Salman Rushdie a été placé sous assistance respiratoire après avoir été poignardé le 12 août 2022 lors d’une conférence dans l’État de New York. Il était visé depuis 1989 par une fatwa de l’ayatollah iranien Ruhollah Khomeyni après la publication de ses « Versets sataniques », livre que de nombreux musulmans considèrent comme blasphématoire.
Lire, Le droit au blasphème, c’est démocratique
Le point de vue d’un écologiste
Pour Karl Marx, toute critique commençait par la critique de la religion : « Religion, opium du peuple » ! Il ne faut voir dans la bible et le coran qu’imagination humaine, poison de notre pensée. Les religions du livre font référence à un dieu abstrait, invisible, indéchiffrable. Alors ce sont des humains qui interprètent la parole de « dieu » pour imposer aux autres leur propre conception de l’existence. Impossible de s’entendre, on sacralise des arguments d’autorité, on jette l’anathème sur les infidèles ou on les massacre puisqu’on n’a pas d’argument rationnel pour les convaincre.
Cependant aucune société ne peut vivre sans une certaine forme de religion. Mais ma spiritualité, ce qui est sacré à mes yeux, c’est le lever du soleil qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes. Ni la bible, ni le coran, il nous faut lire dans le livre de la Nature l’amour de toutes les formes de vie. La définition que donne Spinoza d’un dieu se manifestant au travers du monde naturel revient d’ailleurs à exclure l’existence d’un dieu abstrait. Il n’y a plus de place pour un dieu autoproclamé qui intervient dans les affaires humaines, et encore moins pour un dieu qui prend parti dans de haineuses violences. Dieu n’a pas créé l’homme à sa propre image. C’est bien sûr l’inverse.
Michel SOURROUILLE : Blasphème, « parole impie », sarcasmes envers un dieu ou une religion. Aujourd’hui encore, soixante-douze pays, dont treize en Europe, ont toujours une législation pénale qui condamne le blasphème, considéré parfois comme un crime. En France, c’est au contraire un fondement du principe de neutralité de l’État sur les questions religieuses. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen abolissait en 1789 le blasphème, crime pour lequel le chevalier de La Barre avait été condamné à mort par torture en 1766.
9393 : Parfois, je me demande : sommes nous encore nombreux à oser penser que dieu n’est qu’une hypothèse, et que les religions ne sont que des mises en scènes d’époques révolues, sans aucun caractère universaliste ? J’invite les musulmans qui en doutent à tenter un ramadan au Groenland, là où le soleil ne se couche qu’au bout de 6 mois.
Luc Grinand : Versets sataniques ? Le titre du roman de Rushdie fait référence à un épisode hypothétique de la vie de Mahomet. Au moment où Mahomet tenta itd’établir le monothéisme à La Mecque, il se trouva en butte à l’hostilité des notables polythéistes de la ville. Selon cet épisode, raconté de manière fictive dans le chapitre II du roman, le prophète aurait d’abord énoncé des versets autorisant d’autres divinités que le seul Dieu et recommandé qu’on leur rendît un culte, avant de se rétracter. Ces versets auraient été inspirés par le diable. Cité par de nombreuses sources de la tradition musulmane, cet épisode était une remise en question de l’unicité divine et de la fiabilité de Mahomet.
METCHE : Je n’aime pas ce que tu écris je te tue, je n’aime pas la musique que tu joues j’extermine l’orchestre,je ne t’aime pas tu dois disparaître. On en est là, BRAVO. On continue comme ça et il n’y aura bientôt plus personne à aimer ou à détester !
Jacques Chirac : « En tant que maire de Paris, je ne confonds pas les musulmans et les fanatiques. Mais je n’ai aucune estime pour Salman Rushdie ni pour les gens qui utilisent le blasphème pour se faire de l’argent, comme ce fumiste _ je pèse mes mots _ qui s’appelle Scorsese, l’auteur d’un navet, la Dernière Tentation du Christ. Quand on déchaîne l’irrationnel, il ne faut pas s’étonner de la suite des choses. Je ne réclame pas la censure, mais le viol des consciences est inadmissible. Même s’ils n’ont pas lu le livre de Rushdie, on n’a aucun droit de juger les gens qui se sentent blessés dans ce qu’ils ont de sacré par ce qu’on leur a dit de ce livre. » (28 février 1989)
Rappelons à Chirac l’état du droit au niveau international avec la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (1948) : « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites. (article 18): « Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit. » (article 19)
« Juridiquement, l’insulte à la religion est tolérée, en revanche l’injure aux croyants, ou la provocation à la haine contre les croyants sont réprimées. La frontière est assez ténue. »
( Blasphème : l’insulte à la religion est tolérée, l’injure aux croyants non – actu-juridique.fr )
La frontière est assez ténue… c’est le moins qu’on puisse dire. Par contre si on dit « oui au blasphème ! » , alors la moindre des choses est d’être très clair sur la provocation à la haine et les injures envers certaines personnes. Sur ce point on ne peut plus dire que la frontière est assez ténue.
