Stanislas de Larminat vitupère contre « les contrevérités de l’écologisme* ». Il voudrait la création d’une « agence de vigilance » chargée d’observer les actions politiques des Etats ou agences internationales et de dénoncer « ceux qui seraient soupçonnés d’associer l’aide internationale à l’adoption de politique de « santé reproductive ». Incitation des pays (qui seraient victimes de tels chantages) à effectuer, auprès de cette agence, des déclarations de soupçon de crime contre l’humanité (p.306) ». Il faut dire que pour cet écrivain d’obédience chrétienne, la question démographique n’a rien à faire dans un ouvrage traitant d’écologie. Pour lui l’idéologie de la décroissance démographique est l’annonce d’une véritable apocalypse à faire peur avec la dialectique « infernale » suivante : « Au train où va la démographie, on ne pourrait pas nourrir la planète, sauf à la polluer gravement avec une agriculture intensive… La famine serait au rendez-vous ! ( p.94) ». Pour démontrer le contraire, Stanislas critique le rapport au club de Rome de 1972. Son raisonnement porte sur l’hypothèse dans ce rapport d’une évolution linéaire de la technologie : « Cela ne pouvait que conduire à une interprétation catastrophique du futur » (p.95). Pour Salvator, la technique et la terre ont des ressources insoupçonnées : technologies d’intensification écologique, l’aquaculture, la mobilisation de surfaces supplémentaires pour l’agriculture, la lutte contre le gaspillage alimentaire. Sur le problème de l’agriculture intensive, Salvator pense à une agriculture moderne « intensivement écologique ». Rien n’est précisé, tout est article de foi.
Stanislas de Larminat va beaucoup plus loin dans son chapitre « la procréation : une pollution et un délit pour les gnostiques » (p.253). Pour lui les liens entre l’écologisme et l’antinatalisme se retrouve dans le gnosticisme des premiers siècles ! « La matière est mauvaise dans son essence, les gnostiques se refusaient à l’entretenir et donc proscrivaient la procréation. La mariage charnel est assimilé à la prostitution. Le refus de la procréation est un élément prégnant du caractère antisocial du gnosticisme ». D’où une suite d’élucubrations dont voici l’essentiel : « L’ écologie, comme toute gnose, se présente comme une religion de l’universel… On retrouve cette dérive gnostique dans l’écologisme qui insiste sur la notion d’empreinte écologique de l’homme et qui plaide pour une réduction de la population planétaire à cette fin. Sous de beaux discours de «santé reproductive», la fédération internationale du Planning familial est une formidable relais des mouvements écologistes. » Pour lui la culture de mort est bien encadrée : les hommes polluent, ils seraient trop nombreux, il faudra donc réduire la population.
Malheureusement l’encyclique Laudato Si‘ du pape François repose sur le même discours anti-malthusien : « Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent seulement de proposer une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur les pays en développement ne manquent pas, conditionnant des aides économiques à certaines politiques de « santé reproductive »… Accuser l’augmentation de la population et non le consumérisme extrême et sélectif de certains est une façon de ne pas affronter les problèmes… Puisque tout est lié, la défense de la nature n’est pas compatible non plus avec la justification de l’avortement…Si la sensibilité personnelle et sociale à l’accueil d’une nouvelle vie se perd, alors d’autres formes d’accueil utiles à la vie sociale se dessèchent. »
* Stanislas de Larminat, les contrevérités de l’écologisme (éditions Salvator 2011)