René Dumont, président

            La médiatrice Véronique Maurus retrace ce que proposent les lecteurs pour sauver notre quotidien préféré (LeMonde du 5.05.2008). Il y a ceux qui sont pour un journal plus dense, d’autres pour un journal exhaustif, ceux qui veulent des explications, ceux qui privilégient les faits… La formule miracle n’existe pas ! Moi je propose que soit mis en évidence la vraie information, celle qui nous ouvre des perspectives d’avenir. Ainsi ce 5 mai Le Monde aurait-il du fêter comme il se doit  l’échec de René Dumont aux présidentielles françaises de 1974.

Au premier tour le candidat écologiste René Dumont a obtenu le 5 mai 1974, 1,32 % des suffrages exprimés. Dans son article de la Gueule ouverte (mensuel, juin 1974), intitulé sobrement « mouvement inéluctable », le militant aux Amis de la Terre Roland Miller estimait que « le rassemblement créé par la campagne pour René Dumont doit survivre, le mouvement écologique doit s’organiser et s’interdire les exclusives extrémistes et les excommunications dérisoires que caractérisent tant de mouvements contestataires. » Son analyse de fond reste toujours d’actualité trente-quatre ans plus tard :

« Il faut vraiment être un banquier, un technocrate ou un président de la république pour affirmer que seule la croissance économique pourra financer la justice sociale et la protection de l’environnement. Nous devons nous battre contre cette illusion impardonnable, cette profonde perversion de la pensée qui consiste à faire de la politique de l’environnement un moteur de la croissance économique. En l’absence de la volonté de s’attaquer aux véritables causes de la dégradation de l’environnement, celle-ci ne peut que se poursuivre. La croissance illimitée ne repose pas seulement sur une recherche aveugle du profit capitaliste, elle dépend également d’une volonté de puissance profondément ancrée dans la mentalité collective de nos sociétés occidentales judéo-chrétiennes et conquérantes. L’écologie, dont le caractère global et synthétique en fait une science subversive, doit inspirer un mouvement de résistance à la société industrielle, et finalement une véritable contre-société décentralisée, autogérée et pluraliste. Le mouvement écologique doit souligner deux orientations essentielles : les changements de mentalité et les changements de style de vie. »

 Trente-quatre ans plus tard ou trente-quatre ans trop tard ? Si les médias faisaient vraiment leur travail de formation, la Biosphère pourrait être sauvée.

1 réflexion sur “René Dumont, président”

  1. Philippe Vercaemst

    Que dire de plus? Sans doute illustrer par les nombreuses démonstration de ce sinistre « état de fait » qui émaillent (je devrais dire: entravent) notre vie quotidienne. Un article du Guardian (journal britannique) faisait mention, il y a quelques mois des résultats d’un sondage effectué auprès de jeunes enfants: nombre d’entre eux ont peur de l’avenir. Ils ont sans doute une bonne intuition. C’est dégueulasse.
    Réagissons!

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