Augmenter la taxe sur l’électricité paraît à tout un chacun comme un crime de lèse-pouvoir d’achat ; ils considèrent que se brancher sur une centrale nucléaire ou une usine thermique est un droit acquis. Pourtant l’électricité n’existe que depuis récemment. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Les appareils électriques se rajoutent aux appareils électriques, sans électricité tu n’es plus rien. J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité qui nous redonneront un mode de vie plus en accord avec la nature des choses. Les pauvres devront alors se contenter le plus souvent de la lumière offerte directement par le soleil, les riches aussi… Vaste débat.
LE MONDE avec AFP : Bercy travaille à une augmentation de la taxe intérieure de consommation finale sur l’électricité (TICFE) au-delà des 32,44 euros par mégawattheure [MWh], qui était le niveau de taxation d’avant la crise inflationniste. Actuellement, cette taxe est fixée à 22 euros par mégawattheure. La ministre de la transition écologique et de l’énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre « le risque » d’aller trop loin dans l’augmentation de cette taxe :
« Si on va au-delà [des 32 euros/MWh], le risque, c’est qu’effectivement il y ait une augmentation de prix de l’électricité. Il faut être très vigilant parce que les Français modestes et les classes moyennes (…) auront la double peine. Ce sont souvent elles qui vivent dans des passoires thermiques »
LE DÉBAT
Samivel51 : C’est vraiment la dernière chose à faire, alors qu’on essaie de convaincre les gens de passer de l’essence à l’électricité. Et que la France produit son électricité, mais pas son essence.
Biosphere : Samivel, on a essayé de populariser les voitures thermiques et maintenant on s’aperçoit du réchauffement climatique et de l’épuisement des ressources fossiles. Échec d’orientation. On essaye maintenant de te faire passer au tout électrique, mais on oublie de te dire que électricité il faut la fabriquer. Avec l’uranium du Niger, une ressource de toute façon limitée ? Avec des éoliennes ou du photovoltaïque qui sont critiqués de toute part ?
Le Jobastre : Ce que je propose, c’est qu’on arrête des mots valise comme pouvoir d’achat et qu’on parle de reste à vivre. Que constaterons-nous alors ? Une forte baisse du disponible à vivre et pour tout le monde – du moins ceux qu’ils travaillent-.
Biosphere : Le reste à vivre correspond au montant en euros disponible chaque mois une fois toutes vos charges payées. Il faut s’interroger sur ce « reste à vivre », est-il nécessaire pour mieux vivre, ou serait-il complètement superflu de l’utiliser ? Vos besoins dépassent-ils déjà les possibilités de la planète ou pratiquez-vous déjà la sobriété énergétique ?
Artemis purple : Taxer l’électricité du quotidien plutôt que le kérosène des loisirs. On ne change pas de main à Bercy….
Biosphere : La (dé)taxation du kérosène découle d’une décision internationale sur laquelle la France n’a pas de prise. Mais nous sommes d’accord, le tourisme par avion, c’est mal. Le plus lourd que l’air commence à faire un vol de quelques dizaines de mètres le 17 décembre 1903. En 2103 il y a de fortes probabilités que nous aurons définitivement abandonné l’idée de ressembler à des oiseaux lestés de métal.
Pm22 : Nous avions l’électricité la moins chère d’Europe et la moins émettrice de CO2 grâce au nucléaire. Pour satisfaire les verts/rouges, nous avons sabré en partie notre filière nucléaire qui était la plus en avance du monde.
Biosphere : le nucléaire n’est « propre » que si on occulte l’énergie grise pour construire et entretenir les centrales, la gestion non résolue des déchets et le coût d’un démantèlement qu’on ne sait ni financier, ni techniquement solutionner. On ne peut pas regarder qu’un seul côté des réalités, c’est vouloir tromper autrui.
El Cornichon : Taxer l’énergie, c’est coller des boulets aux pieds à l’économie.
Biosphere : Sans électricité la vie économique d’une nation « moderne » s’arrêterait immédiatement. Or l’électricité n’est pas un besoin fondamental, l’électricité ne sera pas toujours facile à produire, nous avons donc besoin d’autres modèles de comportement. L’électricité amène certes le confort du quotidien et la multiplicité des objets de loisirs (télévision, téléphone, portable…). Mais il y a destruction des valeurs traditionnelles, rejet de la notion de labeur physique, dégradation des rapports communautaires. Une société sans électricité existe déjà dans beaucoup de pays qui connaissent les coupures de courant… quand ils sont reliés au réseau !
