Pierre SAMUEL, De l’espace ou des enfants

Dans les archives du MONDE (21 juillet 1975)

De l’espace ou des enfants (extraits)

M. Pierre Samuel, professeur à l’université de Paris-Sud et secrétaire des Amis de la terre, nous écrit à propos de l’article de M. Michel Debré :  » Un favoritisme justifié  » (le Monde du 15 juillet 1975)

Pierre Samuel : M. Debré et les autres panégyristes d’une natalité abondante raisonnent en fonction d’une époque révolue : époque d’espaces illimitées d’abord, puis de matières premières abondantes et d’énergie particulièrement facile à capter. Cette époque a vu la population mondiale quadrupler en un siècle environ sous l’effet des progrès de la médecine et surtout de l’hygiène, alors que d’autres progrès techniques permettaient – tant bien que mal et avec de dramatiques inégalités – de nourrir, de vêtir, de loger et de transporter ces milliards d’hommes supplémentaires. Mais, à l’opposé des techniques médicales et hygiéniques, ces autres techniques demandent des quantités considérables d’énergie et de matières premières. Ce sont là des denrées qui deviennent rares et, par la loi des rendements décroissants, le surcroît de richesses apporté par un surcroît de travail et de technique est en train de diminuer.

On dit souvent que le problème de la surpopulation ne se pose que dans certains pays du tiers-monde, et que la croissance de la population y est bien plus rapide qu’en France (temps de doublement de vingt à trente ans, contre plus de soixante-dix en France). C’est oublier que l’habitant d’un pays développé est accompagné de multiples esclaves mécaniques – plus d’une quinzaine en France, si l’on se fonde sur l’énergie qu’ils consomment. Si la croissance de notre population  » libre  » a été relativement modérée par rapport à la moyenne mondiale ces dernières décennies, celle de notre population  » esclave  » a été vertigineuse. Cinquante millions de Français, plus huit cent millions d’esclaves mécaniques. Vingt millions de Français de plus, ce serait donc quelque deux cents millions d’esclaves supplémentaires.Or ces esclaves exigent de l’espace, des matières premières et beaucoup d’énergie. Je suis de ceux qui réclament que, parmi ces esclaves mécaniques, l’on choisisse les plus sobres – les transports en commun de préférence aux voitures individuelles, les télécommunications de préférence aux voyages supersoniques.

Il ne faudrait pas que cet arrêt provienne de catastrophes – guerres, famines ou épidémies. Il faut, au contraire, souhaiter un arrêt raisonné, un freinage en douceur. C’est ce que la population des pays développés commence à faire, de façon plus ou moins consciente.

Dans l’inquiétude des natalistes en face du vieillissement de la population, transparaît leur conception singulièrement restreinte de ce qu’ils appellent la production : il n’est pour eux de production que comptabilisable dans le P.N.B. Les biens et les services que peuvent fournir les vieux (aides domestiques, menus travaux, conseils, rapports avec les enfants…) ne figureront probablement pas dans le P.N.B. ; ils n’en sont pas moins essentiels.

En savoir plus sur la surpopulation

Alerte surpopulation, le combat de Démographie Responsable (2022)

Surpopulation… Mythe ou réalité ? (2023)

Un panorama des pays surpeuplés,

Surpopulation généralisée dans tous les pays

Pour lutter contre la surpopulation,

https://www.demographie-responsable.fr/

11 réflexions sur “Pierre SAMUEL, De l’espace ou des enfants”

  1. ESPRIT CRITIQUE

    – « C’est oublier que l’habitant d’un pays développé est accompagné de multiples esclaves mécaniques – plus d’une quinzaine en France, si l’on se fonde sur l’énergie qu’ils consomment. » (Pierre Samuel en 1975)
    Plus récemment notre expert national en matière d’énergie en comptait de 500 à 600.
    – Combien suis-je un esclavagiste ? (jancovici.com)
    Là encore qui dit vrai ?

    – « Dans l’inquiétude des natalistes en face du vieillissement de la population, transparaît leur conception singulièrement restreinte de ce qu’ils appellent la production » (P.Samuel)
    Ne pas oublier la peur que la «pure souche» disparaisse, souillée d’un sang impur.
    Ces trouillards là sont natalistes pour leur pays (patri-i-yeue), et dénatalistes pour les autres.

