acheminement du courant depuis une grosse centrale, vers les consommateurs, gros ou petits, va devenir plus onéreuse que le stockage sur place en accumulateurs de l’électricité produite également sur place, et à un niveau individuel, par photovoltaïque et petit éolien individuel, puisque cette technique du stockage, enfin techniquement réalisable à un prix très attractif, supprimera toute l’administration qui gère outre les centrales, la distribution du courant, les compteurs, soit au total, rien que pour la partie transport-distribution, de 30 à 50 % du montant des factures. La mort d’EDF, et en Europe de toutes les sociétés d’électricité de même nature, d’ici une dizaine d’années est donc au programme. Les industriels savent déjà que leurs profits futurs dans l’électricité, résulteront de la vente de panneaux solaires et d’éoliennes aux particuliers, de leur pose et de leur entretient ou encore de leur financement aux particuliers, qui ne peuvent pas les acheter et divers consommateurs, qui n’auront plus alors qu’à payer un loyer aux industriels et banques qui leur auront fourni et installé le matériel nécessaire en lieu et place des factures d’électricité encore en usage, mais plus pour bien longtemps. D’où d’ailleurs l’absurdité pour EDF d’installer pour plus de 5 milliards d’euros, de nouveaux compteurs d’électricité. Mais les industriels constructeurs de ces compteurs, se frottent déjà les mains, et n’oublieront pas les petits cadeaux à faire aux politiques qui auront accepté l’installation de ces compteurs-pompes, les Linky, véritables pompes à fric.

  11. @Oskar Lafontaine,
    1/Quand je parle de « particules équivalentes », je fais référence au fait que ces mêmes particules polluent autant que le CO2.
    Mais que je me sois mal exprimé(e) ne remet pas en cause le fond de ma thèse, à savoir le fait que la pseudo transition énergétique en vigueur en Allemagne ne diminue en rien la pollution et ne constitue donc pas une alternative à la décroissance des sacro-saints profits de la grande bourgeoisie.
    2/Vous me dîtes que les éoliennes les panneaux solaires n’émettent ni CO2 ni autres particules nocives. Vous avez très probablement raison.
    Mais je n’ai jamais dit le contraire. Je disais simplement que l’Allemagne polluait au moins autant qu’avant, justement parce qu’elle n’avait pas remplacé son nucléaire par ces énergies propres mais par le charbon.
    3/Je sais tout autant que vous que plus la quantité de production au sein d’une même chaîne est élevée, plus le coût unitaire est bas.
    Mais le coût global augmente quant à lui, augmente de moins en moins, mais sans jamais cesser d’augmenter. Dès lors, installer suffisamment d’éoliennes et de panneaux pour combler les besoins du peuple présenterait un coût global qui malgré la diminution du coût à l’unité, resterait plus élevé que le coût des techniques hyper-polluantes actuellement en vigueur.
    4/Vous dîtes que les entreprises auraient besoin de capitaux d’investisseurs, mais quand les actionnaires apportent des capitaux, ils prendront plus en dividendes que ce qu’ils auront apporté.
    Dans le cadre du système capitalistes, les grands actionnaires sont les maîtres des entreprises, autrement dit, les actionnaires sont les entreprises. Quand un « investisseur » apporte du capital à une entreprise, il ne fait qu’apporter du capital à lui-même.
    Peu importe pour une entreprise s’il y a baisse, hausse, ou stagnation du capital, cela est neutre.
    Les entreprises ont intérêts à sous-estimer leurs marges, car cela leur donne de faux prétexte pour recevoir des aides et pour baisser les salaires et pour augmenter ses prix de vente et pour s’exonérer de normes écologiques et pour faire d’autres saloperies.
    5/Si le renouvelable produit pour moins cher que le nucléaire, c’est parce que le renouvelable ne produit quasiment pas.
    La grande majorité de ce qu’on dit issu du renouvelable est en réalité issu soit du nucléaires soit de techniques qui polluent tout autant que le nucléaires. C’est comme pour ces voitures que l’on dit hybrides mais qui pour être construit ont fait consommer autant de pétrole que celles reconnues comme standards.
    6/Comme vous dîtes, il est vrai que le transport du courant par lignes à haute tension jusqu’au transformateur de la grosse entreprise revient moins cher que l’acheminement de la même quantité d’électricité à une multitude de petits consommateurs individuels. Mais la différence de coût n’est pas importante au point de suffire à expliquer l’énorme remise accordée aux gros industriels.
    Votre remarque sur la faiblesse du coût du gros par rapport à la vente au grand public ne remet donc pas en cause le fait que l’entreprise EDF fasse des pertes quand elle commerce avec les milliardaires et fasse à l’inverse des gains quand elle commerce avec les membres des classes moyennes et populaires.
    D’ailleurs si vous estimez que le bas tarif en faveur des industriels ne s’explique que par un moindre coût, pourquoi avez-vous écrit « Non le gros découvert d’EDF provient de la baisse du prix de l’électricité de gros » dans votre commentaire du 8 janvier 2016 à 17h02?
    7/Concernant le fait que vous dîtes que les dividendes s’effondreraient, je répète qu’il y a « dividende » au sens stricte et « dividende » au sens large mais quand même significatif.
    Quand EDF verse des intérêts d’emprunt faramineux aux banques, cela s’apparente à un dividende, puisque les actionnaires des banques sont les mêmes personnes physiques que celles qui sont actionnaires d’EDF. Quand EDF fourni quasi-gratuitement de l’électricité à de grands groupes industriels, cela s’apparente à un dividende, puisque les actionnaires de ces groupes sont les mêmes personnes physiques que celles qui sont actionnaires d’EDF.
    Ce sont ces charges en faveur des milliardaires qui causent les découverts bancaires d’EDF, et absolument pas les coûts de production spécifiques à la production nucléaire. Ces derniers sont bas par rapport à l’immense fortune des maîtres de l’économie et de la finance.