Ayaan Hirsi Ali dit « Il n’y a qu’un seul Islam » L’Islam modéré n’existe pas, il n’y a que des musulmans passifs en parallèle aux intégristes, mais il n’y a qu’un seul Islam, et c’est le même Islam tant pour les musulmans passifs (pour le moment) et les intégristes actifs radicaux.
Oui, et en plus certains disent qu’il n’y a qu’un seul «vrai Islam». C’est comme pour les zécolos et les chasseurs. Ou mieux, les cèpes. Mieux vaut ne pas confondre les bons (les vrais) et les mauvais (les faux). Mais attention, il ne faut pas non plus confondre l’islam (avec minuscule) avec l’ Islam (avec minuscule). Et pour dire, si c’est simple… d’un côté on dit qu’il n’y a qu’un seul Coran, et de l’autre qu’il y en a plusieurs (je te laisse trouver). Et pour la Bible c’est évidemment pareil. Mon Dieu quelle pagaille ! D’un côté des sunnites, d’un autre des chiites et j’en passe, et puis d’un autre des catholiques, et en plus des protestants etc. etc. Et évidemment tout ce joli monde s’adooore et se respecte. Misère misère ! Bon c’est pas tout, c’est l’heure de la prière du soir. Et puis après… Boogie Woogie !
Quant à ce point de vue d’un écologiste… je ne le partage qu’à moitié.
J’ai déjà commenté la critique que Marx faisait de la religion (Écologie, le droit d’emmerder Dieu – 5 DÉCEMBRE 2021 À 13:27 etc.) Récemment (12 AOÛT 2022 À 14:55 etc. – Philosophie, enseigner l’écologie profonde) j’ai dit : « Déjà, ne laissons personne nous traduire la Bible ou le Coran.» La définition que donne Spinoza d’un dieu (sic) n’est que SA définition.
De mon côté je suis totalement incapable d’en donner la moindre. C’est pour ça qu’un superbe ? (point d’interrogation) me suffit largement. Le panthéisme de Spinoza («Dieu est tout») est une religion, comme une autre. Pareil pour l’«écosophie» de Arne Næss, par exemple. (Arne Næss influencé par Spinoza, on le sait). Ce sont là des philosophies bien sûr, mais aussi des religions. (à suivre)
Certes, on peut toujours dire qu’il est plutôt question là de spiritualité.
Peu importe, nous sommes là dans le domaine du sacré. Et qui dit sacré dit sacrifice, sacrilège, blasphème etc. Le sacré c’est ce à quoi l’on doit un respect absolu.
Or l’absolu renvoie à … l’Absolu… à l’Infini… à Dieu etc. ( Lire le bouquin “Absolu“ )
Pour cet écologiste là, le sacré c’est le lever du soleil… qui apporte l’énergie de la vie aux plantes, l’eau qui ruisselle et étanche la soif de toutes les espèces, l’équilibre des écosystèmes (sic). Pour moi aussi, remarque. Sauf qu’il n’y a pas que ça.
Et que ça nous plaise ou non, nous en avons encore là la preuve.
N’ en déplaise à Chie et Raque , les fanatiques sont les vrais croyants : ils appliquent les versets du coran à la lettre tandis que les muzz modérés (j’ adore cet adjectif) deviendront des fanatiques une fois que les fanatiques auront pris le pouvoir .
Lisez donc ou du moins essayez de lire un certain nombre de versts sans vous endormir et vous comprendrez mieux ce qu’ est lise lame .
Un dieu Allah à l’ existence hautement hypothétique et un prophète pour farces et attrapes, chef de guerre et pédophile aimant le meurtre et le sang , des versets soporifiques entrecoupés d’ appels au meurtre des juifs, chrétiens et mécréants .
Cette religion est notre ennemie jurée depuis des siècles et nous ne devrions avoir de cesse de l’ éliminer sans pitié une bonne fois pour toutes .
Ces muzz esclavagistes se sont bien payés sur la bête européenne et noire durant des siècles causant des millions de morts
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les bonnes manières et vous ça fait deux.
– « … ainsi celui qui blasphème le nom du Seigneur sera mis à mort : toute la communauté le lapidera ; émigré ou indigène, il sera mis à mort pour avoir blasphémé le Nom »
Ces «saintes» paroles ne sont pas issues du Coran, mais du Lévitique, deuxième livre de la Bible, (Lv 24 ; 13-15). Et il y en a d’autres, des tas.
– Le Dieu de la Bible est-il violent ? (25/03/2019 – croire.la-croix.com )
Comme quoi, déjà, on trouve de la violence et des appels au meurtre aussi bien dans les Saintes Ecritures que dans le Coran.
