Le système économique libéral, dirigé par des idéologues extrémistes, est en train de se suicider. Ministre de la justice de l’Oklahoma, État qui tire 50 % de ses richesses de l’exploitation pétrolière, Scott Pruit était connu pour ses liens avec le lobby de l’énergie. Il a été l’un des architectes de la bataille juridique menée ces dernières années dans le but de stopper les réformes engagées par Barack Obama pour lutter contre le réchauffement climatique. Nommé par Trump administrateur de l’agence pour l’environnement américaine (EPA), Scott Pruitt poursuit son travail de détricotage des régulations adoptées par Barack Obama. C’est Pruitt qui a convaincu Donald Trump de sortir de l’accord de Paris sur le climat. Il avait pris le contre-pied du consensus scientifique mondial en estimant que les émissions de dioxyde de carbone (CO2) n’étaient pas un facteur déterminant dans le changement climatique. « Je pense que mesurer avec précision [l’impact de] l’activité humaine sur le climat est quelque chose de très difficile et il existe un immense désaccord sur le degré de cet impact. Donc non, je ne serais pas d’accord pour dire qu’il s’agit d’un contributeur important au réchauffement climatique. » Pruitt a abrogé le plan pour une énergie propre (Clean Power Plan) engagé par Obama et qui prévoyait la fermeture des centrales à charbon les plus vétustes et les plus polluantes : « La guerre contre le charbon est finie » ! Il veut rester à la postérité comme « le plus grand éradicateur de régulation sur l’industrie américaine » Pruitt et Trump sont malheureusement à l’image d’une bonne partie du peuple américain, aveuglé par le croissancisme économique et la défense du niveau de vie.
Le 3 avril, Scott Pruitt a annoncé son intention de lever l’obligation pour les constructeurs automobiles américains de mettre sur le marché d’ici à 2025 des automobiles consommant en moyenne 4,35 litres aux 100 kilomètres. Le rapport justifiant la décision de M. Pruitt a été expédié : 38 pages contre 1 217 pour celle prise sous Obama. Pruitt a lancé une remise de cause de la régulation de la pollution de l’eau, nommé des proches de l’industrie dans les comités scientifiques… M. Pruitt visiblement ne sait pas jusqu’où aller trop loin. *
Qu’on se le dise, Scott Pruitt est coupable de crime contre la biosphère, il mérite la prison à vie. En effet ses agissements portent atteinte aux générations futures, une peine perpétuelle est donc la moindre des choses. Il faudra bien un jour appliquer la proportionnalité entre des agissement criminels aux conséquences incalculables et la peine encourue.
* LE MONDE du 11 avril 2018, Environnement : le bras armé de Trump, Scott Pruitt, contesté mais pas coulé
C’est un peu le Claude Allègre US, à ceci près qu’il n’a pas du nôtre l’élégance d’être politiquement has been…