  12. Oskar Lafontaine

    Chimiquement je ne vois vraiment pas ce que pourraient bien être des « particules équivalentes au CO2 ». Le CO2 est un gaz, et pas les particules. de plus éoliennes et panneaux solaires qui, en Allemagne, comme partout remplacent très bien, même si c’est progressiste (Paris ne s’est pas fait en un jour) nucléaire gaz et charbon, ne rejettent ni CO2, ni particules, puisqu’il n’y a pas de combustion et en photovoltaïque, même pas de pièces mécaniques en mouvement, c’est du statique.
    Quant à la multiplication des panneaux et éoliennes, apprenez que les productions en grandes séries, qu’il s’agisse d’éoliennes, de panneaux solaires, de voitures ou de petites cuillères induisent une baisse de leur prix unitaire. Donc plus on en fait et moins c’est cher, soit le contraire exactement de ce que vous avez écrit.
    Les rejets de CO2 ne sont pas « stables » en Allemagne, ils sont en baisse, et de 30 % sur les 15 dernières années, soit exactement depuis que l’Allemagne a commencé, c’était au tout début des années 1990, à installer des éoliennes et des panneaux solaires en grand nombre. Jancovici pour ne pas avoir à l’écrire et ainsi à le constater, à l’officialiser, a préféré écrire qu’ils étaient « stables » en prenant pour référence le tiers de cette quinzaine d’années, le moins défavorable à sa cause perdue du nucléaire, c’est de la pure désinformation et qui ne l’honore pas.
    Le groupe EDF ne fait pas « baisser ses coûts », il voudrait que ses coûts baissent(mais n’y parvient pas) afin de faire remonter la confiance des investisseurs et ainsi, de sinon faire remonter le cours d’EDF qui s’est effondré de 80%, mais au moins en ralentir, voir stopper la chute inexorable. C’est perdu d’avance.
    Non l’intérêt d’une entreprise cotée en Bourse n’est justement pas de « sous évaluer ses gains », son bénéfice, mais bien au contraire de les magnifier, toujours afin de gagner la confiance des investisseurs, ce qui lui rapporte du capital.
    On ne peut « immédiatement passer aux renouvelables », Paris ne s’est pas fait en un jour.
    De plus ce n’est, et je le répète, pas depuis des lustres que les renouvelables, hors toute subvention, produisent pour moins cher que le nucléaire (mais pas encore que le charbon, d’ici 3 ans seulement environ pour le photovoltaïque), c’est seulement depuis 3 ans pour l’éolien terrestre et depuis un an environ pour le photovoltaïque, de plus le passage aux renouvelables à plus de 70 % prendra bien une vingtaine d’années dans le monde.
    Les deux hypothèses pour lesquelles vous envisagez que j’aurais pu « penser » pour expliquer la baisse du prix de gros de l’électricité en Europe, ne sont bonnes ni l’une ni l’autre. Vous confondez manifestement, comme beaucoup de monde, prix de gros et prix au consommateur final.
    Si EDF vend moins cher, 20% environ, aux gros industriels c’est simplement parce que le transport du courant par lignes à haute tension jusqu’au transformateur de la grosse entreprise revient moins cher que l’acheminement de la même quantité d’électricité à une multitude de petits consommateurs individuels, à des voltages bien plus faibles et qui nécessitent des transformateurs en série et de multiples poteaux, câbles et compteurs. Le coût du transport d’un kilowattheure revient ainsi à 30% du montant total de la facture pour un gros industriel, un « électro intensif » dans le jargon d’EDF, et à 50 % pour un petit particulier. Et dans les deux cas EDF gagne la même somme au kilowattheure livré et vendu.
    Quant aux dividendes versés par EDF à ses actionnaires, soit pour 84% à l’Etat et pour 4% à ses propres salariés, et 12 %seulement au grand public, ils ne se contentent pas de baisser, ils s’effondrent. Qui dit dividendes, dit aussi bénéfice, or EDF n’a plus de bénéfice et perd de l’argent, et par milliards d’euros maintenant.

  13. @Oskar Lafontaine,
    Pourquoi le groupe EDF ferait-il passer ses coûts pour moins élevés qu’ils ne le sont? L’intérêt de toute entreprise est au contraire de sous-évaluer ses gains.
    Si le renouvelable était plus avantageux économiquement que le non-renouvelable, toutes les entreprises de tous les pays du monde passeraient immédiatement au renouvelable. Or, aucune ne le fait.
    S’agissant des coûts de l’éolien et du solaire, vous omettez le fait que chaque éolienne et chaque panneaux présentes des charges propres. Les coûts unitaire peuvent sembler faible, mais il faut savoir que pour généraliser l’énergie propre, il faut multiplier par plus de mille le nombre de panneaux et d’éoliennes (et quand je dis mille, ce n’est pas une exagération, c’est vraiment mille, peut-être même cent mille voir plusieurs millions), ce qui les rendraient plus coûteux que le gaz, le charbon et le nucléaire.

