Le 6 février s’engage aujourd’hui à l’Assemblée nationale un marathon de dix jours pour arriver au vote de la réforme des retraites. Voici quelques réflexions diverses en réponse à un de nos correspondants qui nous a envoyé un texte :
Thierry : L’état gère les finances à court terme d’année en année, or la retraite est un concept à considérer sur une vie.
Biosphere => Il est vrai que l’État, sauf pour les dépenses d’investissements, gère les finances budgétaires à court terme. Et l’État c’est nous, par l’intermédiaire de nos représentants. Le problème crucial à ce niveau, c’est que le parlement accepte de voter des dépenses générales en déficit et que la dette publique s’alourdit d’année en année. C’est anormal, un etat riche peut prêter et non dépenser plus que ce qu’il reçoit. La retraite est un autre problème, hors domaine budgétaire (les impôts), mais du domaine de la Sécurité sociale (les cotisations sociales). Dans un système de répartition comme le notre, Ce sont les actifs occupés dans l’année en cours qui financent les pensions de retraites. Sauf endettement là aussi, l’équilibre doit être assuré, soit on verse moins d’argent aux retraités, soit les cotisations sociales augmentent, etc. C’est le débat en cours au Parlement..
La productivité d’une personne n’est pas pris en compte. L’état ne sait pas faire.
= > la productivité d’une personne n’est à considérer que si son efficacité propre lui permet pendant sa vie active de mettre de côté de l’argent pour sa retraite, c’est un autre système, la retraite par capitalisation, marginal en France.
L’état ne sait gérer que la croissance donc la surpopulation est une nécessité .
=> L’Etat ne fait pas la croissance, c’est l’activité des entreprises et leur productivité qui fait la croissance. L’État ne fait que profiter de cette croissance pour embaucher des fonctionnaires supplémentaires ou distribuer des largesses sociales pour acheter la paix sociale et le « bon » résultat aux élections.
Donc Chacun devrait gérer son argent sur son temps de travail productif et faire son compte épargne retraite.
=> c’est la définition même d’un système de capitalisation, autrefois par exemple on achète un maison et à la fin de sa vie on en fait un viager comme équivalent d’une pension de retraite. Encore faut-kil pouvoir d’acheter une maison, Smicards s’abstenir. Globalement c’est encore plus compliqué : on investit en bourse les fonds de pension et le résultat en termes de montant des retraites va dépendre de l ’état de la bourse au moment où on prendra sa retraite. C’est donc un système risqué puisqu’il dépend de la santé de la bourse, un casino comme chacun sait, et de la fragilité psychologique des spéculateurs. C’est surtout un système encore une fois basé sur la croissance économique, impossible comme chacun devrait savoir à perpétuer dans un monde fini qu’on a abondamment déjà pillé. Il ne restera que des miettes pour les générations futures et leur retraite.
L’état nous ment depuis toujours, le soit disant état providence est un état esclavagiste basé sur la dépendance de la population.
=> L’exagération est la mère de toutes les incompréhensions dans un débat. Il est vrai que l’omnipotence de l’État par lequel transite près de 60 % du PIB pose le problème de la dépendance de chacun d’entre nous, particulièrement des fonctionnaires. On peut considérer par exemple qu’un professeur est un parasite social qui vit des transferts de fonds en provenance de celles et ceux qui sont véritablement créateurs de richesses, paysans, artisans, commerçants, professions libérales, etc.
Et l’état nous conduit à la destruction de notre environnement par l’immigration.
=> L’immigration est un fait marginal dans un pays déjà peuplé de 68 millions de personnes comme la France. La destruction de la nature provient en fait d’une triple pression, celle de la démographie, la France est un pays surpeuplé, de notre niveau de vie (toute consommation est une destruction), et de notre technologie surpuissant et d’autant plus dévastatrice. On nn dira jamais tout le mal que fait à la plaènte et à l’équilibre climatique une naissance supplémentaire, une revendication de pouvoir d’achat et la circulation des automobiles, au nombre de 1,4 milliards à l’heure actuelle.
