Qu’on prenne l’avion par plaisir ou par obligation, le résultat est le même : en brûlant le kérosène on accélère l’assèchement des dernières poches de pétrole. Sans même y penser, on fait en sorte que le choc pétrolier ultime, c’est-à-dire l’augmentation brutale et simultanée du prix de tous les combustibles fossiles, arrive encore plus tôt qu’envisagé. Par contre celui qui se prive de voyages au long cours vers des destinations paradisiaques pour montrer l’exemple d’un comportement écologique sans faille ne fait que retarder l’échéance fatale. Son sacrifice offre aux avionneurs invétérés un répit avant d’arriver aux limites biophysiques de la planète : le kérosène qu’il économise, c’est autant de plus à la disposition des destructeurs. Cela ne veut pas dire qu’il faut choisir son camp, opter pour encore plus d’usage des plus lourds que l’air ou appeler à la sobriété énergétique. Notre analyse comportementale montre que les deux options arrivent plus ou moins vite à un résultat identique, la pénurie des ressources fossiles qui obligera tout le monde ou presque à vivre la descente énergétique. La classe globale, celle qui non seulement possède un véhicule personnel mais pratique le tourisme ailé, est beaucoup trop nombreuse pour que la sobriété soit équitablement partagée. Les informations que nous donne au compte-gouttes LE MONDE* arrivent trop tard pour qu’on puisse modifier en douceur le cours de l’histoire humaine :
« Tout trajet national ou européen en avion pollue quarante fois plus que le TGV, sept fois plus que le bus, deux fois plus qu’une voiture avec trois passagers. Un aller-retour Paris-New York envoie plus d’une tonne de gaz carbonique dans l’atmosphère par passager, soit autant qu’une année de chauffage et le cinquième des émissions annuelles d’un Français. Soit deux fois plus qu’un pays comme la France. Le secteur aéronautique est responsable de 2 % des émissions mondiales de CO2. Ce secteur connaît une croissance exponentielle (quatre milliards de passagers en 2018, le double prévu dans vingt ans), et les progrès technologiques qui y sont attendus ne suffiront pas à absorber l’explosion de ses émissions de gaz à effet de serre. Pourtant tout pousse à emprunter le prochain couloir aérien. Les incessantes publicités incitant à « succomber aux envies d’ailleurs », les billets low cost, les promotions du Web, les programmes de fidélisation, les pouvoirs publics se félicitant de la croissance du secteur aérien – et le subventionnant. Contrairement à l’essence et au diesel, le kérosène n’est pas taxé. Sur un trajet de 500 kilomètres, l’avion bat souvent le train, côté porte-monnaie. »
Nous rejoignons la conclusion du MONDE. Au vu de l’impact considérable de l’aéronautique sur le réchauffement climatique planétaire, impact qu’on peut évaluer à 5 % si l’on prend en compte l’ensemble des gaz à effet de serre émis, et pas seulement le CO2 , il est urgent de rechercher une baisse du trafic aérien… Il n’y aura pas de tourisme par avion dans un monde dévasté. Alors LE MONDE liste à bon escient ce qu’il faudrait faire. Rejoindre la campagne de boycottage « We stay on the ground 2019 » ou le réseau international « Stay grounded » (pour en « finir avec l’avion roi »), suivre sur Twitter les hashtags incitant à la détox aérienne (#flyingless, #stopflying, #flightfree2019, #flugscham, #flygskam…). Quelques mouvements contre l’avion à l’étranger, presque inexistence en France. « Moins vite, moins loin, moins souvent », c’est ce que répète depuis plusieurs années Yves Cochet ainsi que notre blog biosphere. Le problème des Cassandres, c’est qu’ils (elles) ne sont pas écoutés.
* LE MONDE « M le mag » du 23 février 2019, L’avion, plaisir coupable de l’écolo voyageur
« »Ottawa sur lemonde.fr : L’avion, c’est mon bonheur, ma vie, celle de mon conjoint, steward. Je ne laisserai pas détruire ce que m’importe par une idéologie fascisante car oui, l’écologie peut (est ?) aussi un totalitarisme. Donc, pour ma part, je continuerai à prendre l’avion, sans culpabilité. » »
Et Ottawa compte faire quoi lorsqu’il n’y aura plus de pétrole ? Dans 30/40 ans maximum, l’humanité sera à sec… Quand je pense que cette matière noble est dilapidé dans les réservoirs de voitures, de navires et d’avions…. On peut en faire plein d’applications dont des plastiques et des médicaments, mais autant de pétrole dont ne bénéficieront jamais les futurs générations, y compris pour leurs soins médicaux, et tout ça pour que des bobos aillent manger chez Mac Do et griller leurs peaux à l’autre bout de la planète. Bref, beaucoup de gens n’ont toujours pas compris qu’on ne trouvera aucune autre matière première de substitution, on a déjà fait le tour du tableau périodique des éléments de Mendeleïev, on est passé du bois au charbon, puis du charbon au gaz, du gaz au pétrole et du pétrole à l’uranium, ensuite de l’uranium à ……….. ? Voilà Game Over pour tout le monde, y compris pour les stewards…. C’est dingue qu’il y en ait toujours à croire que la science parviendra toujours à remplacer indéfiniment quelque chose par quelque chose d’autres concernant les énergies et les métaux…
Un peu tard… (sur lemonde.fr, 25/02/2019) :
Tiens ! J’avais cette préoccupation de ne pas prendre l’avion il y a 10 ans, et je promouvais les déplacement locaux dans des quartiers et campagnes voisines que personne ne connaît alors que mes relations avaient déjà fait trois fois le tour de la planète. A force de voir à quel point tout le monde s’en foutait j’ai fini par arrêter de me priver depuis 2 ans… et voilà que je vois pour la première fois un article là-dessus… Commence-t-on enfin à sortir du déni sur le transport aérien ?
