Lamya Essemlali : « Pour ma part, à la mélancolie qui découle immanquablement de la conscience d’un monde qui agonise et de l’apathie ambiante qui l’accompagne vers une fin tragique tel un cortège funéraire, je n’ai pas trouvé de meilleur remède que l’action. Couler des bateaux à quai, s’interposer physiquement pour empêcher la mise à mort d’une baleine, confisquer de filets de pêche illégaux, harceler des braconniers pour les forcer à lâcher leur proie… tel est le modus operandi de Sea Shepherd ; et forcément la question de la violence revient régulièrement. Jusqu’où peut-on aller pour sauver une baleine ? Couler à quai un bateau qui tue en toute impunité des milliers d’animaux serait-il un acte de violence ? La réponse est sans doute oui si l’on considère que la valeur matérielle de l’objet excède celle des vies qu’il détruit. En revanche la question deviendrait grotesque si on l’appliquait à une équivalence humaine. Des activistes qui détruisent le matériel de braconniers, tout en prenant soin de ne blesser personne, se voient reprocher par certains, y compris dans le camp des écologistes, d’être de violents extrémistes, voire des écoterroristes. Et pourtant, parfois l’attentisme peut en soi devenir une forme de complicité de la violence. Einstein n’a-t-il pas dit que le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui laissent faire !
La vraie question qui se pose, derrière celle de la violence, est celle de la hiérarchie des valeurs. A quel point la vision anthropocentrique et les intérêts cupides de certains humains peuvent-ils passer décemment devant les intérêts vitaux d’autres êtres vivants ? A cette question, Sea Shepherd a répondu dès sa création : dépasser la protestation et intervenir de façon « agressive mais non violente » pour empêcher les atteintes illégales à la vie marine, là où les autorités publiques qui devraient le faire se révèlent incompétentes par manque de moyens ou de volonté. Dans la vision de Sea Shepherd, en tant qu’ONG combative, c’est là que se situe la force : s’interdire la violence envers les êtres vivants, comme une cohérence morale qui consiste à ne pas détruire des vies quand on lutte pour sauver le vivant. La réflexion inverse existe aussi ; pourquoi se contenter de neutraliser le matériel et ne pas s’en prendre directement aux auteurs des crimes contre la nature ? C’est à mon avis une réflexion stratégique face à des gouvernements qui détiennent l’exclusivité de la violence dite légitime : ceux-ci feraient de toute action entraînant des morts ou des blessés une justification pour une riposte encore plus forte et la situation risque de dégénérer rapidement. Il nous faut sauver des vies tout en restant cohérent avec les valeur que l’on défend. Il nous faut redéfinir la notion de violence sur les bases d’une hiérarchie nouvelle qui place l’intégrité du monde naturel au-dessus des profits. Voilà sans doute des sujets qui deviendront incontournables pour les activistes de demain au regard du combat qui se profile à l’horizon. » (encadré page 302-303, Faut-il céder à la tentation de la violence ? in Collapsus, livre collectif (Ed. Albin Michel)
Sea Shepherd Conservation society, fondée par Paul Watson, existe depuis 1977 pour sauver des vies et pour soutenir les lois de conservation internationale que les nations n’ont pas la volonté politique de soutenir elles-mêmes. Pour en savoir plus avec notre blog biosphere :
15 avril 2015, Paul Watson : Earthforce (manuel de l’écoguerrier)
15 novembre 2013, Un terroriste comme nous les aimons, pirate Paul Watson
19 septembre 2012, Ecoterrorisme et écoguerriers, le cas Paul Watson
26 mai 2012, Paul Watson de Sea Shepherd contre le Costa Rica
9 avril 2010, l’écoterroriste Paul Watson
Ne serait-ce que sur cet article de Biosphère, ce que dit Lamya Essemlali (présidente de Sea Shepherd France) dès le début, est pour moi très clair :
– « Pour ma part, à la mélancolie qui découle immanquablement de la conscience d’un monde qui agonise et de l’apathie ambiante qui l’accompagne vers une fin tragique tel un cortège funéraire, je n’ai pas trouvé de meilleur remède que l’action. Couler des bateaux à quai [etc.]»
Cette femme avoue là son mal de vivre, sa mélancolie. Déjà, je dis que c’est SON problème. Elle dit bien «Pour ma part». Et comme remède… elle dit n’avoir rien trouvé de mieux que de couler des bateaux. Comme je dis, à chacun sa came.
Effectivement, cette «conscience d’un monde qui agonise [etc.]» semble de nos jours rendre de plus en plus de gens malades. On parle là d’éco-anxiété ou de solastalgie. En quelque sorte il s’agit là d’une maladie à la mode, comme les burn-out, bore-out et brown-out.
Si vous jugez ce commentaire inutile… faites ce que vous pensez devoir faire, je ne voudrais surtout pas être contre-productif.
Je sais bien que pour certains il est interdit de critiquer cette ONG et son patron, maintenant je saurais que Biosphère fait partie du fan-club. Voilà encore un de ces sujets sensibles (un de plus) parfait pour diviser les écolos, là encore on se doit d’être POUR ou CONTRE, choisis ton camp camarade. Et de résonner (comme résonne un corps creux) en toute bonne logique primaire : Je suis POUR les baleines, DONC je suis POUR le cap’tain. Désolé Biosphère, je ne suis pas de ceux-là.
Ce blog m’invite à donner mon point de vue… pour quelle raison déjà devrais-je m’en priver ? Devrais-je mieux développer, justifier… en moins de 999 caractères («Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement»)… mais à quoi bon ? Chacun peut trouver ci et là suffisamment d’éléments pour réfléchir, pour alimenter son esprit critique.
Les méthodes de cette ONG sont connues, elles ne trompent que les gogos. Déjà tous ces pauvres couillons en manque de sensations fortes qui constituent son armée (avec ou sans guillemets), ceux qui se laissent endormir par les discours du gourou (avec ou sans guillemets), ceux qui carburent au pathos etc. Pour moi Sea Shepherd navigue sur la grande confusion pour diffuser une idéologie plus que douteuse. Son écologie n’est pas la mienne.
Michel C, votre commentaire est une condamnation sans aucune justification de Paul Watson, à l’origine de Sea Shepherd.
Votre commentaire est donc inutile, à moins que vous soyez pour la disparation des baleines de notre planète,
et là on vous comprendrez mieux….
Et oui quelque chose de légal n’est pas forcément légitime, et ce qui est légitime n’est forcément légal… Il faut avoir la loi avec soi pour pouvoir agir