Une tribune de Libération* encense Macron et sa transition écologique. Il s’agit d’écologie « réaliste » à la sauce de Rugy. Le maître mot est « investissement », ce qui reste conforme à ce qu’on attend du banquier Macron. Tout est misé sur l’État et la bonne volonté des entreprises, rien sur les changements de comportement à la base. Jamais on ne précise cette expression : « Le premier défi à relever est celui de la sobriété ». Par exemple sur la mobilité on n’indique pas qu’il faudra modifier profondément ses modes de déplacement ; l’Etat se contentera d’accompagner « la conversion du parc de véhicules automobiles anciens vers des véhicules récents ». Et bien entendu la voiture électrique sera favorisé par un réseau de bornes électriques, du Ségolène Royal tout craché !
Tout au cours du texte, la panoplie du greenwashing est présente, « rénovation énergétique des bâtiments », « croissance verte », « nouveau modèle de développement », « trajectoire rentable »… mais pas question de rentrer dans le détail. Quand on sait la difficulté de mettre en place une économie circulaire, un plan d’investissement massif ne fait rien à l’affaire. En matière agricole, l’expression « modes de production respectueux de la santé des consommateurs, de l’environnement et du bien-être animal » est suffisamment vague pour laisser toute la place à l’agriculture raisonnée en oubliant les vertus de la production bio. Il faut donc se contenter de savoir que « Emmanuel Macron fait une réponse crédible à ce défi de civilisation ». Pour cerner d’un peu plus près la sensibilité écologique d’EM (Emmanuel Macron En Marche), voici mon ancien texte du 10 octobre 2016** :
– Il est pronucléaire sans sourciller : « Le réchauffement climatique est d’une actualité pressante. Grâce à utilisation de l’énergie nucléaire, la France est parmi les pays les plus décarbonés des pays développés. »
– Il fait une confiance absolue à la croissance et aux discours d’avenir : « La France dispose de grande marges de progression dans le domaine l’efficacité énergétique, c’est l’objet de la loi sur la transition énergétique et la croissance verte ainsi que 4 des 9 solutions industrielles (Villes durables, Mobilité écologique, Transports de demain, Nouvelles ressources) qui composent la Nouvelle France Industrielle. » Les exemples cités sont à la hauteur de sa superficialité technophile, « immeubles de grande hauteur en bois », « usine de dessalement en France », « réseau électrique intelligent à grande échelle ».
– Il adopte le mythe contemporain du progrès technique in(dé)fini : « Le moteur de la transition, c’est l’innovation industrielle autant que l’innovation des business model. Toutes ces innovations (ndlr : non précisées) impliquent des créations d’entreprises et des emplois. Les start-ups ont une bannière, la French Tech. Et un objectif : inventer l’économie française de demain qui sera nécessairement positive. »
– Il est pour l’impossible perpétuation du mode de vie actuel : « Devons-nous réduire nos déplacements ? Non, au contraire ! Il faut imaginer des véhicules individuels plus sobres, comme les véhicules électriques. »
* http://www.liberation.fr/debats/2017/03/14/oui-la-transition-ecologique-est-en-marche_1555650
QUOI ? Macron… du blanchiement ???? Quelle surprise ! Bîn ça alors ! J’en tombe d’mon chwal…(Rires !)
Comme d’autres candidats, Emmanuel Macron nous montre la limite du possible en matière de décolonisation de l’imaginaire. Ces gens-là sont littéralement désespérants !
Mais pas qu’eux ! Sont autant désespérants tous ceux qui, au chaud et le ventre bien rempli… classent l’écologie comme le dernier de leurs soucis.
Nous sommes en 2017, l’environnement se dégrade et les indicateurs économiques classiques de production plafonnent depuis 8 ans. Un basculement nous pend au nez avec l’effondrement des gaz de schistes qui seraient le dernier carburant dans la machine thermo-industrielle… et il n’y a pas un candidat à la présidence d’un pays de 65 millions de personnes pour parler d’équilibre écologique et s’en sortir plus ou moins en ordre de bataille. Ils sont fous.
Emmanuel Marcron est croissanciste et techno-optimiste.Par quelque bout qu’on prenne le prenne le problème, cela réduit à néant toute ambition écologiste.
Nous ne sauvegarderons pas la planète en étant de plus en plus et en produisant et consommant de plus en plus, les données quantitatives l’emporteront finalement sur la façon de faire.
C’est malheureusement ce que ne veut pas comprendre une très large majorité de notre personnel politique. Il faut dire que le discours que tiennent ces « politiques » en la matière est intellectuellement plus séduisant et humainement plus flatteur. Hélas, la réalité n’à que faire de ces facilités médiatiques.
Emmanuel Marcron est croissanciste et techno-optimiste.Par quelque bout qu’on prenne le prenne le problème, cela réduit à néant toute ambition écologiste.
Nous ne sauvegarderons pas la planète en étant de plus en plus et en produisant et consommant de plus en plus, les données quantitatives l’emporteront finalement sur la façon de faire.
C’est malheureusement ce que ne veut pas comprendre une très large majorité de notre personnel politique. Il faut dire que le discours que tiennent ces « politiques » en la matière est intellectuellement plus séduisant et humainement plus flatteur. Hélas, la réalité n’à que faire de ces facilités médiatiques.