Malgré le conflit au Congo-Kinshasa, la population de gorilles de montagne a augmenté vertigineusement, passant de 72 individus à 81 individus. Sans doute qu’on avait mal compté la fois précédente ! Par contre la population des manchots empereurs, menacée par la fonte de la banquise, pourrait chuter de 6000 couples reproducteurs au début des années 1960 à seulement 400 à l’horizon 2100 (LeMonde du 29.01.2009) Une baisse similaire, divisée par quinze, ferait passer la population humaine de 3,04 milliards en 1960 à 202,7 millions en 2100. Ce serait un vrai soulagement pour la biodiversité de la planète. Malheureusement le pullulement humain va encore s’accroître selon les projections actuelles, entre 10 et 12 milliards de personnes en 2100.
Quel est le minimum incompressible de population pour une espèce déterminées ? Le rhinocéros noir d’Afrique comptait un million d’individus au début du XXe siècle, 10 000 en 1950 et 2600 seulement en 2001. A ce rythme, la population humaine passerait en un siècle de 6 milliards de personnes à moins de 16 millions. Une telle évolution serait-t-elle catastrophique ? La baleine franche du Pacifique compte moins de 300 individus de par la faute des chasseurs humains, l’antilope Sao la du Vietnam subsiste grâce à son isolement avec 200 à 2000 individus. Une espèce doit-elle avoir un minimum de représentants pour survivre ? Les chercheurs ont défini le concept de « population minimum viable » et estimé à 50 femelles l’assurance de ne pas voir l’espèce s’éteindre à moyen terme, à 500 femelles la garantie que l’espèce soit protégée à long terme : la baleine franche serait donc condamnée alors que les humains ont une marge de manœuvre immense. Le problème essentiel n’est donc pas de savoir si la Terre peut nourrir 6 ou 60 milliards d’humains, le problème est que cette espèce se répand au détriment de presque toutes les autres espèces.