pub contre pub ?

« Pas de raison que les résultats des neurosciences soient utilisés par l’industrie agroalimentaire sans que les  campagnes de prévention contre l’obésité n’essaient également d’en tirer parti » (in LeMonde du 9-10 août). Le problème, c’est que l’inverse est déjà vrai et qu’on peut tromper le cerveau pour la bonne cause comme pour la mauvaise. Rappelons-nous les campagnes de Coca Cola, centrées sur l’émotion de l’instant et le plaisir de l’ingestion. Le deuxième problème des campagnes de prévention contre l’obésité ou le tabagisme, c’est qu’elles se heurtent à toutes les propagandes qui ont autrefois propagé le tabagisme et qui contribuent aujourd’hui à l’épidémie d’obésité. Les IRM (imagerie par résonance magnétique) ne voient à un moment donné que la superficialité de notre cortex, ils ne voient pas les souvenirs du passé servant de lecture des informations présentes. Or nous sommes intoxiqués cérébralement par des années et des années de propagande commerciale.

Il faut en finir avec l’esclavage envers la société de consommation qu’entretient une publicité qui s’est immiscée dans tous les espaces de notre vie alors que nous n’avons rien demandé. Le mal date de plus de quarante ans, il ne fait qu’empirer. Le 24 avril 1968, le Premier ministre Georges Pompidou annonçait ainsi l’introduction de la publicité à la télévision : « La publicité est inéluctable, je n’ai rencontré personne qui me dise le contraire ».

Inéluctable ? Rien en matière humaine n’est inéluctable, et certainement pas la propagande publicitaire. Il suffit d’une loi interdisant toute publicité d’entreprise, il suffit d’une pratique privilégiant les tests comparatifs du type associations de consommateurs, il suffit d’une éducation à la maison et dans les écoles sur la prédominance des fruits et légumes sur les sodas et autres foutaises. Alors nous pourrons revenir à l’essentiel de ce qu’il faut consommer, alors nous lutterons plus efficacement pour notre santé et contre l’obésité.

1 réflexion sur “pub contre pub ?”

  1. jean-Marie GIRAUD

    Tres reconfortant d’enfin lire une question de fond. C’est vrai, il est si communement admis que la pub etant utile a l’econnomie, elle doit forcement l’etre au bien collectif et, partant, aux bonheurs individuels. Est ce vrai? On peut en douter. Est il certain qu’une econnomie sans pub serait impossible? C’est historiquement faux. Le bien de l’econnomie peut il etre confondu avec le bien commun? Les deux sont lies mais comment et jusqu’ou? Peut on associer la pub aux bonheurs individuels? Voila qui est extremement douteux. Et si l’on arretait d’admettre sans preuve, d’associer pub et economie, de confondre economie et bien commun, consommation et boheur? Si l’on s’interrogeait enfin sur ce viol brutal, permanent, irrationnel de nos consciences, de notre temps libre, de notre liberte de choix que constitue la pub? Peut etre decouvrirait on que la pub peut etre reglementee, restreinte, voire reduite a neant sans aucun inconvenient pour l’econnomie globale, ni pour le bien commun, ni pour le bonheur des individus. Peut etre meme decouvrirait on qu’au contraire la vie n’en serait que plus agreable. Ayons le courage de combattre la pub, cet impot prive que nul n’a vote.

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