Frax : Je rappelle que l’inflation est revenue ce mois-ci à un niveau de 1,2 %/an. L’inflation c’est fini. On passe à autre chose!
Biosphere : L’inflation c’est comme le chômage, ça va, ça vient. Mais on sait de source sûre que nous allons droit vers une stagflation durable, à la fois stagnation de l’activité économique et inflation. La raréfaction des ressources et notre nombre multiplié par la surconsommation font en sorte que nous allons vers l’envolée des prix et l’effondrement de la société thermo-industrielle. Sûr, on va passer à autre chose !
K@nny : On ne peut pas recevoir 100 milliards d’aide quand les prix augmentent et ne pas devoir les rembourser en contre-partie quand les prix baissent … c’est une simple logique. Tu empruntes mais ensuite tu rembourses.
Biosphere : Enfin un point de vue raisonnable auquel il faut adjoindre le fait que « les aides » se font au détriment de l’équilibre budgétaire national. Alors quand la France a un endettement de 3200 milliards d’euros, il ne devrait étonner personne qu’il faudra payer la facture d’une manière ou d’une autre. Une dette collective de 47 000 euros par habitant, bébé compris, ce n’est pas rien.
Toujours plus surpris : Et pourquoi pas une taxe progressive en fonction de la consommation ? Les premiers kWh seraient peu taxées tandis que celles excessives, déraisonnables le seraient davantage ?
Biosphere : Une bonne mesure, mais qui a un grave défaut : les riches pourront toujours payer ! Mieux vaut instituer un rationnement qui met tout le monde à égalité. La carte carbone, vous en avez déjà entendu parler ?
Post it : Les gilets jaunes, ça parle encore à nos politiques ?
Biosphere : Ah, la question de l’acceptabilité sociale de mesures contraignantes !!! Nos politiciens sont aussi aveugles que les électeurs/consommateurs…Les décisions politiques actuelles sont engluées dans le court terme de la protection du « pouvoir d’achat ». On fait comme si les réalités biophysiques de l’épuisement à terme des ressources terrestres n’existaient pas. Qu’on résiste ou non, les factures de l’électricité, de l’essence, du gazole, et même de la nourriture de base vont un jour ou l’autre s’envoler. On a le choix entre attendre le choc énergétique et le supporter de plein fouet, ou apprendre aux gens, par l’augmentation progressive des prix, qu’il faut économiser dans tous les domaines. L’acceptabilité sociale ne peut correspondre aux désirs de consommation des gens mais à une lutte féroce contre les inégalités de revenus.
En savoir plus grâce à notre blog biosphere
électrification à marche forcée des usages
extraits : Pour transporter l’électricité des lieux de production éloignés de ceux de consommation, les réseaux constituent l’infrastructure la plus complexe jamais construite par l’homme. A chaque fois que l’on appuie sur un interrupteur, c’est un peu de l’ordre d’un miracle qui se produit car la production doit toujours égaler la consommation. En 1998, par exemple, lors de la finale de la Coupe du monde de football, pendant que les supporteurs exultaient, les gestionnaires du réseau, eux, ont dû faire leur possible pour compenser, à la mi-temps, un écart préoccupant entre la production et la consommation d’environ 1 500 mégawatt (MW) en moins, presque l’équivalent de la production d’un réacteur EPR. Très centralisé, en forme d’étoile, ce réseau, structuré par l’énergie nucléaire, n’est pas conçu pour accueillir de l’électricité venant d’une foule de sites différents. La solidité de ces infrastructures sera à l’épreuve d’événements climatiques plus fréquents. Des conflits armés s’attaquant à ces infrastructures seront encore plus violents.
électricité coupée, plus rien ne fonctionne
extraits : Je travaille régulièrement en Afrique depuis 30 ans et, là-bas, tout le monde est habitué aux coupures, même dans les capitales. Personne n’est jamais prévenu et les coupures peuvent durer de 2 heures à .. 15 heures d’affilée. Beaucoup plus embêtant, les coupures d’eau : raison pour laquelle dans toutes les salles de bain vous trouvez une bassine ou un seau d’eau, régulièrement approvisionnés. Et on apprend très vite à se laver avec un godet dans une main, le savon dans l’autre ! ….
