New York 2022. Les ressources naturelles sont épuisées. La situation est d’autant plus dramatique que la surpopulation est impossible à endiguer dans une mégalopole de 44 millions d’habitants. Partout règne la canicule, la misère et la famine… Malgré la ressemblance frappante avec ce qui se passe un peu partout dans le monde d’aujourd’hui, il s’agit du synopsis du film de science fiction « Soleil Vert », du réalisateur Richard Fleischer. Ce film de 1973 sera visible sur Arte ce soir lundi 10 octobre à 20h50. Voyez ou revoyez cette dystopie si proche des temps qui courent.
LE MONDE du 21 décembre 2018 : Il aura fallu attendre le début des années 1970 pour qu’un film n’évoque pas une menace exogène, mais une catastrophe climatique et environnementale, dont l’homme est le seul responsable. Ce qui est aujourd’hui une problématique centrale dans le cinéma du XXIe siècle. Règne en permanence à Nex York une température d’au moins 33 °C. L’eau courante est une denrée rare. La végétation a presque disparu. La plupart des habitants ont accès à une unique nourriture, livrée un seul jour de la semaine : le soleil vert, un aliment en forme de tablette fabriquée croit-on à partir de plancton. Comme l’explique un bibliothécaire à l’acteur Charlton Heston : « Quand j’étais gosse, la nourriture, c’était de la bouffe. Là-dessus, nos magiciens de la science ont empoisonné l’eau, pollué le sol, détruit les plantes et la vie animale. De mon temps, on trouvait de la viande n’importe où. On achetait des œufs, du vrai beurre. On trouvait de la laitue fraîche à gogo ! » Et de poursuivre : « Est-ce que quelqu’un peut vivre dans un climat comme celui-là ? La canicule d’un bout de l’année à l’autre, on se croirait dans un four, on crève à force de transpirer. » Dans le dénouement final, voir Charlton Heston brandir le poing à la manière des Black Panthers pour révéler que le soleil vert est fabriqué à partir d’humains et non de plancton prend une résonance particulière aujourd’hui. Soleil vert est l’adaptation du roman éponyme de Harry Harrison, publié en 1966, qui se penchait sur la question de la surpopulation.
Serge Latouche (La Décroissance, octobre 2022) : Je reste impressionné par la justesse du roman de Harry Harrisson mis en image par Richard Fleischer, Soleil vert. Tout y est. La violence de la classe oligarchique, les derniers accès à l’alimentation naturelle comme un privilège inouïe, le nihilisme avec la généralisation de l’euthanasie pour les plus faibles… Cet écofascisme est en train de s’étendre partout sur le Terre. Il ne touchera pas toutes les populations de la même façon. Il y a longtemps je défendais dans mes conférences la décroissance pour empêcher la catastrophe ; désormais il s’agit de limiter celle-ci…
Le point de vue des écologistes
Le film, le livre et les commentaires occultent complètement la question démographique, pourtant une des causes principales de la catastrophe en marche, pourtant une variable indissociable de l’écologie. En 1970 avait eu lieu la Journée de la Terre, première manifestation environnementale d’envergure aux États-Unis. Pour la première fois en France est nommé un ministre à l’environnement en janvier 1971. La première Conférence des Nations Unies sur l’environnement s’est tenue à Stockholm en juillet 1972 ; l’humanité avait dépassé la biocapacité de la Terre en 1971-1972 (on le sait aujourd’hui).
Mais l’évolution exponentielle de la population était aussi une préoccupation à l’époque. En 1971 le livre de Paul Ehrlich, La bombe P, connaît un succès mondial. Le rapport sur les limites de la croissance en 1972, qui montrait la complémentarité entre l’explosion démographique et les autres problématiques, devient un best-seller. La première conférence des Nations unies sur la population est organisée en 1974… Mais aujourd’hui, on fait comme si le franchissement le 15 novembre 2022 du cap des 8 milliards était anodin, le seul problème étant le « vieillissement » de la population et le paiement des retraites.
