LeMonde* critique Coca-Cola, mais chut… il ne faut pas le dire. Le journaliste peut raconter que le géant américain vide les nappes phréatiques. Julien Bouissou ne peut pas en déduire qu’il faut supprimer l’entreprise Coca-Cola. Comme toujours, l’article du journal de référence balance entre les arguments des Hindous qui manquent d’eau face à la concurrence de Coca-cola et l’argumentation de la multinationale qui accuse les paysans d’avoir des méthodes archaïques d’utilisation de l’eau. Pourtant, y’a pas photo, Coca-Cola n’a rien à faire sur la surface de la Terre, ici ou là : cette boisson n’a que des inconvénients.
Il y a quelques années un président de cette transnationale tenait un discours terrifiant : « Chaque être humain boit en moyenne douze fois par jour, que ce soit une boisson alcoolisée ou non, de l’eau en bouteille ou au robinet, et cela représente un marché quotidien de 48 milliards de boissons. Coca-cola n’en vend qu’un milliard par jour, cela fait seulement 2 % de part de marché, nos possibilités d’expansion sont donc considérables. » Coca-Cola n’est donc pas là pour satisfaire nos besoins, mais pour faire du fric. A l’heure où même l’eau potable commence à manquer, autant dire que Coca-cola est une entreprise normalement sans avenir.
Mais Coca-Cola, c’est la mainmise sur nos esprits. A partir de 1930, une série de publicités fixait le costume rouge et blanc du père Noël pour « aider » la marque Coca-Cola. Aujourd’hui, « soyons réalistes : à la base, le métier des médias, c’est d’aider Coca-Cola à vendre son produit. Or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible (Patrick Le Lay, PDG de TF1) ». Alors, plutôt que de boire de l’eau ou du jus de fruit de fabrication locale, on se précipite vers les refrescos, ces boissons gazeuses très sucrées indispensables pour couper la faim dans le ventre des pauvres. Il faut supprimer Coca-Cola.
Coca-Cola, c’est aussi le greenwashing. L’analyse du cycle de vie ou ACV est une notion apparue aux Etats-Unis en 1969. Il ne s’agissait pas d’une découverte de théoriciens de l’écologie, mais d’une problématique stratégique initiée par l’entreprise Coca-cola : faut-il mettre la boisson dans une bouteille de verre ou lui préférer le plastique ? Coca-Cola a « découvert » que les contenants en plastique seraient plus respectueux de la Biosphère une fois pris en compte toute l’essence nécessaire à la réutilisation du verre consigné. Depuis, les bouteilles plastiques ont conquis le monde entier. Mais l’ACV ne mesure ni l’impact sur les nappes phréatiques, ni la propension à l’obésité, ni surtout l’utilité réelle du produit. Il faut supprimer Coca-Cola.
Coca-Cola, c’est donc l’ennemi numéro un de la société humaine. Pourtant WWF s’acoquine avec cette entreprise peu recommandable. En Belgique, l’actuel président du WWF est Ronald Biegs, ancien directeur général de Coca-Cola en France et en Allemagne. Un accord international conclu depuis 2007 entre Coca-Cola et le WWF pour un montant de 23,75 millions de dollars a été affecté à un fonds « pour protéger les sept bassins fluviaux qui comptent parmi les réserves d’eau douce les plus critiques au monde » C’est complètement paradoxal et absurde : en soutenant ces projets, The Coca-Cola Company dit contribuer à résoudre la crise de l’eau dans le monde… tout en faisant baisser les nappes phréatiques en Inde. Il faut supprimer Coca-Cola qui dénature tout ce qu’il touche.
Les humains n’ont pas besoin de boissons manufacturées, ils ont seulement besoin d’eau potable et d’amitiés profondes. Supprimons l’entreprise Coca-cola, c’est facile. Il suffit de ne plus boire de coca-cola, en Inde et ailleurs…
* LeMonde du 5 mars 2011, Coca-Cola au centre de conflits sur l’eau en Inde.
Il faut lire le livre de William Reymond: Coca-Cola, l’Enquête interdite (aussi Toxic). Après, on ne voit plus les choses de la même manière. C’est le sirop de glucose-fructose qui fait des ravages mais aussi l’aspartam, de même que l’acidification des organismes (quel que soit le soda). Les très mauvaises habitudes (d’en faire une conso courante) sont en train d’engendrer des problème d’ostéoporose chez les générations « jeunes » dès la trentaine. Coca-Cola n’est qu’un exemple, bien sûr.
Il ne faut pas non plus diaboliser la boisson, le pire étant tout de même les ravages de l’alcool, me^me pour une soirée!
Encore faut-il avoir l’information initiale…
Je suis un « jeune », il y’a un an encore je ne buvais « QUE » ça ! Depuis que j’ai ouvert les yeux je ne bois que de l’eau plate, jus de pomme, de poire ou de raisin.
Le défaut d’information allant contre les intérêts dominants présente un frein majeur au changement. Le problème est similaire pour les abattoirs et la consommation de viande, les pesticides et la nourriture non-bio, les lobby et la politique, etc.
Encore faut-il avoir l’information initiale…
Je suis un « jeune », il y’a un an encore je ne buvais « QUE » ça ! Depuis que j’ai ouvert les yeux je ne bois que de l’eau plate, jus de pomme, de poire ou de raisin.
Le défaut d’information allant contre les intérêts dominants présente un frein majeur au changement. Le problème est similaire pour les abattoirs et la consommation de viande, les pesticides et la nourriture non-bio, les lobby et la politique, etc.
« …c’est facile. Il suffit de ne plus boire de Coca-Cola, en Inde et ailleurs… »
Un seul mot me gêne là-dedans : l’adjectif « facile ».
Personnellement je n’ai pas bu de cette boisson depuis des lustres ; mais j’en connais, parmi les plus jeunes, qui ne boivent QUE ça (et autres boissons gazéifiées trop sucrées), particulièrement chez les musulmans de stricte observance (à qui sont refusés certains plaisirs de la table, et qui compensent ainsi…).
P.S. qui n’a rien à voir : il n’y a sans doute pas que des hindous au Kerala, mais sans doute aussi des chrétiens, des musulmans, des buddhistes peut-être…