Sarko écolo, faut-il y croire ? L’un de mes correspondants exprime sa rage : « C’est Sarkozy qui fait la rupture. Sarko, le premier vendeur d’EPR devant l’éternel, a eu le front de déclarer hier au Bourget du Lac que le tout nucléaire avait été une erreur collective ». Un autre correspondant tempère : « Sarkozy est complètement protéiforme ; il vendrait sa mère pour obtenir des voix ». Pourtant LeMonde du 11 juin en est persuadé, ils sont devenus tous « verts », tous préoccupés, à droite comme à gauche, par l’écologie politique. Daniel Boy confirme, les Verts ont perdu leur monopole sur l’écologie politique.
Mais face à Sarkozy, Martine Aubry reste atone. La commission nationale environnement du Parti avait organisé une réunion bâclée mi-février. Depuis, silence radio. Le PS avait déjà loupé son Congrès de Reims, englué dans le culte des ego. La seule motion qui amorçait un tournant idéologique du Parti vers un social-écologisme n’a obtenu que 1,58 % des voix des militants. Les motions lors du Congrès n’avaient qu’un habillage écolo (pour contrer la motion B), les préoccupations des militants restent d’un autre temps. Pourtant il y a fort longtemps, Fabius voulait croire que le PS deviendrait le premier parti écologiste de France. Il a avoué depuis que ce parti restait profondément productiviste, ne croyant qu’à la posture plus-à-gauche, encore émerveillé par les mirages de la lutte de classes. Socialos non-écolo, c’est la seule vérité vraie, le mot d’ordre anti-Sarko se suffisait à lui-même aux européennes. Le Manifesto du PSE parlait bien de la perturbation climatique, les socialistes n’ont même pas su qu’ils avaient un texte élaboré au niveau européen. Alors, les électeurs !
Si Sarko fait semblant, plus préoccupé par soigner ses amis les plus friqués que par le sort du peuple, les socialistes ne font même pas semblant d’aborder le changement profond de civilisation que le pic énergétique mondial (le moment où nous serons obligés de consommer de moins en moins d’énergie) va nécessairement entraîner. Ce sera la seule rupture qui vaille, quand l’économie redécouvrira son sens premier, celui d’économiser.