  2. Selon l’OCDE, ce serait 35 milliards par an que coûte les immigrants en France. Pour quoi faire? Nous sommes déjà trop nombreux!
    Les logements sont insuffisants et le travail n’existe pas suffisamment.
    Stop à la croissance démographique inutile .

    1. Esprit critique

      35 milliards !! ?? Même s’il n’est pas validé par Churchill ce chiffre plaira sûrement à notre champion. L’OCDE dites-vous ? Tiens, justement :
      – Les immigrés rapportent davantage à l’Etat que ce qu’ils ne coûtent, selon l’OCDE
      ( liberation.fr 28 octobre 2021 )

      Maintenant comme ON trouve de tout sur le Net, il ne faut pas s’étonner qu’ON puisse raconter n’importe quoi. 35 milliards dites vous ? Petit joueur va :
      – L’immigration coûte au contribuable 53,9 milliards d’euros par an, selon une étude
      ( valeursactuelles.com 24 août 2023 )

      Alors qui dit vrai, le journal dit de gauche ou celui d’extrême-droite ?

      1. Esprit critique, oui , c’est la valse des chiffres , il me semblait bien avoir vu 54 milliards quelque part. C’est donc valeurs actuelles.
        Les chiffres sont sans importances,
        Ce qu’il faut retenir à mon sens, c’est que l’immigration n’a plus d’utilité productive, au contraire cela a un coût et donc pourquoi les dirigeants continuent l’immigration ? Pour moi, c’est un moyen de déprécier les actifs français en sursaturant le marché du travail et de désorganiser la société, la diviser, pour mieux lui imposer des règles européennes ultra-libérales. Sûrement, aussi pour tuer l’esprit national dans le sens de cohésion sociale. Aïe aïe aïe.

        1. Esprit critique

          Pourquoi ? Pierre Samuel le dit :
          – « Dans l’inquiétude des natalistes en face du vieillissement de la population, transparaît leur conception singulièrement restreinte de ce qu’ils appellent la production : il n’est pour eux de production que comptabilisable dans le P.N.B »
          Donc «l’immigration n’a plus d’utilité productive»… ça c’est juste vous qui le dites. Et alors quoi d’autre que les chiffres pour en être vraiment certain ? Maintenant si comme vous dites les chiffres sont sans importances … c’est peut-être pour d’autres raisons. Voir mon commentaire 21 FÉVRIER 2024 À 19:01

  3. Debré père, nataliste, était avec De Gaulle dans un logique de construction d’une France métropolitaine puissance mondiale. Il fallait du monde pour produire et pour l’armée. Par exemple, Debré a fait venir des réunionnais alors que l’île était très peu peuplé.
    Nous ne sommes plus dans cette logique. La puissance diplomatique est morte du fait de la montée des brics et de la surpopulation mondiale. La France est noyée dans cette masse, au niveau productif aussi. Il faut donc pour survivre moins de gens et plus de valeur ajoutée. Aujourd’hui, la Réunion est surpeuplée. Donc il faut plus d’esclaves productifs et moins d’esclaves de consommation. L’immigration française n’a plus sa place dans ce nouvel ordre mondial. Elle ne fait que plomber la capacité des habitants à vivre (54 milliards en 2023 pour les nouveaux immigrants? À vérifier) et à vivre en harmonie avec le territoire. La décroissance démographique est la seule solution.

    1. Parti d’en rire

      – « La décroissance démographique est la seule solution. »
      Si ça c’est pas du fayotage, je bouffe mon chapeau.

    1. PARTI D’EN RIRE

      Le bon sens c’est comme un déodorant, ceux qui en ont le plus besoin ne l’utilisent jamais.

        1. Si ça peut vous faire du bien, et si le seul risque est de marcher sur les pieds de votre partenaire… alors ne vous en privez surtout pas, mon cher Didier.
          – « Le bon sens et le sens de l’humour sont la même chose, évoluant à des vitesses différentes. Le sens de l’humour n’est que du bon sens, danser. » (William James)

Les commentaires sont fermés.