Bientôt, l’état va euthanasier les vieux. Ils en discutent. Une loi est en cours pour autoriser le suicide assisté, un premier pas.
=> l’interruption volontaire de vieillesse est sans doute une solution, il y en a d’autres. Le Rassemblement national propose de relancer la natalité pour faire des actifs plus tard qui paieotn les retraités… s’ils ne sont pas chômeurs et donc population à charge. C’est ce qu’on appelle une pyramide de Ponzi démographique, il n’a pas de fin sauf par l’effondrement inéluctable quand le poids des retraités d’une population en surchauffe fera s’effondrer le système de répartition.
Bonne nuitée. 😀
Nos article antérieurs sur ce blog biosphere
Bientôt la retraite à 75 ans, normal ! (2023)
Bloquer le pays pour la retraite, c’est non ? (2023)
Grève des retraites ou grève du climat ? (2020)
Retraites : ce qu’en disent les écologistes (a)variés (2013)
Je passe sur le titre provocateur, j’ose espérer que personne ne pense cela
Par contre je conteste la différence entre retraite par répartition et par capitalisation, car un capital ne peut produire que s’il est mis en oeuvre par des actifs, donc d’une façon ou d’une autre les retraités sont toujours payés par les actifs du moment, on ne peut pas éviter cela, ils consomment sans produire, donc il y a un transfert.
Vous osez espérer … que personne ne pense cela.
Je ne vous ferais pas l’affront de reciter Audiard, mais de mon côté je pense qu’il y en a, hélas, plus que vous pensez. Et à force de répétitions (voir ce que disait le sinistre Goebbels au sujet du cercle et du carré) on peut faire entrer n’importe quoi dans les têtes. La haine des vieux, camouflée par le terme politiquement correct «âgisme», existe. Vous la voyez d’ailleurs s’exprimer régulièrement sur ce site. Et même si aujourd’hui elle ne saute pas aux yeux, et ne se repère surtout que chez certains jeunes misérables, il vaudrait mieux y faire attention. Et la combattre à la moindre occasion. Comme la haine en général. Notamment quand elle se déguise en mépris, phobie ou autre.
– Déteste-t-on vraiment les « vieux » en France ? ( 25/05/2021 – planet.fr )
PS : Bonne remarque au sujet de la différence entre retraite par répartition et par capitalisation.
Question retraite je ne suis évidemment pas d’accord avec ce Thierry, qui semble avoir bien avalé toutes les couleuvres qu’ON nous sert depuis des décennies.
Pour moi la question des retraites c’est d’abord tous ces milliards d’euros qui échappent aux requins de la Finance. Tout le reste c’est du baratin, de l’enfumage etc. Pour le déséquilibre (à venir), il y a «mille» solutions pour approvisionner les caisses. Faire cotiser les robots, remettre une vignette sur les bagnoles, ou une super-vignette sur les yachts et les jets privés etc. etc.
Le système de retraite par répartition (solidarité) doit être évidemment défendu, c’est le Système qui doit être combattu. Le Système (dont le Capitalisme, la Croissance, le productivisme, la compétition etc.) mais aussi les idées qu’il véhicule, génère et entretient.
Justement l’euthanasie. Pour résoudre le problème des retraites, on peut en effet faire bosser les gens jusqu’à la mort. Et euthanasier ceux qui ne sont plus en état de bosser. Misère misère !
– Thierry : « Bientôt, l’état va euthanasier les vieux. Ils en discutent. Une loi est en cours pour autoriser le suicide assisté, un premier pas. »
– Biosphère : « => l’interruption volontaire de vieillesse est sans doute une solution, il y en a d’autres. [etc.] »
En quoi l’interruption volontaire de vieillesse est-elle une solution ?
En quoi va t-elle changer grand chose à la démographie, et donc à l’écologie ?
Comment faut-il prendre ce titre «Retraite, Solution Par L’euthanasie Active» ?
En attendant (les réponses), je reste consterné que l’euthanasie s’invite dans ce «débat» sur les retraites. D’autant plus qu’il suffisait de répondre à Thierry :
– « L’exagération est la mère de toutes les incompréhensions dans un débat. »