De la part d’un correspondant (Jean-Marc T.), quelques propositions pour une société à enfant unique :
a) droit à un seul enfant vivant par femme, droit qu’elle n’est pas obligé d’exercer.
b) permis d’enfanter, permettant de vérifier que les futurs parents sont conscients qu’ils en prennent pour au minimum 18 ans et qu’ils ont eu une formation suffisante ; je crains le pire si les adolescentes actuelles doivent utiliser à chaque instant leur smartphone pour élever leur enfant !
c) faire vivre les enfants dans des environnements avec d’autres enfants du même âge mais aussi d’âge différent (comme on dit en Afrique, pour élever un enfant il faut tout un village!)
Notre réaction sur ce blog biosphere :
a) quota d’un enfant par femme
Il apparaît en démographie que laisser libre cours à la volonté des individus le choix reproductif amène à des situations écologiquement insupportables. Au niveau politique, nous pourrions d’abord envisager la mise en place d’un enseignement pour tous sur des notions comme la capacité de charge d’un territoire et autres réflexion sur la recherche de l’équilibre entre population (humaine et non humaine ) et leur milieu. Nous pourrions rajouter qu’une politique nataliste comme celle de la France est inadaptée, d’où un changement à opérer dans les mécanismes d’allocation et de quotient familial. Mais nous pourrions aussi dire que si cela ne se fait pas de manière rapide en France (et dans le monde), la situation de surpopulation deviendra telle qu’elle poussera à des mesures coercitives de type «quota de fécondité» comme cela se fait déjà en matière d’immigration. Nous pouvons aussi rappeler qu’un déséquilibre entre population et alimentation entraîne toujours famines, guerres et/ou épidémies, ce que nous savons depuis Malthus (1798).
b) permis d’enfanter
Cela se retrouve dans la littérature engagée sous l’expression « permis de procréer» ou « diplôme de parents». Cela n’est pas absurde, il faut en France des diplômes dans à peu près tous les domaines, donc pourquoi pas au niveau de la responsabilité sociale la plus grande qui soit, enfanter une bouche supplémentaire à nourrir et à procurer un emploi tout en respectant les limites de plus en plus étroites des ressources de la planète. D’ailleurs en matière d’adoption, il existe déjà en France l’équivalent d’un permis d’adopter. Il suffirait de reprendre les contraintes qui pèsent sur les adoptants pour élaborer les critères d’un «permis d’enfanter».
c) faire vivre les enfants dans un milieu éducatif
Pour prolonger les idées de Jean-Marc dont l’argumentaire fait plutôt implicitement référence aux premiers temps des kibboutz, on pourrait penser à généraliser les classes uniques dans les écoles primaires qui mettent en relation des enfants d’âge différent, ce qui permet la co-éducation. Mais aussi envisager la transversalité de l’enseignement en collège ; il est absurde que les professeurs soient spécialisés dans une seule matière pour transformer les préados en spécialistes et non en humains clairement conscients des interdépendances et préparés à y faire face. Enfin on pourrait y voir la contestation du monopole des parents en matière de socialisation primaire. Les parents ne sont pas propriétaires de leurs propres enfants, il sont en charge de leur faire à la fois trouver leur autonomie et le sens du collectif. Mais cette capacité pédagogique est déjà contenu dans le fait qu’un candidat parent obtiendrait ou non le droit de procréer (cf. point 2)…
Plutôt que d’imposer une limite de fécondité ou quelque autre mesure liberticide, il serait plus judicieux de prendre le problème autrement et de lutter pour le respect de la liberté de ne pas procréer.
En effet, à cause, pas forcément uniquement mais au moins entre autres, du fait que la toute contraception véritablement efficace soit financièrement inaccessible à quasiment tout non-milliardaires, les gens sont forcés de beaucoup enfanter. Il faudra donc baisser fortement les prix de cette même contraception, quitte à enfreindre les lois protectrices des sacro-saints profits des grandes entreprises.
Si chaque personne avait à la fois la liberté réel de procréer et celle de ne pas procréer, les pertes de natalités pourraient amplement l’emporter sur les hausses. Ne choisissons pas entre liberté et lutte contre l’explosion démographique alors que nous pourrions très bien avoir les deux à la fois.