Un livre vient de sortir, qui fait le point sur la question démographique :
Alerte surpopulation – Le combat de Démographie Responsable
Tu peux commander ce livre, 216 pages pour 17 euros
https://www.edilivre.com/alerte-surpopulation-michel-sourrouille.html/
Pour agir avec l’association Démographie Responsable :
https://www.demographie-responsable.org/
Ce film de 1973 était prémonitoire de ce qui nous attend. Il faudra pédaler pour faire de l’électricité, les voitures deviendront des épaves, la côtelette vaudra mieux la garder dans un coffre-fort, une tomate sera introuvable, la corruption sera généralisée. Les gens s’entasseront dans leurs taudis mais les puissants seront logés à part dans le confort avec des jeunes filles qui serviront de meubles. Ils auront même l’eau chaude sous la douche et les émeutes seront traitées à coupe de bulldozer. Les fermes deviendront des forteresses et toutes les villes seront aussi mal en point que NY. Les rares lanceurs d’alerte se retrouveront sur des civières, en direct vers la morgue. Et on recyclera les corps faute de place pour les enterrer.
Pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Comme le film le constate implicitement, on n’aura rien fait depuis 50 ans pour maîtriser la fécondité humaine et bâtir une société égalitaire.
Dans la plupart des dystopies l’auteur semble toutefois vouloir nous montrer une petite lueur d’espoir. Dans Mad-Max (de George Miller) par exemple, on voit que le héros qui avait sombré dans le nihilisme pur et dur revient finalement à certaines valeurs, comme la solidarité. Ce qui laisse entrevoir que même dans les pires situations, on peut, peut-être encore sauver l’Essentiel. Dans Soleil vert (le film) cette petite lueur c’est notamment ce poing levé, à la manière des Black Panthers. Qui semble dire qu’une victoire vient d’être gagnée, une victoire de la vérité, que le mensonge est ébranlé, que rien n’est donc définitivement perdu. (à suivre)
Même si le film s’arrête là et nous laisse donc imaginer ce que cette révélation pourrait avoir comme suites, on voit bien que certaines valeurs, humaines, sont toujours présentes. La vérité, la justice, la liberté, l’entraide, la lutte etc.
Même si la fin de 1984 (d’Orwell) semble vouloir nous dire que l’Histoire est terminée (LA LUTTE ÉTAIT TERMINÉE… IL AIMAIT BIG-BROTHER) et qu’on sait qu’Orwell voulait intituler son roman Le dernier homme… on retrouve cependant et là encore cet humanisme chez quelques personnages. Quoi qu’il en soit, tout ce qui est possible d’être fait pour sauver cet humanisme, notre humanité … doit être fait !
– « Il y a longtemps je défendais dans mes conférences la décroissance pour empêcher la catastrophe ; désormais il s’agit de limiter celle-ci… » ( Serge Latouche – La Décroissance d’octobre 2022 )
C’est ce que je ne cesse de dire moi-aussi. La Cata … est inéluctable. Et donc, il faut… tout faire pour éviter le Pire. C’est quoi le Pire ? Je l’ai dit X fois ! Vous n’avez donc qu’à lire ou relire ce que je raconte ici depuis je ne sais plus combien de temps.
8 milliards… que ça nous plaise ou non… nous y sommes.
8,6 ou 10 milliards et quelques, en 2050… nous ne pourrons pas l’éviter.
À moins… de tout faire péter. Bonjour la politique de la terre brûlée !
Mieux vaut donc nous apprendre à vivre avec cette réalité.
La catastrophe on y aura le droit quoi qu’on fasse certes, mais on peut rendre cette catastrophe moins pire en contrôlant la natalité en Afrique (dont le Mahgreb) et certains pays d’Asie qui ont encore des taux de natalité encore trop élevés… Pas besoin de mener de politique de la terre brûlée, car la terre sera brûlée sans politique à cause de cette bombe démographique qui va exploser. On ne pourra pas échapper à guerres épidémies et famines, mais on peut en atténuer son ampleur de souffrance en réduisant la natalité. Ainsi qu’en réduisant la surconsommation dans les pays de l’OCDE. Il est évident que les efforts se devront d’être co-partagés entre les hémisphères nord et sud. Quoi qu’il en soit tout ce qui est possible d’être fait pour réduire la natalité dans les pays en surpopulation doit être fait !
– « … tout ce qui est possible d’être fait pour réduire la natalité dans les pays en surpopulation doit être fait ! »
Et nous en revenons encore à ma sempiternelle question : COMMENT ?
Autrement dit, ça veut dire quoi « tout ce qui est possible d’être fait » ?