  14. @Oskar Lafontaine,
    Vous écrivez : « Non le gros découvert d’EDF provient de la baisse du prix de l’électricité de gros en Europe ».
    Quand vous parlez de « baisse de prix de l’électricité », faite-vous au référence au fait qu’EDF vende bon marché à des grosses entreprises qui lui servent de clients, ou insinuez-vous qu’une prétendue insuffisance des prix payés par madame et monsieur tout le monde serait cause des mauvais comptes de trésorerie?
    1/ HYPOTHÈSE SELON LAQUELLE VOUS PENSEZ AUX GROSSES ENTREPRISES
    Comme le système capitaliste accorde la propriété exclusive de la quasi-totalité à une infime minorité de la population, les actionnaires d’EDF sont les mêmes personnes que celles qui sont actionnaires de n’importe quelles autres entreprises de n’importe quels secteurs d’activité.
    Les gens à qui EDF vend pour très peu sont donc aussi celles et ceux qui sont actionnaires d’EDF. Et accorder de telles ristournes aux actionnaires est parfaitement assimilable à un dividende.
    De toute façon, votre idée de départ était que les déficits d’EDF fussent dues à de trop forts coût de production. Et vous venez vous-même d’en démontrer la fausseté en parlant des prix au rabais en faveurs de grands groupes.
    2/ HYPOTHÈSE SELON LAQUELLE VOUS PENSEZ AUX CONSOMMATEURS MOYENS
    Les prix de l’électricité sont très loin d’être bas où que ce soit. Vous n’êtes pas sans savoir que les acheteurs ne dominent les vendeurs qu’à conditions d’être moins nombreux.
    Quand un travailleur, salarié ou dit individuel, vend sa force de travail à un grand patron industriel, c’est le client qui fixe le prix (les grands industriels sont moins nombreux que les petits producteurs et les ouvriers réunis, et possèdent plus de richesses, et leur statut de propriétaire exclusif empêche qui que ce soit d’autre de convoiter l’achat, car les vendeurs sont en concurrence, tandis que les clients ne le sont quasiment pas car trop peu nombreux).
    Mais quand un propriétaire de grande société de distribution vend ce qu’il a volé au grand public, c’est le vendeur qui fixe le prix (les propriétaires de société de grande distribution sont moins nombreux que les citoyens moyens appelés « consommateurs finaux », et leur statut de propriétaire exclusif empêche qui que ce soit d’autre de convoiter la vente, car les clients sont en concurrence, tandis que les vendeurs ne le sont quasiment pas car trop peu nombreux).

  15. @Oskar Lafontaine,
    Je doute fort que les dividendes baissent. Et si c’est le cas, c’est uniquement parce qu’ils partent de très haut.
    Suite à deux siècles de forte croissance, la non-infinité des ressources a engendré une récession inévitable qui est l’unique cause de toute diminution de profits des maîtres de l’économie. Au fur et à mesure que les matières fossiles s’épuisent, le coût de production des techniques biosphèricides augmente plus vite que celui de celles plus vertes, mais des catastrophes auront fait disparaitre l’humanité ou l’auront ramener à la Préhistoire bien avant que le renouvelable devienne économiquement plus rentable que le non-renouvelable.
    Mais les profits d’EDF sont à des trillions d’années lumière d’être négatifs ou nuls.

  16. @Oskar Lafontaine,
    Je ne vois pas bien en quoi le fait qu’un nucléraliste dise que le rejet de CO2 serait stable en Allemagne constituerait un argument pour affirmer que ce serait le cas.
    Encore une fois : si le rejet de CO2 baisse outre-Rhin, c’est aux profit de rejets de particules équivalentes. La pollution globale n’a quant elle baissé nulle part, pas même en Allemagne.