Geronimo Ramos sur lemonde.fr: Et pour aller au Chili de temps en temps on fait comment? En voilier sans moteur peut-être et/ou à la nage? Planche à voile? Autre?
Pascal @ Geronimo : On n’y va pas sauf cas d’absolue nécessité. Pour le reste, on consomme et visite local.
Alexandre Natal sur lemonde.fr: Pour « compenser » le bilan carbone d’un voyage en avion par des plantations d’arbres… ne faudrait-il pas planter des forêts entières juste pour un passager sur un moyen-courrier ? Est-ce réaliste ou plutôt du « greenwashing » de la part des compagnies qui veulent donner bonne conscience à leurs clients ? (à peu de frais, d’autant plus que les clients payent pour planter les arbres !)
Potard Clément @ Natal : Vous avez bien compris. Pour que la « compensation » fonctionne vraiment, il faudrait couvrir la planète d’arbres, et cela ne changerait rien au fait que l’on insère seulement en surface du carbone fossile dans le cycle du carbone… donc il se retrouve à un moment ou a un autre de retour dans l’air…
Ottawa sur lemonde.fr : L’avion, c’est mon bonheur, ma vie, celle de mon conjoint, steward. Je ne laisserai pas détruire ce que m’importe par une idéologie fascisante car oui, l’écologie peut (est ?) aussi un totalitarisme. Donc, pour ma part, je continuerai à prendre l’avion, sans culpabilité.
Parfaitement @ Ottawa : Comme je vous comprends. Le bonheur de mon chien, sa vie, c’est de déféquer partout. Et il continuera à déféquer sur toutes les surfaces qu’il aura à portée de derrière, quelle que soit la règle liberticide que les Khmers verts voudront imposer sous prétexte de maximiser le bien-être de la communauté.
Jul @ Ottawa : Vous avez tout a fait le droit de ne pas culpabiliser de détruire la planète. C’est un choix tout a fait respectable. Et vous avez tout a fait le droit de considérer que les gens qui vous le font remarquer sont des fachos… tout ca est très cohérent et fait partie d’un tout, qu’on appelle la dissonance cognitive. Continuez comme ca, surtout, et ne touchez à rien.
Claude Hutin sur lemonde.fr : Les débats dans ce petit monde d’illuminés rappellent les conflits anciens entre trotskistes, staliniens et maoïstes. Tous à côté de la plaque, tous dans l’erreur et beaucoup dans l’hypocrisie.
Jul @ Hutin : Certains essayent d’arrêter de prendre l’avion. Vous, vous devriez essayer de passer une seule journée sans écrire un commentaire qui fait allusion au communisme. Ça va vous faire du bien, vous verrez. Et sinon, tous dans l’erreur, pourquoi ??? Prendre l’avion, c’est bon pour la planète ? Expliquez-nous donc !! Mais, attention, sans utiliser le mot « coco », mon petit Claude.
Alors là, retirer les joujoux des airs aux scientistes, ça va être dur, vu que c’est un loisir de riches, alors autant dire que les riches vont utiliser tous leurs moyens de nuisance et de corruption de politiciens pour maintenir tous les parcs d’avions dans le monde, soyez en certain ! Tant que les politiciens privilégieront l’activité économique pour le chiffre d’affaires des riches et les loisirs pour riches avant l’écologie autant dire que tous les discours pour sauver la planète sont vains. Le problème majeur, étant que les politiciens ont trop vite oublié que la planète est la copropriété de tous les individus sur terre, et donc que chacun doit disposer d’un pouvoir de décision, or c’est le contraire, le pouvoir de décision ne va que proportionnellement vers ceux qui ont les plus gros comptes en banque, et ces gens là estiment alors que la planète leur appartient avant tout à eux et non aux autres moins riches ou pauvres, puis quant aux animaux qui peuvent prétendre aussi à leur part de copropriété de la planète n’en parlons même pas, ils sont de fait écarter du débat et n’ont aucun pouvoir décisionnel parce qu’ils n’ont pas la capacité de parole et surtout ne disposent d’aucun compte en banque, en l’occurrence les animaux sont des clochards qui doivent fermer leurs gueules pour laisser les riches prendre les dites bonnes décision. A partir de ce constat, il ne faut pas s’attendre à de la baisse d’activité aérienne, il faudra attendre que la planète s’insurge par des catastrophes pour mettre fin aux avions, à moins que les politiciens coupent leur cordon ombilical qui les relient aux riches en leur rappelant que la planète ne leur appartient pas à eux seuls ? Vous y croyez ?