Comment parler sereinement des migrations du point de vue écologique ? Plutôt que d’accuser autrui de xénophobie ou d’extrême-droitisation à propos des partisans d’une maîtrise des flux migratoires, encore faut-il savoir échanger respectueusement des idées. Le devoir d’accueil et la solidarité active aux réfugiés politiques, économiques et environnementaux vient en 26e position de la Charte de Canberra adopté par le parti EELV. Cela ne veut nullement dire qu’il y a libre circulation totale des individus sur la planète et accueil sans limites dans les pays hôtes. Prenons la Déclaration universelle des droits de l’Homme : « Toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. » On ne peut que souligner le caractère ambigu de ce texte, il manque l’obligation pour tout Etat d’accepter l’entrée des étrangers ! Le philosophe Balibar estimait d’ailleurs qu’il existe « un point où la liberté non contrôlée se détruit elle-même »
Combien de personnes sont des migrants potentiels, combien la France peut-elle en accueillir ? Cela se discute, démocratie oblige. En politique le pragmatisme l’emporte nécessairement sur un humanisme désincarné. C’est en 1981, sous le socialiste François Mitterrand, qu’avait été légalisée et organisée la rétention administrative. C’est Paul Quilès, en tant que ministre de l’intérieur socialiste, qui avait fait passer dans la loi en 1992 le système des zones d’attente. Le rapport sur l’immigration préparé en 2004 par le socialiste Malek Boutih, alors secrétaire national aux questions de société, n’a jamais été rendu public. Trop dangereux ! Il proposait une politique de l’immigration rigoureuse, avec quotas, suppression de la bi-nationalité, nouvelle législation sur le titre de séjour : « Il faut sortir d’un simple rapport humanitaire et charitable avec l’immigration. » Reniement de la part d’un ancien président de Sos-Racisme ? En fait Malek Boutih mettait en évidence le fait que, sans organisation de l’immigration, les phénomènes de discrimination s’enracinent dans la population. A la question « Faut-il régulariser massivement les sans-papiers ? », tous les candidats à la primaire socialiste du 9 octobre 2011 étaient « contre » et défendaient le « cas par cas » avec seulement quelques nuances : normes de « vie de famille », de travail et d’années de présence ou preuves d’« intégration », comme la maîtrise du français. La préférence nationale appliquée aux transferts de cerveau est même envisagée.
Les contraintes écologiques s’ajoutent aux contraintes socio-économiques. En Suisse, l’association Ecopop (Ecologie et Population) s’occupe depuis 1970 de l’impact de la démographie sur la nature et les ressources naturelles. Avec une densité moyenne de 193 habitants par kilomètre carré de la surface productive, la Suisse est un pays très densément peuplé. Ecopop a donc déposé devant les autorités une initiative en vue d’une « votation » pour limiter l’immigration. Le texte « Halte à la surpopulation » propose donc de « limiter l’immigration nette en Suisse », à un taux de 0,2 % par an. La Confédération helvétique comptait fin août quelque 1,8 million d’étrangers, pour 8 millions d’habitants au total dans le pays, soit 3 % de plus qu’en août 2011. Le texte d’Ecopop a été signé par 140 000 personnes, passant le seuil des 100 000 nécessaire pour organiser un vote populaire. Ecopop se dit humaniste, écologique et à caractère social, contre la xénophobie et le racisme. De leur côté les écologistes institutionnels en France défendent généralement une politique de migration sans frontières. Pour eux être « responsable », c’est se baser sur le « droit à la mobilité » et systématiser la protection des migrants. Or, si la protection des migrants témoigne d’une qualité morale, le droit à la mobilité sans limites ne paraît pas un bon critère quant on accorde de l’importance aux contraintes écologiques sur une Terre dont on a déjà outrepassé les limites.
Aucune terre n’est libre d’hommes depuis très longtemps. Cependant Thomas More, en 1516, croyait pouvoir encore écrire dans son livre: « Quand il y a dans une ville plus de monde qu’elle ne peut et qu’elle ne doit en contenir, l’excédent comble les vides des cités moins peuplées. Enfin, si l’Ile entière se trouvait surchargée d’habitants, une émigration générale serait décrétée. Les émigrants iraient fonder une colonie dans le plus proche continent, ou les indigènes ont plus de terrain qu’ils n’en cultivent » Sur ce point, Malthus était à la fin du XVIIIe siècle bien plus perspicace : « On ne peut lire le récit de la conquête du Mexique et du Pérou sans être frappé de cette triste pensée, que la race des peuples détruits était supérieure, en vertu aussi bien qu’en nombre, à celle du peuple destructeur. » (…) « Si l’Amérique continue à croître en population, les indigènes seront toujours plus repoussés dans l’intérieur des terres, jusqu’à ce qu’enfin leur race vienne à s’éteindre. » Notons que les contemporains de Malthus, Adam Smith et Ricardo, constataient qu’à leur époque il y avait immobilité des facteurs de production : ce ne sont pas les travailleurs qui traversent les frontières. Ils militaient seulement pour le libre échange des marchandises.