  17. Oskar Lafontaine

    Pas une seule de vos affirmations, ne correspond à la réalité. Vous vous êtes très mal renseigné.Sur les rejets de CO² en Allemagne par exemple même l’inénarrable J.M Jancovici, nucléariste acharné, a été obligé dans son dernier bouquin de constater qu’au cours de cinq dernières années, et pour les 4/5 ièmes du temps après Fukushima, les rejets de CO² n’ont pas augmenté et s’il avait pris les quinze dernières années comme référence, c’est une baisse de 30 % du CO² rejeté en Allemagne, qu’il lui aurait fallu officialiser, de plus il n’a pas pris le dernier trimestre 2015, comme point d’arrivée mais un an plus tôt, soit 2014, ce qui lui évite d’avoir à intégrer toute la puissance en renouvelables installée en 2015 et la puissance en carbone retirée du service ! Donc ce qui est répété à l’infini en France sur l’Allemagne qui aurait remplacé du nucléaire par du charbon et du gaz est faux et archi-faux.Tous les 18 mois en Allemagne c’est plus de la capacité de production électrique d’un EPR, soit 1650 MW, mais sur 80% du temps dans l’année seulement et même pas toujours à puissance maximale, modulation oblige en fonction de la demande effective et des capacités d’écoulement du réseau, plus de 1650 MW donc de capacité électrique nouvelle qui est installée en renouvelables outre-Rhin. Et inversement c’est près de 1000 mégawatts de puissance électrique d’origine carbonée qui est déconnectée du réseau et mise à l’arrêt définitif ou en « cocon ».
    Les problèmes de trésorerie d’EDF ne proviennent pas du tout comme vous l’écrivez par ignorance complète du problème des dividendes versés aux actionnaires, dont l’Etat à 84 %, ils sont d’ailleurs, ces dividendes, en forte baisse et l’Etat a même fait, très discrètement, cadeau de 985 millions d’euros à EDF cet automne, pour limiter le découvert des comptes. Pour 2014 le dividende n’a pu être versé à l »Etat, qu’en faisant un emprunt aux banques avec la garantie…de l’Etat !
    Non le gros découvert d’EDF provient de la baisse du prix de l’électricité de gros en Europe, baisse qui a atteint 30% en moins de cinq ans, baisse résultant des surcapacités de production électrique en Europe et de la stagnation et même régression de la demande. Et comme, loi fondamentale aidant de l’offre et de la demande, c’est le client, soit le distributeur par le réseau, qui achète à qui il veut, qui dicte le prix et non pas le producteur, la concurrence fait baisser en Europe les prix de gros, cotés en Bourse, qui sont des prix hors taxes et hors frais de transport, la taxe allemande sur l’énergie, qui comporte les frais de démantèlement et d’enfouissement des déchets radio-actifs, n’y figure pas non plus. Le bénéfice d’EDF a donc fondu, et, depuis 2014 il est même devenu négatif, donc c’est un déficit, masqué dans les comptes par l’emprunt. Quant à la surproduction d’électricité en Europe elle est la conséquence de la montée en puissance des renouvelables, d’abord allemands, et du refus de la France de déconnecter du réseau interconnecté européen, au moins, et pour commencer, 10 à 15 % de sa capacité nucléaire, EDF est donc obligée de brader à perte son électricité nucléaire pour pouvoir l’écouler, d’où ses déficits, car les renouvelables ont un « coût marginal de production », terme d’économie politique dont la signification est accessible par exemple, sur Google, coût bien plus faible que le thermique traditionnel au carbone ou au nucléaire, puisque en éolien ou en solaire le « combustible » est gratuit et pas en thermique carboné ou nucléaire. Le cas actuel du prix de l’électricité qui a fortement baissé en Europe, est tout à fait comparable à la situation du prix du baril de pétrole qui ne cesse de baisser depuis 18 mois en raison d’une part de la stagnation de la demande globale, mais surtout des surcapacités de production pétrolière sur le marché, l’Arabie saoudite, comme les Emirats, la Russie et le Vénezuela, notamment, refusant , pour de multiples raisons, de baisser leur production, ce qui pourtant ferait mécaniquement monter les prix du baril. Donc la France en matière d’électricité se comporte comme l’Arabie Saoudite en matière de pétrole, elle refuse de baisser sa production, ce qui entraîne surproduction et baisse du prix.
    Bref, loin d’être comme vous l’écrivez, marginale, la production d’électricité par les renouvelables en Europe est fondamentale et c’est même elle qui dicte le prix.
    On peut même analyser l’option allemande en faveur des renouvelables, indépendamment de son aspect économique très intéressant, comme une forme de guerre économique avec la France pour la contraindre à renoncer au nucléaire, non par jeu, mais bien parce qu’en cas d’accident nucléaire majeur en France et du fait des vents dominants qui sont orientés d’ouest en est dans l’hémisphère nord, l’Allemagne serait aux premières loges pour « bénéficier » des retombées de cendres radio-actives et autres mortels radio-nucléïdes français.
    Enfin les coûts de production d’électricité nucléaire d’EDF ne sont pas surestimés, EDF fait même tout son possible pour les faire apparaître en diminution, comptablement du moins, mais bel et bien sous-estimés systématiquement. A titre de comparaison, en Allemagne c’est bien d’un soutien d’argent des caisses publiques, de plus de 3 milliards d’euros par an, qu’à bénéficié l’électronucléaire allemand, de 1970 à 2012. Et il a fallu des enquêtes minutieuses dans les archives pour le réaliser. Pourquoi en serait-il allé différemment en France.

  18. @Oskar Lafontaine,
    1/Si le renouvelable produit « de plus en plus » et le charbon « de moins en moins », c’est uniquement parce que le premier part de très bas et le second de très haut. Mais pour que l’énergie propre devienne la norme, il faudra que cette évolution se poursuive si loin que cela n’en sera pas possible sans remise en cause des plein pouvoirs dont jouit le grand patronat.
    Pour le moment, et probablement pour encore longtemps après, la part du véritable renouvelable est bel et bien ultra-marginale.
    Et les trente pour cent que vous dîtes correspondant à la production permise par le renouvelable ne sont en fait que le fruit d’une industrie avec charbon et/ou avec nucléaire que des gens masques en industrie éolienne. Autrement dit : ce taux de trois dixièmes est faux.
    Même raisonnement pour les panneaux solaires : vous en voyez une augmentation parce qu’il y en avait très peu à la base, et il y en plus en Allemagne en France simplement parce qu’il y en a vraiment très très peu en France.
    2/Pour nier que le nucléaire soit bon marché pour les industriels, vous dîtes que les profits des fournisseurs français d’électricité seraient presque inexistants. Pourtant, ils sont assez élevé pour que plusieurs milliards d’euros de dividendes soient versés annuellement à chacun des grands actionnaires.
    Il est absurde de parler de soi-disant « estimations optimistes d’EDF », dans la mesure où les entreprises n’ont nul intérêt à surestimer leur situation financières. Il est certains que le groupe EDF et la Cour des Comptes auront exagéré fortement le coût de production afin de faire passer les grosses entreprises pour moins riches qu’elles ne le sont réellement.
    Si EDF a des problèmes de trésorerie, ce n’est absolument pas à cause des coûts de production, ni à cause d’aucun autre coût de revient, mais à cause du coût des dividendes.
    3/La non-inscription de provisions ne fait pas hausser artificiellement le bénéfice, c’est l’inscription de provisions qui fait baisser artificiellement le bénéfice. Nuance!
    Si les cours des actions EDF font mine de baisser, c’est seulement parce qu’il partent de très haut. Et la chute est bidon dans la mesure où la dévalorisation de tout titre se fait au profit d’un ou plusieurs autres titres.
    Ne vous inquiétez pour la situation financière des patrons d’aucun grand groupe d’électricité de quel pays au monde que ce soit, car elle se porte à merveille. Ce sont les non-capitalistes (lesquels représentent l’extrême majorité de la population) et la planète en elle-même qui sont à plaindre, les premiers parce que leur pouvoir d’achat n’est que très faible, et cette dernière à en raison de la surconsommation de ses ressources naturelles par l’hyper-productivisme exigé par les envies de richesse des multinationales.

