Les prix du pétrole sont très faciles à expliquer a posteriori et très risqués à prédire. Ce qui est un réel handicap puisque sans énergie bon marché, il n’y a pas de croissance. En douze mois, le prix du baril (160 litres) avait doublé. Une simple déclaration venue de Russie fait chuter les cours de plus de 5 dollars dans la journée. Le prix du pétrole ne reflète pas uniquement l’état de l’offre et de la demande mais aussi celui des anticipations ; les spéculateurs gagnent leur argent sur les signes avant coureurs d’un orage à venir ou d’une éclaircie. Pour tout ce petit monde, l’équilibre idéal se situerait entre 50 et 60 dollars. Avec constance, Goldman Sachs, l’un des grands oracles de ce marché nous prédit des tsunamis ravageurs, comme en 2008 où l’un de ses experts voyait le baril de pétrole à 200 dollars, avant qu’il ne tombe à 40, puis en 2015, ses analystes le voyaient s’effondrer sous les 20 dollars, alors que six mois après il repartait vers les sommets.*
Pour les Romains le gage de la croissance était le nombre d’esclaves, pour le monde moderne c’est la merde du diable (le pétrole). Le prix du baril Brent était de 74,75 dollars le 29 mai 2018, le marché du système libéral ne sait pas si demain il sera à 20 dollars ou à 1000 dollars. Tout ce qu’on prévoit quand on raisonne en fonction des réalités géophysiques, c’est que le pic du pétrole conventionnel est déjà dépassé depuis 2006, ce qui aurait dû entraîner une hausse constante de prix car plus c’est rare, plus c’est cher. L’ère utile du pétrole en tant que combustible fossile s’achèvera avant le milieu du XIXe siècle, autant dire demain. Actuellement le prix du pétrole est artificiellement maintenu à bas prix depuis le début de son exploitation puisqu’il a permis les trente Glorieuses, le confort à tous les étages et l’auto pour une grande partie de l’humanité (soit plus de 1 milliard de voitures particulières). Pour une période faste qui aura duré moins de deux siècles, les humains ont gaspillé un don de la nature accumulé pendant des millions d’année et enfoui sous terre. Le problème essentiel n’est pas seulement l’effet de serre, mais un système de croissance éphémère basé sur l’éloignement croissant entre domiciles et lieux de travail, entre localisation de la production et centres commerciaux, entre espaces de vie et destinations du tourisme. La société thermo-industrielle est très fragile puisqu’elle est basée sur une facilité de déplacement et un confort de vie issue du bas prix de l’essence et du gasoil, du fioul et du kérosène. Le changement structurel qui s’est opéré depuis la fin de la seconde guerre mondiale ne peut être modifié brutalement sauf à provoquer une crise économique et sociale sans précédents. Si nous étions prévoyants, il faudrait dès aujourd’hui se préparer à des changements structurels de nos modes de vie pour éviter la pétrole-apocalypse. Seule une augmentation du prix du pétrole constante et progressive, dont les royalties iraient à la promotion des économies d’énergie et non aux rentiers du pétrole, permettrait une prise de conscience mondiale. Ce n’est pas le cas, les conciliabules entre émirs du pétrole et tsar de Russie font que le baril fluctue selon des considérations uniquement politiques. Quel est le véritable prix du baril de pétrole ? Il va tendre vers l’infini au fur et à mesure qu’on se rapprochera des dernières gouttes de pétrole à extraire.
Yves Cochet exprimait déjà en 2005 ce qui reste toujours d’actualité : « La décroissance mondiale de la production de pétrole sera synonyme de décroissance du PIB pour l’économie mondiale dans son ensemble. Depuis plus de trente ans, les écologistes n’ont cessé de proposer la diminution des consommations d’énergie fossiles et la mise en œuvre de politiques de sobriété énergétique et de promotion des énergies renouvelables, l’abandon de l’agriculture productiviste au profit de l’agrobiologie, le désengagement de notre dépendance à l’égard des entreprises transnationales et la réhabilitation des circuits économiques courts. En vain. Il est déjà trop tard pour espérer transmettre à nos enfants un monde en meilleure santé que celui que nous connaissons aujourd’hui. Plus nous attendrons, plus leurs souffrances seront grandes et dévastatrices. Nous envisageons des communautés humaines géographiques, des êtres humains habitant sur une aire délimitée de petite dimension, quelle que soit l’origine culturelle de chacun. Les choix de vie dépendront des ressources locales renouvelables. Ces communautés ne relèvent nullement d’une sorte de nostalgie de la douceur de vie rurale qui n’a jamais existé. Elles ne constituent pas un projet de retour à la terre entre pétainisme et babacoolisme, entre Mao et Pol Pot. Elles ne sont que la seule solution organisationnelle permettant d’atténuer les conséquences meurtrières du triple choc qui approche. Nous n’avons tout simplement pas d’autre choix. Dans une interview du 2 juillet 2005, le ministre de l’environnement britannique, Elliot Morley, encourage ses concitoyens à « penser l’impensable » : la mise en place de cartes de rationnement énergétiques individuelles. » Mais on croit encore que Cassandre avait tort !
* LE MONDE économie du 30 mai 2018, Pétrole : la météo capricieuse des prix sur le baril
Necessité fera loi en dernier lieu, comme d’habitude. Une habitude qu’on avait perdue depuis longtemps , et que ne subiront pas ceux qui l’ont déclenchée., parcec que certains déjà morts dans leur lit et d’autres auront le temps encore de couler une retraite paisible et gloutonne.
Le choc va être rude … il n y a qu a voir l argent que consacrent les Français dans la sacro sainte bagnole !!! des voitures de plus en plus puissantes de plus en plus chére tout cet effort technologique et financier pour rouler à 50/80 ou 130 c est risible
La bagnole reste encore pour beaucoup un pitoyable marqueur sociale » du siècle dernier »
A la place du gouvernement je limiterais les vitesses à 30/80/110 ce qui en gros correspond aux performances d une CV des année 50 et malgré ça juste pour frimer je suis sur qu il aurait encore des pauvres types qui achèteraient des « avions de chasses » d outre Rhin
Le choc va être rude … il n y a qu a voir l argent que consacrent les Français dans la sacro sainte bagnole !!! des voitures de plus en plus puissantes de plus en plus chére tout cet effort technologique et financier pour rouler à 50/80 ou 130 c est risible
La bagnole reste encore pour beaucoup un pitoyable marqueur sociale » du siècle dernier »
A la place du gouvernement je limiterais les vitesses à 30/80/110 ce qui en gros correspond aux performances d une CV des année 50 et malgré ça juste pour frimer je suis sur qu il aurait encore des pauvres types qui achèteraient des « avions de chasses » d outre Rhin