Protégeons le littoral de la convoitise humaine

Le Conservatoire du littoral, envisagé sous Pompidou, ne devient une réalité qu’en juillet 1975. Mais il faudra attendre 1986 pour une loi sur le littoral contre les bétonneurs. Adoptée à l’unanimité, la loi littoral vise à protéger les écosystèmes des bords de mer et des grands lacs du mitage urbain. Dès le départ, les oppositions s’organisent : il faudra une condamnation du Conseil d’Etat pour que le décret d’application soit enfin publié en 2000. En 2006, le Premier ministre Villepin annonce triomphalement que l’argent que le Conservatoire du Littoral pourra affecter à l’achat des terrains de bord de mer en 2007 atteindront 33 millions d’euros ; c’est le prix d’un kilomètre d’autoroute.

La loi littoral ne se contente pas de défendre rigoureusement une bande large de cent mètres le long du rivage : elle réglemente aussi les zones attenantes. Jusqu’à présent, il n’est pas permis de construire n’importe où sur la lande ou au-dessus d’une calanque hors d’une zone déjà urbanisée ou d’un hameau. Jusqu’à deux kilomètres environ à l’intérieur des terres, il est aussi interdit de combler une « dent creuse » – c’est-à-dire l’interstice compris entre des constructions déjà existantes, maisons ou bâtisses agricoles. Mais les parlementaires nagent en pleine contradiction. Ils examinent en deuxième lecture la proposition de loi faussement intitulée « l’adaptation des territoires littoraux au changement climatique ». La majorité sénatoriale veut introduire suffisamment de dérogations pour vider de leur substance ces dispositions qui empêchent de densifier les côtes. Ce texte propose de créer des baux particuliers pour des temps donnés. Foin des défis posés par l’érosion, les parlementaires veulent ouvrir généreusement les vannes à « la création de zones d’activités économiques » nouvelles, sans garde-fou. C’est un comble alors qu’il faudrait au contraire établir un cordon sanitaire face à l’érosion ! Quelques réactions sur lemonde.fr

Cynique du bon sens et raison : La Cop 21, un vrai succès… Pas dans la tête des politicards ! Magouilles et fric…

Ciel bleu, mer belle à Marseille : C’est justement l’existence de ces « dents creuses », qui cassent le mur de constructions que l’on ne veut plus voir, qui favorise la survivance d’une biodiversité. La « dent creuse » est la loi littorale, son fer de lance. L’abroger c’est construire un mur, c’est couper les accès vers le littoral, c’est privatiser la côte. Les bienfaits de cette loi son t partout visibles. Elle fait l’unanimité des citoyens, sauf des promoteurs et quelques spéculateurs. La restreindre serait un scandale.

B A Ba : Créer des baux provisoires c’est attaquer maintenant la biodiversité, une biodiversité malmenée partout (même dans les Parcs nationaux (calanques et boues rouges)). Créer des baux, c’est comme construire dans les zones inondables, devoir indemniser demain quelques promoteurs ou résidents aveugles. La population a tendance à s’installer de + en + sur les côtes. Si la protection des côtes est assouplie ces populations auront de moins en moins accès au littoral, un littoral qui est domaine public.

JeB : Des élus qui sont juste les pantins des bétonneurs. Ce sont des jouisseurs de l’immédiat qui ne pense qu’à leur pomme sans imaginer la vie des futures générations et pourtant c’est leur boulot !!

* LE MONDE du 1er février 2017, Les parlementaires tentent de remodeler la loi littoral