  19. Oskar Lafontaine

    Vous écrivez que « globalement c’est le charbon qui remplace le nucléaire », en Allemagne, encore une fois c’est faux, puisque les renouvelables produisent plus d’électricité chaque année et le charbon de moins en moins, et les renouvelables dépasseront en quantité d’électricité produite dans l’année le charbon qui régresse, sur injonction des politiques qui le surtaxent, d’ici cinq ans tout au plus.
    Ecrire, comme vous le faites, que l’éolien allemand serait « marginal » alors qu’il produit déjà le quart de l’électricité allemande, 30% de la production du parc nucléaire d’EDF en France, c’est un peu fort de café.
    Quant au solaire allemand, à la vitesse où s’installent les panneaux en Allemagne, parce qu’ils sont de moins en moins onéreux et surtout autorisent l’autoconsommation qui fournit de l’électricité au quart du prix et donc même moins chère qu’en France, il se porte très très bien, merci pour lui et avant vingt ans quasiment toutes les habitations en seront équipées d’autant que des entreprises, dont d’abord les fournisseurs traditionnels, se chargent de la pose et surtout du financement et ne demandent qu’un loyer. J’étais encore en Allemagne pour Noël(Friburg, Baden-Baden) et je peux vous assurer que des panneaux, il y en a de plus en plus, partout, et, sur les habitations, les surfaces couvertes sont bien plus importantes qu’en France. En campagne les bâtiments d’exploitations, hangars, etc. en sont majoritairement recouverts. Comme des usines.
    Enfin non, l’énergie nucléaire n’est pas « très bon marché pour le patronat », elle est même de plus en plus onéreuse à produire avec le matériel qui vieillit. Pour info la Cour des comptes dans un rapport de Février 2014 avait calculé que le mégawattheure nucléaire d’EDF ressortait à 59,80 euros en précisant bien que c’était en retenant les estimations(optimistes) d’EDF pour les coûts des démantèlements et déchets, lesquelles estimations sont au quart à peine de ce que retiennent les allemands ou les suisses, qui ont débuté, contrairement à EDF, les démantèlements de réacteurs de même type que ceux exploités en France, et, depuis février 2014, ce chiffre de 59,80 euros a encore forcément grimpé d’au moins 10%, mais ce n’est pas encore officiellement annoncé, de peur d’affoler encore plus les boursicoteurs. Pour infos les contrats de livraison d’électricité en France par les parcs d’éoliennes en construction et connexion au réseau dès fin 2016 ou début 2017, se négocient à 82 euros du mégawattheure livré, sans plus aucune subvention, et ceux pour des fermes solaires, à 80 euros, sans aucun frais futurs dissimulés, sans déchets, sans CO² sans aucun risque d’accidents nucléaires.
    Quant aux « profits » d’EDF en France, ils ont fondu comme neige au soleil depuis quatre ans,et n’existent plus du tout, le prix de l’électricité en Europe ayant chuté de 30 % au moins, tiré vers le bas par les renouvelables, allemands d’abord.Les ventes ( d’EDF) ne couvrant plus les frais, et de ce fait EDF est comptablement dans le rouge, obligée de trouver 10 milliards pour financer son parc de réacteurs, payer les salaires et les charges, et dans le journal économique Les Echos d’aujourd’hui même, mercredi 6 janvier, on peut lire, page 18 dans un gros article, qu’EDF envisage de céder plus de 6 milliards d’euros d’actifs en 2016 pour se re-financer étant endettée de 37,5 milliards d’euros à la mi-2015, ce qui dépasse largement son CA annuel en France. N’importe quelle entreprise normale, dans la situation financière et comptable d’EDF, produisant à pertes, et sans espoir sérieux d’en sortir, serait déclarée en faillite, mais l’Etat, vous et moi, se porte garant…
    Autre manière de voir cette situation, le nucléaire d’EDF a été « subventionné », pour 2015 à hauteur de plus de 30% ! essentiellement par des emprunts auprès des banques et un « cadeau » du gouvernement de 985 millions d’euros à l’automne rapporté uniquement par la presse économique et enfin « subventionné »par des artifices comptables de présentation des comptes, dont la non inscription de provisions, artifices comptables du niveau des pieds nickelés et qui ne trompent personne d’un peu informé en comptabilité. En conséquence, en Bourse, la valeur de l’action d’EDF, action virée du CAC 40 en fin d’année 2015 car ne remplissant plus les strictes conditions minimum, au plan capitalistique, pour demeurer dans cet indice phare de la Bourse de Paris, cette action continue en conséquence à s’effondrer, les actionnaires étant un peu au courant, si j’ose écrire sans jeu de mots, de la situation catastrophique où se débat EDF, et si l’Etat, propriétaire de 84% des actions, essayait de les vendre, le cours en tomberait encore plus bas, vers des montants symboliques, inférieurs à 1 euro. Alors les « profits » des gros capitalistes de l’électricité, en France ou en Allemagne, je demande à voir.

