Une page entière pour constater que sur le marché du don, la répartition de la générosité n’est pas juste : certaines causes suscitent peu de compassion. Quant à la page en face, il s’agit d’un encart payé par le gouvernement sur Copenhague (LeMonde du 5 décembre). La société n’est pas juste, on ne s’intéresse pas aux générations futures qui subiront les perturbations de la biosphère, il n’y a pas de marché pour cela ! Le MEEDDM (ministère de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de la mer) nous rappelle donc que l’urgence climatique appelle à la mobilisation de tous « pour que rien ne soit plus comme avant ». Il suffirait d’investir (éco-prêt à taux zéro et crédit d’impôt), d’acheter des voitures (bonus écologique, prime à la casse), de choisir de nouveaux modes de transport (lesquels ?), et bien sûr de construire des éoliennes. Pour répondre à l’urgence climatique, le gouvernement se contente de « développer la croissance verte ». Il nous dit qu’il ne faut pas s’inquiéter, tout sera comme avant, un peu de greenwashing en plus. Le gouvernement manie comme d’habitude la langue de bois alors qu’il faudrait se mobiliser comme si une guerre mondiale venait d’être déclarée.
Si les politiques étaient responsables et courageux, ils nous préviendraient que les pays riches doivent sacrifier leur niveau de vie pour combattre le changement climatique. Seule une récession économique planifiée sera capable de limiter la hausse des températures moyennes à + 4°C. En effet, pour contenir le réchauffement à +2°C, les émissions mondiales de gaz à effet de serre auraient du commencer à décroître en l’an 2000 ; depuis 1990, elles ont grimpé de 38 %. Comme les émissions de CO2 des pays riches de l’OCDE ont même augmenté de plus de 17 % entre 1990 et 2005, il faudrait maintenant que ces émissions aient totalement cessé dès 2025 pour que la température ne dépasse pas + 4°C. Seule une récession…
Julot,
où vois-tu que le texte parle des pays pauvres ?
Le texte initial dit: « les pays riches doivent sacrifier leur niveau de vie pour combattre le changement climatique. »
(c’est le point de vue paru dans le Times de Londres en octobre et qui relate la position du Tyndall Center)
On voit que ce brave homme ne sait pas ce que pauvreté veut dire. Pour lui, c’est un jeu vidéo. Demandons leur avis aux 3/4 de l’humanité qui vit pauvrement, rivée à sa terre et à son destin misérable.Moi qui ai travaillé toute ma carrière dans les pays en développement, je sais. Chez nous, ce n’est peut-être pas le paradis, mais chez eux, c’est l’enfer. Les croisés climatiques devraient réfléchir un peu avant de proposer ce genre de solution radicale.