Sur une terre pleinement occupée par les hommes depuis longtemps, la conquête des territoires extérieurs a été de tous temps une abomination. L’invasion par des nations dominantes a été une succession de massacres et d’atrocités, ainsi du colonialisme européen en Amérique du sud ou du nord, en Inde et ailleurs. La recherche constante de l’espace vital, le Lebensraum des nazis, a toujours été facteur de discriminations, de guerres et même de génocides. Comme l’exprime André Lebeau, « Le découpage de l’espace terrestre en territoires nationaux est achevé. A l’enfermement planétaire qui pèse sur l’humanité s’ajoute un confinement territorial qui fait de la notion d’expansion un synonyme de guerre de conquête (L’enfermement planétaire d’André Lebeau – Gallimard, 2008) »
NB : les analyses de cet article sont issues principalement du chapitre « La problématique des migrations sur une planète close et saturée » du livre « Moins nombreux, plus heureux, l‘urgence écologique de repense la démographie » (2014)
Conseil de lecture : « Arrêtons de faire des gosses (comment la surpopulation nous mène à notre ruine) » de Michel Sourrouille aux éditions Kiwi (collection lanceurs d’alerte)
– « Il faut sortir d’un simple rapport humanitaire et charitable avec l’immigration. » (Malek Boutih)
On peut toujours se demander si la charité ne sert pas surtout à se donner bonne conscience, comme quand les bourgeois filent 2 sous aux mendiants à la sortie de la messe. Pareil pour ce qu’on appelle l’humanitaire. L’humanisme, c’est déjà plus difficile à définir. Seulement si c’est de ça dont voulait sortir Boutih, c’est grave. En sortir, mais pour aller où ? Pragmatisme ?
S’il faut mettre de côté ces valeurs fondamentales, celles qui font de nous de véritables humains (compassion, tolérance, justice…), mais où allons-nous ? Le 23 décembre 2020 à 15:42 je disais que mis à part les touristes, les aventuriers, les conquistadors… tous les êtres humains souhaitent vivre et mourir en paix. Et au pays comme on dit. N’oublions pas que pour quelqu’un de normalement constitué, c’est toujours un déchirement que de quitter son pays, ses racines.
Les sans papiers (terme hypocritogauchiste) ou migrants tentent par tous les moyens de forcer nos frontières et de profiter sans vergogne de notre prospérité et de la naïveté crétine ou feinte de nos piètres dirigeants ; à nous de les arrêter par tous les moyens , de verrouiller nos frontières (méthodes de l’ ex-RDA) avec les moyens les plus radicaux si nécessaire
Le sort de ces gens devrait nous laisser indifférents tandis que celui de nos frères de race européens devrait nous préoccuper au plus haut point !
« Faut-il régulariser massivement les sans-papiers ? » »
En aucun cas , votre seigneurie !
Un sans papier (soit un afromuzz soit un asiatique (paki / afghan) est entré en violation de la frontière d’ un pays , qui va profiter plus que probablement de l’ extrême générosite dudit pays ou y commettre des actes criminels : il faut donc le renvoyer sine die dans son pays , que celui – ci soit en guerre ou non
Assez de sensiblerie mal placée , que diable ou d’ hypocrisie droitdelhommiste appelée aussi humanisme (on est loin de l’ humanisme de la Renaissance)
Leur apport est négatif sauf pour le gros patronat mondialiste amateur de zombies consommateurs : le sans papier est nataliste et limite notre espace vital et notre sécurité alimentaire , de plus , sa criminalité est élevée et il nous coûte très cher .
On peut en dire autant des « avec papiers » qui présentent les mêmes défauts .
« On ne peut lire le récit de la conquête du Mexique et du Pérou sans être frappé de cette triste pensée, que la race des peuples détruits était supérieure, en vertu aussi bien qu’en nombre, à celle du peuple destructeur. » (…) « Si l’Amérique continue à croître en population, les indigènes seront toujours plus repoussés dans l’intérieur des terres, jusqu’à ce qu’enfin leur race vienne à s’éteindre. »
Cet extrait montre bien que contrairement à l’idée que certains aiment à répandre, l’idée de respect des peuples est très présente chez les malthusiens puisque ce texte comme le rappelle Biosphere est de Malthus lui même. Le vrai humanisme est à l’opposé du populationisme.
– « Comment parler sereinement des migrations du point de vue écologique ? »
Ce n’est pas compliqué. Comme pour la démographie, pour en parler sereinement il suffit juste d’en causer entre potes. Mais encore, à condition de ne jamais dépasser une certaine limite. Tout et toujours une question de limites, de juste mesure.
Tout le monde aura remarqué que même entre potes on a vite fait de se bouffer le nez au sujet d’une fausse note, un mot ou un pet de travers etc. Bref, n’importe quoi fait très bien l’affaire, et particulièrement le grand n’importe quoi. Comme ça par exemple :
– «Plutôt que d’accuser autrui de xénophobie ou d’extrême-droitisation à propos des partisans d’une maîtrise des flux migratoires, encore faut-il savoir échanger respectueusement des idées.»
Eh ben ça c’est bien envoyé, respect ! Un point à zéro.
Un à zéro, seconde manche.
Des spécialistes se sont amusés à calculer le moment où ça dérape grave dans une discussion, on appelle ça le point Godwin. Perso je préfère titiller le Point G, des goûts et des couleurs on ne discute pas. Et pourtant nous ne faisons que ça, disait Friedrich le Migraineux. C’est vrai ça que nous ne faisons que ça, toujours plus misère misère. Pour ne pas se fâcher c’est tout simple c’est tout con il suffit d’éviter les sujets qui fâchent.
Storytelling : J’ai un pote, raciste notoire, comme moi pas très fûté etc. avec qui je partage une passion. Et il se trouve que lui et moi partageons l’amour de la nature, des chiens, de la charcutaille, du fromage, du bon pinard, entre autre. Je connais ses idées, je lui reconnais l’honnêteté de ne pas les cacher, lui connaît les miennes etc. Nous faisons en sorte de parler de saucissons, de boudins, de chiens et de chiennes etc. et c’est comme ça que nous sommes toujours potes.