  20. @ Oskar Lafontaine,
    1/Les quelques éoliennes installées en Allemagne ne sont que l’arbre qui cache la foret. Globalement, c’est bel et bien le charbon qui y remplace le nucléaire.
    D’une manière plus générale, sachez que remplacer cette industrie ultra-polluante par une société respectueuse de l’environnement ne revient pas à prendre exemple sur quel modèle déjà existant que ce soit, mais à faire quelque chose de parfaitement inédit qui sans forte baisse des sacro-saints profits des grands patrons n’est pas possible
    2/Si l’Allemagne rejette moins de CO2 qu’avant, il y a fort à parier que ce ne soit qu’au profit de rejets de particules équivalentes.
    En réalité, la pollution n’a diminué ni en Allemagne ni nulle part ailleurs.
    3/Abolir toutes les techniques qui ne sont pas moins polluantes que le nucléaire ne revient pas à couper l’électricité aux ménages en tout état de cause, mais seulement dans le cas où on refuse de bafouer les dogmes qui proscrivent toute réduction de la fortune des maîtres de l’économie et de la finance. C’est une nuance très importante.
    Si je m’oppose à la fois au nucléaire, au charbon, et à pas mal de modes faussement écologiques, ce n’est pas pour un retour à la préhistoire, mais pour que soit mis à la place de l’authentique renouvelable.
    4/Quand à votre idée selon laquelle je reprendrais la propagande pro-nucléaire, je vous signale que la rentabilité du non-renouvelable par rapport au renouvelable n’est pas une invention mais une réalité.
    On ne peut pas nier des évidence sous prétexte que ce sont les défenseurs des centrales atomiques qui le disent. Si Hitler et Ben-Laden venaient à être prouvés avoir dit « 1+1=2 », diriez-vous alors, pour ne ne pas dire la même chose que ces deux assassins, que ça ferait en réalité 7?
    Pour que votre accusation envers moi de complaisance avec le lobby nucléaire soit fondée, encore faudrait-il que je soutienne l’énergie atomique. Or, je prône exactement le contraire.
    Mais je refuse de me rallier à n’importe quelle alternative à la méthode nucléaire ainsi que de faire l’éloge de n’importe qui refusant comme moi le nucléaire. Ce qu’il nous faut, ce sont des techniques qui soient vertes sans piège, lesquels techniques ne sont en pratique rien d’autre qu’une légende.
    5/Si l’éolien paraît si peu cher, c’est parce qu’il est en fait très marginal et constitue une goutte d’eau dans un océan d’autres modes de production (nucléaire dans certaines régions, charbon dans d’autres).
    Une véritable production à dominante renouvelable impliquerait la plantation d’un nombre d’éoliennes si important qu’il faudrait libérer beaucoup d’espace, notamment en démantelant l’essentiel des centrales atomiques et de celles de charbon, y compris les plus neuves. Dès lors, les coût de production serait bien plus élevés que ceux actuels.
    Même chose pour le solaire : il faudrait l’installation de bien plus de panneaux qu’actuellement pour satisfaire les besoins, installation avec laquelle le niveau actuel des portefeuilles du vingt-millionième le plus riche de l’humanité est incompatible.
    6/Je le répète, vous surestimez le coût réellement supporté par les industriels pour le nucléaire, car vous prenez en compte des frais de sécurisation et de réparation de dégâts. Mais comme les centrales atomiques ne sont pas sécurisées et que les dégâts qu’elles engendrent ne sont presque jamais réparés, et que les victimes de ces mêmes dégâts ne sont jamais vraiment indemnisées, lesdits frais n’existent pas.
    L’énergie nucléaire telle qu’elle est actuellement est très coûteuse pour la biosphère mais très bon marché pour le grand patronat. Et avant que quiconque me réponde être plombé par les montants à débourser pour avoir l’électricité, je rappelle que ce qui est nommé « coût » n’est qu’une partie de ce qui est nommé « prix », et que l’essentiel des prix supportés par les classes moyennes et pauvres ne correspondent pas aux coûts mais aux profits des actionnaires des multinationales.

