Une discussion sur deux jours et hop… la 2ème Conférence environnementale est pliée. En clair l’écologie doit être « positive » et Hollande se déclare le « Président des entreprises ». Qu’attendent les écolos pour sortir de ce gouvernement ? LE MONDE* liste les sujets qui fâchent.
– transition énergétique : le débat national n’a pas abouti à des propositions consensuelles en raison du blocage du Medef. L’examen de la loi, qui aurait dû être discutée au Parlement début 2014, a été repoussé après les municipales.
– nucléaire : la fermeture de Fessenheim a pris du retard, il n’est pas sûr que la centrale soit définitivement fermée d’ici à fin 2016.
– biodiversité : l’Agence de la biodiversité, non encore officialisée, manquera de moyens alors que l’Etat continue de subventionner de multiples activités destructrices de la nature.
– santé : pas l’alignement des taxes sur le diesel, très polluant, sur l’essence.
– pesticides : la mise en place d’une fiscalité sur les pesticides, qui se retrouvent dans l’eau en quantité de plus en plus importante, a échoué, alors que le gouvernement a renoncé à relever la redevance des agriculteurs. Le plan abeilles annoncé a été lancé, mais il s’agit davantage de mesures de soutien aux apiculteurs que de sauvegarde des butineuses en déclin.
Pour Novethic** : « Ni privation, ni décroissance ». La vision de l’écologie du gouvernement est « positive », « sociale » et « optimiste » a précisé le Premier ministre. L’impact de la contribution climat énergie « sera nul » a réaffirmé le Premier ministre. Jean Marc Ayrault a aussi annoncé que « pendant toute la durée de vie restante de nos centrales, et tout en assurant une sécurité maximale, notre parc nucléaire sera mis à contribution, sans rupture d’approvisionnement. » Il faudra attendre la loi de programmation sur la transition énergétique pour clarifier cette mesure. La plupart des mesures recensées dans le discours du Premier ministre sont déjà en cours. Les sujets des tables rondes (économie circulaire, emploi, politique de l’eau, biodiversité marine et éducation) ont été évacués des discours du gouvernement. De quoi séduire le Medef, beaucoup moins les ONG… Seules ombres au tableau patronal, la division par deux d’ici à 2050 de la consommation énergétique du pays et la réduction de la consommation d’hydrocarbures de 30 % d’ici 2030. »
La dernière livraison du MONDE*** n’est pas plus tendre pour le gouvernement socialiste : « La conférence environnementale est finie, « back to business ». L’objectif n’était pas écologique, il était d’abord politique et tactique. Le mot « diesel », substance pourtant classée comme cancérigène, n’a pas été prononcé. La contribution climat énergie aura un impact « nul » en 2014, a dit M. Ayrault. Il y aura baisse à 5 % (au lieu des 10 % prévus en 2014) de la TVA sur la rénovation thermique de l’habitat. Hollande est devenu le héraut de la pause fiscale ! Autre tactique ? Rester dans le flou. Pas un mot, ni un chiffre avancé sur le nombre de réacteurs à fermer. La baisse de 50 % de la consommation d’énergie finale d’ici à 2050 » doit être un objectif mobilisateur, n’en faisons pas un dogme ». Des cinq tables rondes de la conférence – l’économie circulaire, l’eau, l’éducation à l’environnement, la biodiversité marine, les emplois et la transition écologique –il faut attendre les feuilles de route de chaque ministère. Nous voilà rassurés…L’écologie est devenue « positive », Hollande se définit comme le « président des entreprises ». »
* LE MONDE du 20 septembre 2013, Une politique écologique en quête d’un second souffle
*** LE MONDE du 24 septembre 2013, La conférence environnementale, une parenthèse ?
Y a bon mandat politique bien rémunéré pour ces zozos pseudo ecolos .