Surpeuplement carcéral, surpopulation humaine

Encore un article du MONDE sur les prisons surpeuplées en France : « un niveau historique qui devrait empirer avec les incarcérations liées aux émeutes ». Un commentaire pertinent :

« LE MONDE devrait consacrer au moins autant d’articles sur la surpopulation humaine qu’à la surpopulation carcérale. Certes il y a 74 513 personnes incarcérées en France pour 60 666 places opérationnelles. Mais il y a 8 milliards d’humains depuis novembre 2022 et personne n’envisage la capacité d’accueil de la Terre, ce qu’on appelle aussi capacité de charge. Il me semble qu’elle est déjà dépassée, la planète est aussi une prison dans laquelle beaucoup de monde ne mange même pas à sa faim. Un média de « référence » devrait se pencher sur cette question brûlante… » (Michel SOURROUILLE)

lire, La Terre est devenue une prison surpeuplée

Constater un surpeuplement est chose difficile est complexe. Il se définit comme un excès de population par rapport à des normes (classes, logement, prison…) qui sont variables par essence.

La proposition de loi n°1392 (juin 2023) établit qu’aucun texte législatif ne vient actuellement limiter le nombre d’élèves par classe. Il préconise qu’une classe ne doit pas dépasser vingt‑quatre élèves. Pourtant la limite était de 40 élèves à une époque. Dans un amphi, on peut mettre plus d’une centaine d’étudiant. Il n’y a aucun élément objectif qui permette de déterminer une capacité de charge maximum.

L’indice de peuplement d’un logement est ainsi défini par l’INSEE : une pièce de séjour pour le ménage ; une pièce pour chaque personne de référence d’un ménage ; une pièce pour deux enfants s’ils sont de même sexe ou ont moins de 7 ans, sinon, une pièce par enfant. Un logement auquel il manque une pièce est en situation de surpeuplement modéré. S’il manque deux pièces ou plus, il est en surpeuplement accentué. Autrefois toute une famille avec beaucoup d’enfants n’avait qu’une seule pièce à disposition. Il en est toujours de même dans les populations très pauvres. Les humains s’habituent à leurs conditions de vie quelles qu’elles soient et c’est là le problème fondamental. Alors, quel critère adopter ?

Le surpeuplement débute quand une population d’une espèce dépasse la capacité de charge de sa niche écologique. Il y a surpopulation. Mais quand la niche écologique de l’espèce homo sapiens est la terre toute entière et que cette espèce invasive se permet de grignoter tous les milieux de vie des autres espèces, le dépassement ne se ressent pas immédiatement, même à 8 milliards d’individus.

Vu le temps qu’il faut pour changer les mentalités, l’inertie démographique, on aurait du s’occuper dès 1798 (Malthus) à rendre notre niveau de population compatible avec la capacité de charge de la planète. Cela n’a pas été fait, tout au contraire des politiques natalistes gouvernementales lors de la révolution industrielle ont accompagné l’explosion démographique issue du développement. Alors comment faire pour endiguer le flot des animaux humains, sachant qu’ils restent allergiques à un choix raisonnable en matière de fécondité ? Attendre que mère-nature mette un terme à ses errements par les dérèglements du climat, la fin de ressources naturelles offertes gratuitement, la famine ? Attendre que les humains s’entre-tuent, ce qu’ils savent si bien faire, deux guerres mondiales n’ont pas suffit à calmer leurs ardeurs !

Il faudrait être aveugle pour, dans un pays culturellement évolué, ne pas savoir que les solutions douces à la surpopulation existent, MAIS aussi que si elles ne sont pas pratiquées volontairement, ce sont des solutions brutales qui nous tombent dessus. Malthus faisait déjà le diagnostic au tout début de la révolution industrielle : « Si on n’applique pas des obstacles préventifs à l’exubérance de la fécondité humaine, alors des obstacles destructifs (guerres, famines, épidémies…) provoqueront l’effondrement. »

La question de la limite demeure. Quel est le niveau optimal de population ? Nous sommes déjà 8 milliards, faudrait-il être 10 milliards ou 1 milliard ? Plus ou moins ? Il y a quelques 12 000 ans en Europe, Il y avait environ 300 000 chasseurs-cueilleurs… nous sommes passés rien que dans l’Union européenne à 448 millions. Où se situe le juste milieu ?

Du point de vue du très long terme, la seule solution pour une humanité en équilibre stable avec son écosystème, c’est une population de chasseurs-cueilleurs, donc pour l’Europe 300 000 habitants seulement. Comme les richesses qu’offre gratuitement la nature sont actuellement mis à mal de façon structurelle par la civilisation thermo-industrielle destructrice, ce nombre est sans doute sur-évalué. Par exemple, il n’y a plus de forêts primaires, la diversité biophysique n’existe plus, les saumons de remontent plus en masse le cours de l’Adour, etc.

De toute façon, nous pouvons pas savoir combien il y aura d’humains sur Terre dans 10 000 ans. Mais ce que nous pouvons faire aujourd’hui, c’est adhérer à l’association « Démographie Responsable » pour une auto-limitation de la fécondité humaine.

https://www.demographie-responsable.fr/

2 réflexions sur “Surpeuplement carcéral, surpopulation humaine”

  1. Parti d'en rire

    – « Il faudrait être aveugle pour, dans un pays culturellement évolué, ne pas savoir que les solutions douces à la surpopulation existent, [et blablabla] »

    Et bien sûr ON ne parle pas là de la carcérale, mais de la SURPOP tout court.
    Des solutions douces… qu’ON ose nous sortir !
    Pour la carcérale c’est un peu plus compliqué. Disons que c’est une autre chanson :

    Une chanson douce
    Que me chantait ma maman
    En suçant mon pouce
    J’écoutais en m’endormant
    La petite biche est aux abois
    Dans le bois se cache le loup
    Ouh-ouh-ouh-ouh-ouh-ouh
    Hm-hm-hm-hm, oh
    Mais le brave chevalier passa
    Il prit la biche dans ses bras
    La-la-la-la
    Oh-oh

    1. Nous avons lu avec le plus grand plaisir tout ce que votre brillant esprit vous a inspiré,
      mais avec vos grandes phrases, que nous n’avons pas bien compris,
      on ferait certainement de beaux contes
      aussitôt publiés qu’oubliés.

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