  21. Oskar Lafontaine

    Votre toute première phrase déjà révèle que vous ne maîtrisez pas cette question : Je vous cite :  » Si les techniques les moins polluantes étaient les mêmes que les moins coûteuses, les entreprises y auraient eu recours depuis longtemps »; C’est faux, pour la bonne raison que ce n’est pas « depuis longtemps » que les techniques les moins polluantes (éolien et solaire) sont aussi les moins coûteuses, c’est seulement pour l’éolien depuis trois ans et pour le solaire depuis un an à peine, et les subventions pour les nouvelles installations, bien moins onéreuses à l’achat, de ce fait s’évanouissent.
    L’Allemagne n’a pas remplacé comme vous l’écrivez le nucléaire par le charbon, mais bien par des renouvelables, voyez les pourcentages actuels de production électrique en Allemagne par les diverses technologies, et écrire comme vous l’avez fait le contraire c’est répercuter la propagande, mensongère du lobby des nucléocrateux, il suffit d’ailleurs, je le répète, de consulter les chiffres de production électrique en Allemagne pour le réaliser. D’ailleurs il y a encore plusieurs réacteurs nucléaires qui fonctionnent en Allemagne. Quant aux rejets de CO² ils ont été moins importants en 2015 qu’ils ne l’étaient il y a douze ans avec 19 réacteurs nucléaires en fonctionnement, et ces rejets ne cessent de diminuer avec les fermetures, depuis 5 ans du fait des surcapacités de production électrique en Europe, de centrales au gaz et au charbon, leurs baisses constantes de production, certaines ne tournent plus que 10 à 20 % du temps, et surtout leur remplacement par des renouvelables. Depuis 2012 l’Allemagne vend à la France plus d’électricité que la France ne parvient encore à lui écouler, puisque l’électricité allemandes des éoliennes est bien moins onéreuse que celle issue du nucléaire français dès que le vent souffle un peu fort, soit plus de 10% du temps. EDF consulte d’ailleurs les prévisions météo pour commander à l’Allemagne deux jours à l’avance. Et idem pour le solaire allemand qui nous inonde d’électricité bon marché (loi de l’offre et de la demande) certaines heures de certains jours ensoleillés. L’Allemagne, grâce à l’éolien et au solaire est devenue le « château d’eau électrique de l’Europe du Nord », et l’expression n’est pas de moi.Tous les 18 mois l’Allemagne met en service une capacité de production électrique en renouvelables comparable à ce que produira un jour, s’il fonctionne, l’EPR de Flamanville, qu’il aura alors fallu 13 ans pour achever (2019, actuellement envisagé, pour le rattachement au réseau, et bonjour le retour sur investissement !) à deux fois au minimum le prix du même investissement en renouvelables aux tarifs 2015 et les déchets et risques apocalyptiques en plus.
    Quant à écrire : « Si Merkel au lieu de se contenter de demander de moins utiliser de centrales nucléaires… » c’est supposer que Merkel, docteur en physique nucléaire, serait une idiote, et qu’elle allait imposer des coupures électriques en Allemagne. La population allemande est vent debout contre le nucléaire et périodiquement fleurissent dans la presse, Der Spiegel encore tout récemment avec photo couleur, des demandes de citoyens et d’élus pour exiger de la France, par l’intermédiaire du gouvernement allemand, la fermeture de Fessenheim. Les gros et moyens industriels allemands payent leur électricité moins chère que leurs homologues français, lsquels s’en plaignent, et ils s’équipent directement en éoliennes et panneaux solaires, et même depuis peu en accumulateurs, sur leurs sites de production, ce qui leur évite d’avoir à payer le coût du transport de l’électricité ainsi produite et auto-consommée. Les allemands en sont maintenant à démonter leurs vieilles éoliennes d’il y a plus de 15-20 ans, qu’ils revendent en Europe de l’Est et en Afrique du Nord, pour les remplacer par des nouvelles plus grandes, moins bruyantes qui produisent pour moins cher, et équipées de radars qui détectent les oiseaux pour s’arrêter à leur approche dangereuse estimée par des ordinateurs, et les laisser passer. Si en France, EDF provisionnait démantèlements et déchets nucléaires à enfouir au tarif où le font les allemands et les suisses, l’électricité française serait au minium 25% plus chère. C’est d’ailleurs là, le nucléaire, et ses « frais annexes », une des raisons, pour plus de 20% du prix plus élevé de l’électricité en Allemagne qu’en France. Quant à la CSPE sur les factures d’EDF, et qui existait bien avant l’arrivée des renouvelables, elle comporte deux postes importants et en croissance, et qui n’ont rien à voir avec les renouvelables.
    Bref ce que vous avez écrit ci-dessus comporte de multiples erreurs et nous ressort une partie de la désinformation systématique orchestrée en France sur cette question par le lobby des nucléocrateux de plus en plus à côté de ses pompes. Le mois prochain, en février, EDF publiera comme chaque année, son bilan financier annuel pour 2015 cette fois et ce ne sera pas triste ! Déjà en Bourse le titre EDF, qui n’est même plus coté au CAC 40 car devenu trop insignifiant en capitalisation, dégringole encore plus, plus un seul investisseur raisonnable n’en voulant encore. Le nucléaire des 58 réacteurs d’EDF en France a en effet été subventionné à hauteur de plus de 30 % sur l’année 2015 par diverses présentations comptables. EDF ne survit plus que d’emprunts auprès des banques depuis trois ans au moins à cause de son nucléaire, de plus en plus onéreux à entretenir et dont il faudrait, car il y a surproduction invendable et qu’il faut brader ou même jeter, stopper au plus vite 10 % au moins, soit 6 réacteurs, pour diminuer ses coûts, mais c’est politiquement impossible en France, manifestations de la CGT, et donc le contribuable payera en plus du client d’EDF, même si c’est le même ponctionné deux fois et à deux titres.

  22. @ Oskar Lafontaine,
    1/Si les techniques les moins polluantes étaient les mêmes que les moins coûteuses économiquement, les entreprises y auraient eu recours depuis longtemps.
    L’éolien n’est économiquement avantageux que s’il vient en plus du nucléaire. Mais s’il y avait remplacement, les profits ne pourraient pas ne pas baisser.
    2/Je tiens à préciser que quand vous dîtes que l’énergie nucléaire serait plus onéreuse que beaucoup d’autres, vous vous basez, non pas sur le coût du nucléaire telle qu’il est supporté par les industriels dans le cadre de ce qu’il en est, mais sur le coût que présenterait le nucléaire s’il était sécurisé.
    Ni vous ni moi ni personne n’ignorons que la production par les centrales atomiques a toujours été et est encore de nos jours faite sans les mesures de précaution et de protection qui auraient dû aller avec.
    3/Si l’Allemagne a réduit sa part de nucléaire, elle a mis le charbon à la place, ce qui n’est guère mieux. La peste n’y a été remplacée que par le choléra.
    Et comme le charbon n’est pas plus coûteux que le nucléaire, le patronat n’en était pas dérangé, ce qui fait que votre argumentation ne remet pas en cause le fait que les grands actionnaires soient les maîtres des dirigeants politiques.
    Si Merkel, au lieu de se contenter de demander de moins utiliser de centrales nucléaires, avait également proscrit tout ce qui n’était pas moins polluant (ce qui reviendrait à abolir aussi le charbon et certaines formes d’hydroélectricité), elle n’aurait pas eu gain de cause.
    D’ailleurs, même cette reconversion était allée contre les intérêts économiques des multinationales, il y aurait fort à parier que ce n’eût pas été grâce à Merkel, mais grâce à des manifestations de citoyens.