Sachant déjà qu’on a déjà fait pas mal, façon de dire. Qu’on a fait baisser le taux de fécondité même dans ces pays-là. Même le Niger, qui est une référence, façon de dire là encore, enregistre une baisse non négligeable de la fécondité (7,6 en 2012 et 6,2 en 2021). Et en même temps, le Niger enregistre une baisse du taux de mortalité infantile (article sur faapa.info).
Alors qu’est-ce qu’on peut faire de plus, hein ? Concrètement !
Agir encore plus (et comment ?) pour continuer à faire baisser la fécondité… et en même temps faire en sorte que le taux de mortalité, infantile et générale, soit le plus élevé possible… c’est ça qu’on doit faire ?
Les pays d’Europe ont très bien réussi à baisser la natalité au temps où la religion catholique était puissante, alors je ne vois pas pourquoi les pays d’Afrique n’y arriveraient pas ? Tu ne vas pas me raconter qu’il faut faire des études bac +7 pour apprendre à se servir d’une pilule ? Hein ! Dis plutôt que tu inventes des excuses bidon pour ne pas contrôler la natalité là bas, ça serait plus honnête ! Déjà comme je te l’ai prouvé par la preuve avec le cas de l’Algérie, ce pays est très capable de baisser sa natalité puisque les algériens ont réussi à le faire pendant plus d’une décennie ! Mais des zozos islamistes ont voulu relancer la natalité dans le pays…
Encore une fois, ne commence pas à raconter n’importe quoi !
1) Je n’invente aucunes excuses bidons, je dis juste les choses telles qu’elles sont, tu ne peux pas nier la réalité, que la fécondité a baissé, qu’elle baisse encore ici et là etc.
2) Ton exemple de l’Algérie ne prouve qu’une chose, c’est que rien n’est jamais acquis. Tu pourrais aussi bien prendre l’exemple de la Chine.
3) Si tu veux être constructif… essaie plutôt de répondre, honnêtement ça va dire, à mes deux questions À 13:59. Sinon laisse tomber, ça vaudra mieux pour tout le monde.
Evolution taux de fécondité :
– Algérie : 1970 : 8,1— 2007 : 2,66 — 2012 : 2,94 — 2017 : 2,71— 2021 : 2,9 (?)
– Chine : 1970 : 5,75 — 2007 : 1,53 — 2012 : 1,59 — 2021 : 1,3
– Niger : 2005 : 7,6 — 2010 : 7,5 — 2016 : 7,2 — 2021 : 6,2
Question : Qui peut dire ce que seront ces taux dans 20 ou 30 ans ?
Réponse : Les démographes. Avec bien sûr une certaine part d’incertitude.
Tout le reste relève de la science de Madame Irma.
Hier À 19:08 (voir ci-dessus) je disais donc au BGA : 3) Si tu veux être constructif… essaie plutôt de répondre […] à mes deux questions À 13:59.
( Alors qu’est-ce qu’on peut faire de plus, hein ? Concrètement ! [etc.]
… c’est ça qu’on doit faire ? )
Comme chacun peut le constater, personne n’a répondu. Et pour cause :
– « Ce mode de rhétorique est répandu, c’est un élément de langage répété comme des perroquets qui préfèrent botter en touche plutôt que se confronter vraiment à la problématique de la surpopulation. »
(Michel Sourrouile @ Michel C – 10 OCTOBRE 2022 À 20:46 – “Surpopulation et pente glissante”)
Ils sont forts nos malthusiens, hein ? Leur « argumentaire » sur ce point est des plus remarquables !
– « Le film, le livre et les commentaires occultent complètement la question démographique »
( Le point de vue des écologistes )
Pas du tout. Seulement « Soleil Vert » ne se résume pas à ce seul problème, ou à cette seule question. La pollution (conséquence de l’industrialisation), le dérèglement climatique (idem), l’épuisement des ressources etc. tout y est. Et bien sûr la surpopulation et l’euthanasie «volontaire». Sans oublier la violence et la dictature, ainsi que le complot derrière tout ça, dont le but est de maintenir le secret sur la fabrication de cette nourriture. On ne peut pas dire non plus que les commentaires (ou les critiques) occultent également la question démographique. Bon nombre de résumés de « Soleil Vert » commencent en présentant cette surpopulation comme la cause de tout le reste. Et d’autres, plus nuancés, nous disent que ce film, idem du roman, sont des alertes sur le risque de surpopulation.