Dans le plan de relance américain, les républicains s’esclaffent sur les fonds qui devraient permettre à Medicaid (l’assurance maladie des bas revenus) de rembourser les contraceptifs : « En quoi les préservatifs stimulent l’économie ? » Obama, en bon politique politicien, a immédiatement demandé aux démocrates de renoncer à cette disposition. Ce plan inclut aussi des mesures sociales, comme le refinancement public des associations du planning familial aboli sous W.Bush (LeMonde du 29 janvier 2009). Espérons que cette fois Obama va résister à la pression des conservateurs républicains qu’on peut à juste titre traiter de natalistes.
Ce n’est pas d’un plan de relance dont à besoin les Etats-Unis et les autres pays développés, mais d’un plan de refroidissement : le niveau de vie occidentalisé nous fait vivre au dessus des limites de notre planète, ce n’est pas durable. Obama entend refaçonner l’économie américaine, bâtir une croissance moins fondée sur l’endettement. Mais il ne peut pas tout faire, accroître la dette pour une relance préservant l’emploi et la consommation, et en même temps sortir les Américains de la mystique de l’endettement généralisé. C’est contradictoire. Il y a fort à parier qu’Obama va être victime des lobbies et des intérêts particuliers, comme son prédécesseur. Pourtant il y a quelques points positifs, Obama souhaite doubler en trois ans la production d’énergies renouvelables, faire baisser la consommation en carburant, soutenir par des crédits d’impôt les constructions respectant les normes environnementales. Cela va dans le bons sens, promouvoir une société qui s’engage dans un autre mode de vie.
La politique aujourd’hui consiste dans l’impérative nécessité de prendre conscience de la crise environnementale globale, elle ne saurait se borner à la recherche de compromis entre groupes humains ayant des intérêts contradictoires. Une véritable politique du long terme imposerait au pays un véritable état de guerre : lutter contre la croissance démographique nationale et internationale, sortir de la civilisation de la voiture individuelle, taxer le carbone de plus en plus fortement, viser à l’autonomie alimentaire de chaque région du monde, supprimer les centrales thermiques à charbon et sortir du nucléaire, etc. etc.