  23. Oskar Lafontaine

    Le point de vue ici exposé ne peut en aucun cas s’appliquer au nucléaire qui n’est pas, et de loin, le mode de production d’électricité le plus bas actuellement en vigueur. C’est l’hydroélectricité qui est la plus performante au plan économique, et, en seconde position c’est le thermique par le charbon dans des centrales modernes. Gaz et produits pétroliers, même avec la baisse actuelle, ne sont pas assez performants et les centrales au gaz ferment les unes après les autres en Europe, depuis 2011-2012 car le prix de vente de l’électricité est tombé trop bas, le prix d’achat du gaz étant toujours trop haut, pour leur permettre de dégager un bénéfice, enfonçant les producteurs, même avec des centrales au gaz neuves, dans les déficits d’exploitation. Aux Etats-Unis par contre, et grâce aux gaz de schistes abondants, et donc au moins moitié moins chers qu’en Europe, l’électricité ainsi produite demeure rentable, mais, dans des Etats américains, très ensoleillés, Nevada etc. le solaire photovoltaïque fait déjà mieux, au plan économique, que les gaz de schistes eux-mêmes. Et l’éolien aussi est plus intéressant financièrement, que le nucléaire et il suffit pour s’en convaincre de suivre dans le monde les réalisations en cours.
    L’affirmation enfin, ici péremptoirement exposée, et selon laquelle les politiques n’ont aucun pouvoir décisionnel réel face aux industriels et financiers est également fausse, puisqu’on a vu, en Allemagne, en 2011, la chancelière Mme Merkel, obliger ses 4 électriciens nationaux à stopper immédiatement huit vieux réacteurs, un neuvième le fut à l’été 2015 et le dernier réacteur nucléaire encore en « sévices » le sera en 2022 . Et Mme Merkel ne l’oublions pas, femme très intelligente, est en plus docteur en physique nucléaire, donc elle sait très bien ce qu’elle fait.
    Toutes les projections des spécialistes en solaire photovoltaïque concluent que cette technologie produira quasi partout l’électricité pour moins cher que toutes les autres technologies, donc même l’hydroélectricité, dans les cinq ans qui viennent. Il n’y a donc pas photo, le photovoltaïque dispose d’un boulevard devant lui et la loi fondamentale de l’offre et de la demande, conjuguée à celle du coût marginal de production, assurera son triomphe sur tous ses concurrents et dans un délai si court qu’il en est devenu absurde de commencer à construire, actuellement, et depuis quatre ans déjà, un réacteur nucléaire dont l’électricité qui en sortira dans les huit à dix ans qui viennent au mieux, sera alors trois fois plus onéreuse que celle fournie par le photovoltaïque à la même époque, le stockage en accumulateurs individuels, directement sur le lieu de production et de consommation, n’augmentant le prix de l’électricité produite que de 20 à 30 %, c’est à dire encore que le coût du stockage sera même moins élevé que celui du transport par ligne depuis une centrale.
    La grave crise mondiale que connaît depuis plusieurs années déjà, l’électronucléaire, quasi faillite d’Areva notamment, n’a pas d’autre cause plus profonde que l’arrivée des renouvelables qui produisent pour moins cher et sans rejets de CO² ni surtout déchets à enfouir en y abandonnant des fortunes et sans oublier les risques apocalyptiques liés aux accidents nucléaires ainsi que Tchernobyl puis Fukushima l’ont largement démontré.
    Enfin les délais de mise en oeuvre, bien trop longs du nucléaire, de 7 à souvent plus de 10 ans contre deux ans à peine en photovoltaïque ou éolien, induisent des retours sur investissement calamiteux au plan financier.

  24. La sobriété energetique signifie baisse du PIB, donc baisse du pouvoir d’achat et hausse du chomage.
    Quel homme politique peut il avoir ça comme programme ?
    Sinon, pour répondre à la question, on peut regarder ce qu’en pense les scientifiques dans les travaux du GIEC: http://decroissance.blog.lemonde.fr/2015/09/05/nucleaire-et-climat-modeles-des-scientifiques/
    On lit ainsi dans les rapports du GIEC: « L’étude [Eom et al . (2013 )] montre que, selon les hypothèses sur le portefeuille des technologies , un quadruplement de la part [des énergies] à faible émission de carbone au-delà de 20 ans ( de 2030 à 2050 ) entraînerait en moyenne la construction de 29 à 107 nouvelles centrales nucléaires par an […]  »
    Les « études de qualité » que cite Oreskes ne sont pas de qualité suffisante pour être reprise par les synthèses du GIEC.

  25. Le vote pour n’importe quelle personne candidate, aussi écolo soit-elle, sera inutile, dans la mesure où les véritable détenteur du pouvoir sont, non pas le président, ni les ministres, ni aucun autre fonctionnaire politique, mais par les grands actionnaires riches à milliards, lesquelles ne sont pas élus.
    Confiez à qui vous voulez la mission de demander aux patrons des grands groupes d’investir dans des techniques qui soient réellement moins polluantes (et donc de faire baisser les profits, puisqu’il n’existe aucune technique n’ayant pas de coût de production supérieur à ceux qu’a l’industrie hyper-productiviste actuellement en vigueur), et vous constaterez qu’ils se foutront de cette demande et continueront à faire perdurer comme bon leur semble ce sans l’inexistence de quoi nulle lutte contre la destruction de la planète ne pourra être gagnée.

    Ce qu’il faut, ce sont des révoltes collectives des travailleurs contre les oppressions que la biosphère et eux subissent.

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