Pour Jean-Luc Pasquinet, prendre au sérieux la relocalisation implique de sortir du capitalisme et du productivisme. Son livre* montre qu’il s’agit d’une forme de décroissance qui va s’accompagner d’un tout autre mode d’organisation que celui auquel est habituée notre société d’abondance factice. Voici quelques extraits de cet ouvrage :
« L’histoire de la ville de Paris pourrait se résumer à un déplacement des ceintures maraîchères pour laisser la ville construire des logements. Dès 1845 on pouvait écrire : il est généralement connu que toutes les fois qu’on a reculé l’enceinte de Paris, les jardiniers ont été obligés de se reculer pour faire place à de nouvelles bâtisses, et que ce déplacement leur était toujours onéreux, en ce qu’ils quittaient un terrain amélioré de longue main pour aller s’établir sur un nouveau sol souvent rebelle à leur culture… A cette date, on pouvait encore trouver 1800 jardiniers maraîchers autour de Paris, répartis sur une surface de 1378 hectares. C’était suffisant pour nourri paris et sa petite banlieue, soit 1 à 1,5 millions de personnes. En 1929, on recense environ 677 centres maraîchers alors que la population s’élevait à 5,5 millions de personnes. Avec la disparition de ces maraîchers ont aussi disparu des spécialités comme le raisin de Montmorency, les pêches de Montreuil, la laitue noire de Châtillon ainsi que des savoir-faire ancestraux.
La création de Rungis a sonné le glas de la profession. Le recours à des importations venant des autres régions, voire du reste du monde, n’a cessé d’augmenter grâce à l’essor des transports, du pétrole et de son univers… Par conséquent, la création de ceintures maraîchères – privilégiant la culture biologique sans intrant toxique et non dépendante du pétrole – constitue une autre mesure clef de la relocalisation. »
* Relocaliser (pour une société démocratique et antiproductiviste) de Jean-Luc Pasquinet
Editions Libre&Solidaire 2016, 194 pages pour 15 euros
Ce mouvement de relocalisation est au centre de toute démarche écologique. Il s’applique non seulement à la nourriture, comme on le voit dans l’article, mais aussi à l’énergie qui doit être produite et consommée le plus localement possible, au travail qui ne doit plus générer de longs déplacements sources de pollution, de consommation d’espace et de temps perdu et en fait à toutes nos activités. De manière plus générale, l’Homme doit réapprendre à vivre à son échelle.
Ce mouvement de relocalisation est au centre de toute démarche écologique. Il s’applique non seulement à la nourriture, comme on le voit dans l’article, mais aussi à l’énergie qui doit être produite et consommée le plus localement possible, au travail qui ne doit plus générer de longs déplacements sources de pollution, de consommation d’espace et de temps perdu et en fait à toutes nos activités. De manière plus générale, l’Homme doit réapprendre à vivre à son échelle.