Six motions sont en concurrence pour le vote préparatoire au Congrès du Parti socialiste ce soir 6 novembre. Trois motions n’ont aucune cohérence idéologique, elles sont portées par un leader rejoint par quelques saumons qui ont sauté de courant en courant pour chercher à frayer au mieux. La motion Delanoë a été en effet rejointe par Hollande, la motion Ségolène s’appuie dorénavant sur Collomb, la motion Aubry est liée à Fabius. Julien Dray était avec Hollande, il est passé chez Ségolène, Moscovici a cherché jusqu’au dernier moment son ultime frayère. Un militant bien constitué ne va donc pas voter pour ce sac de poissons plus ou moins gros, il s’agit d’un Congrès d’orientation, le vote pour le premier secrétaire n’aura lieu que le 20 novembre. Le militant va donc plutôt déterminer un objectif pour son parti, la motion B du pôle écologique, la motion C plus-à-gauche ou la motion F pour un socialisme utopique. Mais la démocratie socialiste est ainsi faite que les motions des poissons vont accueillir le plus gros des votes, disons à vu de nez 80 %.
Il est vrai que la présentation médiatique de ce vote d’orientation est biaisé. LeMonde du 6 novembre accorde les 9 dixièmes de son analyse au trio Delanoë, Ségolène, Aubry, et quelques lignes à la motion C qui est portée par la vague du tsunami financier. Rien pour l’écologie et l’utopie. LeMonde n’a pas d’idées, il se contente de relater une guerre de leadership, il conforte la tendance des militants à se cacher derrière un représentant illustre. Le dessin joint à l’article donne la conclusion : la fusée socialiste zigzag et une voix sort du cockpit : « J’ai peur que ça devienne ingouvernable ». Les médias font tout pour que le PS devienne ingouvernable, pour que la France devienne ingouvernable, pour que le monde devienne ingouvernable. Car un média pédagogue ne parlerait pas des hommes, il parlerait des idées…