Oui mais… si on veut comparer… lequel est le mieux, Dieu ou Allah ?
Désolé, ce sera sans moi ! Ne comptez pas sur moi pour m’amuser à compter les versets «sataniques» d’un côté comme de l’autre. (à suivre)
Le premier problème avec ces textes qualifiés de sacrés, c’est que ce sont d’abord des traductions. Et parfois ou souvent des traductions de traductions (de l’hébreu au grec ancien, ou au latin etc.) Sans parler des métaphores, des paraboles etc.
Je laisse donc les interprétations et les visions simplistes aux dogmatiques.
Pour moi les choses ne sont pas binaires, il n’y a pas d’un côté le camp du Bien et de l’autre celui du Mal. Non, c’est toujours un peu plus compliqué que ça.
Le blasphème a une histoire, une longue histoire qui remonte à l’Antiquité.
Le mot « blasphème » vient du grec blasphemia qui signifie : « parole qui blesse ».
Lire : Le blasphème. Un délit politique plus que religieux (sur herodote.net )
Sur le site croire.la-croix.com, en plus de l’article «Le Dieu de la Bible est-il violent ?», lire : «Le Coran incite-t-il à la violence ?»
Ces deux articles sont des entretiens avec des spécialistes. Anne Soupa est bibliste, Samir Khalil Samir est prêtre catholique jésuite égyptien, islamologue, orientaliste et théologien catholique. Ces deux là sont sans conteste parmi les mieux placés pour parler de ce sujet et tenter de répondre à ces questions.
Les deux nous disent de suite que la violence présente dans les deux livres est propre aux époques où ils ont été écrits. Samir Khalil Samir nous dit que l’interprétation du Coran, notamment de la charia, est une vieille histoire. C’est pareil avec la Bible et il n’y a là rien d’étonnant. Ce qui me fait dire que quelle que soit notre religion, athéisme etc. personne n’a rien à gagner à entretenir et à propager la haine et la violence. Exceptés de grands malades, évidemment.
– « Le blasphème fait partie des droits de l’homme, pas des bonnes manières »
Lire cet entretien avec André Comte-Sponville. (Le Monde 12 mars 2015 )
Je ne me souvenais pas de cette déclaration de Chirac, en tous cas je suis plutôt d’accord avec ce qu’il disait là. Ne soyons pas faux-culs, tout le monde sait très bien que la liberté d’opinion et d’expression a ses limites.
On sait très bien qu’il y a des choses que la Loi interdit. Comme les propos révisionnistes sur la Shoah, les incitions au meurtre, à la violence, à la haine, les injures, la diffamation, les propos racistes, homophobes etc. Et je pense qu’il est toujours bon de le rappeler. Sinon petit à petit on sombre dans la dérive, et le grand n’importe quoi.
Les religions sont des sujets sensibles. Pour moi, la moindre des prudences, ou des sagesses, est donc de faire très attention à ce qu’on en dit (écrit, dessine etc.) Et bien sûr à ce qu’on peut en dire, ce qu’on a le droit ou pas de dire. La Loi bien sûr, mais aussi notre propre conscience, qui doit nous fixer des limites. (à suivre)
Cela s’applique évidemment aux mots, mais aussi à la façon de les dire.
Une caricature n’a pas forcément besoin de mots ni d’une légende pour faire passer un message. Là encore il y a caricature ET caricature. Le style graphique de l’artiste, la couleur, la noirceur, l’humour… tout ça joue bien sûr un rôle important dans le message.
Et on sait que malheureusement certains n’aiment pas l’humour. Encore moins passer pour des cons. Personnellement, même si parfois je peux en juger une déplacée, ou de très mauvais goût, jamais une caricature, un dessin, une toile… une œuvre d’art (avec ou sans guillemets)… ne pourra me choquer. ( à suivre )
Les mots c’est différent. On se souvient de cette affaire (d’Etat) au sujet de cette (pauvre) gamine, vulgaire et grossière, qui elle aussi faisait valoir sa liberté d’expression… sur les réseaux dits sociaux. Une chose est certaine, elle aurait bien mieux fait de se taire. Elle, et bien sûr tous ces misérables qui ont lancé ces menaces dégueulasses. Sans oublier tous les autres, qui d’une manière ou d’une autre n’ont fait que rajouter de l’huile sur le feu. Misère misère !
Je n’ai pas lu le livre de Rushdie, je ne sais donc pas si ses mots sont vraiment déplacés ou pas, si son style est plutôt humoristique, sarcastique, ironique, provocateur etc.
En tous cas, et que ça nous plaise ou non, aujourd’hui on ne peut que constater que lui aussi est allé trop loin. Et c’est donc là que je rejoins Chichi : « Quand on déchaîne l’irrationnel, il ne faut pas s’étonner de la suite des choses. »