LeMonde des livres du 22 mai consacre deux pages à la puissance de la nature. Cette préoccupation écolo est si rare que je m’empresse de te présenter quelques citations :
– Même lorsque la nature n’est pas représentée explicitement dans une histoire ou dans un poème, elle reste la toile sur laquelle travaille l’artiste, car elle est, avant toute chose, le sol sur lequel l’artiste se tient.
– Je crois que si la nature devient tristement plus visible, c’est aussi parce que nombre de ses trésors éclatants disparaissent suite à notre manque de respect.
– Des vacanciers arrivent de l’autre bout du monde par avion, et se ruinent en s’offrant des nuitées dans des hôtels hors de prix juste pour pouvoir jouir de l’environnement naturel luxuriant qui règne dans les endroits exotiques.
– L’homme se situe depuis la nuit des temps dans un rapport de prédation vis-à-vis de la nature.
– Nous avons arraisonné la Nature, comme un navire ; on s’en empare, on s’en croit propriétaire.
– Nous sommes des animaux dénaturés et nous appartenons à cette Nature. Nous devons apprendre à vivre autrement avec tout ce qui est sur la terre, sous le ciel.
– Certains d’entre nous peuvent bien être séparés ou en train de se détacher de la nature, mais nous faisons malgré tout partie d’elle.
– Me retrouver encerclé d’arbres, de collines et de rochers déclenchait en moi une certaine nervosité, et ma respiration désormais saccadée ne se fluidifiait de nouveau qu’une fois de retour dans mon habitat urbain naturel.
– Implicitement ou explicitement, la nature est toujours le personnage le plus important de l’histoire, tout comme elle est aussi le personnage qui est en nous.
– Pour les Chinois, il est difficile d’isoler un concept de nature car tout est nature, que ce soit la polarité du ciel et de la terre ou encore le Yin et le Yang, à la fois opposés et complémentaires.
– La pluie ne lave pas les hommes de leurs péchés, elle s’abat sur eux de toute sa diluvienne magnificence, elle les étreint de sa poigne humide.
Il est difficile de commenter sur de simples phrases sorties de leur contexte, mais je ne peux pas etre d’accord avec ca:
« – L’homme se situe depuis la nuit des temps dans un rapport de prédation vis-à-vis de la nature. »
Deja le concept de « nuit des temps » me parait bancal. Est-ce depuis l’aube de l’humanite? La formation de la Terre? De l’univers? Quoi qu’il en soit en regardant aujourd’hui les civilsations dites primitives des Ameriques ou de Siberie il est raisonnable de penser que les premieres societes humaines avaient conscience de faire partie de la nature et vivaient en harmonie avec elle (cad ne prendre que ce dont on a besoin). L’Homme n’etait donc pas « un predateur de la Nature », ou alors il faut mettre les ours, les cochons et tous les predateurs superieurs dans le meme sac.
L’idee de l’Homme superieur a la nature ne nait historiquement qu’avec les religions dites du livre (la nature donnee a l’Homme par Dieu, l’Homme seul etre de la creation a avoir recu l’esprit par transcendance, etc). Et c’est cette mentalite qui persiste encore aujourd’hui dans nos cultures occidentales. Nous sommes arrogants et pensons pouvoir maitriser la nature. Pire nous pensons ne rien lui devoir… Alors que nous ne sommes que un des innombrables constituants de cette nature. Un retour a un peu plus de modestie et de respect serait un bon debut.
Le problème, c’est que l’espèce homo sapiens s’est fabriquée une place démesurée sur notre petite planète et « mère nature », indifférente à notre sort, nous fera ressentir bientôt ce que signifie un réchauffement climatique global.
Il y a un moment où il faut réfléchir. Nous faisons parti intégrante de cette nature. Nous sommes à notre place et nous ne faisons que y faire notre place en son sein c’est tout, en tant qu’élément de la nature.
Il n’y a pas mère nature contre les hommes, mère nature n’existe pas où alors seulement dans le cerveau de quelques nostalgiques des religions post chrétiennes et surtout post scientifique. Ce qui on en conviendra est quand même un sacré recul de la pensée humaine.Mais on peut toujours revenir à un monde d’obscurantisme si il y en a que ça tente.
Je cours d’ailleurs vite aller clouer une chouette à ma porte pour conjurer le mauvais sort et me protéger de ces vilains arbres qui font peur la nuit.