plastic formatage

Mon quotidien préféré présente souvent des portraits de personnalités qui ne disent pas que des vérités. Ainsi Ivo Pitanguy, médecin brésilien  et référence mondiale de la chirurgie plastique et esthétique (LeMonde du 28.08.2008) a des convictions. Sur quoi reposent-t-elles ? Une conception un peut trop tendancieuse de la beauté : « Se sentir beau, c’est être en paix avec l’image qu’on se fait de soi-même. Par instinct, chaque homme veut ressembler aux autres. La moindre disgrâce peut être source de malheur. Il serait cruel de ne pas y remédier. »

 

            Ce raisonnement biaisé repose sur un a-priori, l’existence d’un instinct, c’est-à-dire d’un comportement génétiquement programmé. Or en l’état actuel de nos connaissances, l’homo sapiens est un être de culture, il n’a pas de pulsion génétique déterminante. Comme disait par exemple Simone de Beauvoir, « On ne naît pas femme, on le devient ». La culture transforme notre nature. Plus particulièrement dans le domaine du comportement social, un homme peut vouloir ressembler aux autres, ou s’en différencier ; il apprend le OUI et l’imitation, il apprend en même temps le NON et la différenciation. Les femmes brésiliennes, championne du monde de la chirurgie des seins, ne vont pas affronter le bistouri par instinct, mais parce qu’une insidieuse propagande leur fait dénigrer leur propre poitrine.

 Restons respectueux de notre physique tel qu’il nous a été donné, et nous trouverons plus facilement l’harmonie avec la nature. Le scandale ne réside pas dans un nez  dit disgracieux ou des fesses tombantes, il réside dans l’artificialisation totale de notre façon de vivre qui va jusqu’à la remise en cause de notre intégrité corporelle. Nous nous éloignons de la nature, la nature se rappellera à nous : dans la tombe, les vers reconnaîtront le silicone.