La Biosphère n’a pas besoin de naissances non désirées, elle étouffe déjà sous le nombre d’humains… Pourtant il aura fallu une année de débat parlementaire pour que la loi Neuwirth sur la « prophylaxie anticonceptionnelle » soit adoptée et promulguée le 28 décembre 1967. Pour illustrer l’état des mentalités de l’époque, quelques signes de folie :
Le député Jacques Hébert : « Détruire la vie avant la fécondation, après la fécondation, avant la nidation, après la nidation, revient au même sur le plan de l’éthique. Nous avons le devoir de ne pas autoriser la diffusion de produits dont les conséquences lointaines sont encore mal connues. » Le fondement éthique n’a pas de fond fondamental, par contre les conséquences sanitaires de tout produit doit être soigneusement testées, ce qui avait été fait depuis des années dans les pays anglo-saxons. (La pilule est mise en vente sur le marché américain en 1960).
Le député Claude Peyret : « L’assurance contre la grossesse est une solution de facilité qui voudrait remplacer la maîtrise de soi, quand celle-ci doit être le but de toute éducation ». Malgré la diffusion de la contraception, plus de 200 0000 interruptions volontaires de grossesse sont enregistrées encore aujourd’hui en France. La maîtrise de soi n’est pas l’apanage de la jeunesse…
Le député Jean Couymaros : « Les enfants ne sont pas toujours engendrés par la réflexion et par la raison, mais dans un élan d’amour irrésistible, comme l’exigent la nature et l’instinct de continuité de l’espèce humaine. » Encore un retardé intellectuel qui croit comme Sarkozy que les humains sont programmés génétiquement !
En définitive la loi n’entrera en vigueur qu’en 1969, les décrets d’application étant longtemps restés bloqués sous la pression, notamment, de l’Eglise catholique. Quel monde laisserons-nous à nos enfants ?
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Oui, mais, en même temps, sujet délicat. Il y a eu (il y a encore) aussi un terrorisme de la pilule. Si l’on décidait de refuser de la prendre – parce que, quand même, ce n’est pas anodin cette modification artificielle de sa «féminité », et l’on est légitime à vouloir vivre au plus près de son corps – on passait facilement aux yeux des médecins, des hommes, des relations de passage, de l’entourage, pour une attardée, une irresponsable, une anti-féministe. La pression sociale était violente. La pilule a, certes « libéré » la femme, mais je me demande si elle n’a pas davantage « libéré » l’homme dans ses comportements…