Électricité, avantage et inconvénients
extraits : Dans mon petit carnet de notules le 16 septembre 1972 j’imaginais ainsi le monde à venir : « Les vapeurs toxiques commencent à diminuer d’intensité. Les foyers peuvent dès à présent ouvrir l’électricité, mais pas plus de 3mn et 45 secondes… » L’électricité à volonté n’aura eu qu’un temps. En 1879, Thomas Edison inventa l’ampoule à incandescence. Depuis notre univers n’est plus le même. Aujourd’hui sept millions d’éclairages urbains, lampadaires, candélabres et autres boules lumineuses entretiennent un obscur presque clair jusque dans les villages les plus reculés de France. Cette consommation d’énergie atteint six milliards de kilowatts heures, soit 2,5 réacteurs nucléaires qui ne servent en définitive qu’à éclairer le ciel….
Électricité, les scénarios de RTE pour 2050
extraits : Sobriété énergétique, je crie ton nom. Aux États-Unis au début du XXe siècle, il a fallu 46 ans pour qu’un quart de la population adopte l’électricité. Lénine suivait alors le courant : « Le communisme, c’est l’électricité plus les soviets. » Aujourd’hui il faudrait s’attaquer à la « pauvreté énergétique », le monde entier se devrait d’adopter le modèle de la civilisation thermo-industrielle. Demain, les coupures généralisées de courant seront sans doute le premier signe de l’effondrement de cette civilisation…..
électricité, les inconvénients d’un avantage
extraits : Du côté production, le parc nucléaire français compte aujourd’hui trente-deux réacteurs de 900 mégawatts (MW ) en activité, vingt réacteurs de 1 300 MW – dont deux à la centrale de Flamanville, depuis les années 1980 – et quatre de 1 450 MW. On va ajouter l’EPR (European Pressurized Reactor) de Flamanville. Avec près de douze ans de retard, EDF a commencé à charger le combustible dans le cœur du réacteur nucléaire à eau pressurisée européen et disposera de son réacteur le plus puissant, soit 1 600 (MW). Du côté consommation, le réseau électrique français de distribution fait 35 fois le tour de la Terre, soit 1,4 million de kilomètres de lignes….
panne gigantesque d’électricité, un bienfait
extraits : L’Inde consommait à peu près 35 000 gigawatts/heure en 1970, 700 000 en 2010. Peut-on dire que les Indiens sont vingt fois plus heureux qu’il y a quarante ans ? Une panne gigantesque d’électricité vient de frapper la moitié du pays pendant deux jours fin juillet : plus de métro et moins de trains, embouteillages, mineurs qui restent dans le fond de la mine, usines en arrêt… les conséquences sont en cascade. Dans un pays comme la France où tout passe par l’électricité, une panne électricité géante serait un cataclysme. Mais un jour il faudra bien se passer du nucléaire et des combustibles fossiles.Qu’on le veuille ou non, l’avenir sera dans la frugalité, certainement pas dans le toujours plus. L’accès à l’électricité n’est pas un droit, que ce soit en Inde ou ailleurs. Nous sommes dépendants des ressources naturelles, il faudrait en prendre conscience lors de chaque black-out !
Taxer l’électricité est absurde sauf à vouloir foutre en faillite toutes les entreprises et clochardiser davantage la population par le chômage ! Les entreprises délocaliseront vers des pays au prix énergétique moins cher, donc par ricochet l’État perdra des ressources en impôts et taxes, autrement dit les dettes publiques seront dans un état plus catastrophique !
– « Biosphere : Enfin un point de vue raisonnable […] »
Au sujet de quoi, raisonnable ? La Dette pardi !!!
Et là encore ON se laisse abuser (amuser) par ça. Et ON répète, après le Maître :
– « Une dette collective de 47 000 euros par habitant, bébé compris, ce n’est pas rien. »
Non ce n’est pas rien, la Dette. C’est juste du vent. Décolonisez votre imaginaire, bon sang !
Demandez donc à Bernard Maris qu’il vous l’explique, la Dette :
– Comment le capitalisme nous impose une forme d’esclavage par la dette ? par Bernard Maris
( lactucitoyenne.fr 07 janvier 2024 )
Et puis demandez aux Japonais, champions du monde en la matière, ce qu’ils en pensent et comment ils s’en arrangent :
– Comparez l’économie des pays: Japon vs France (fr.countryeconomy.com)
Tant qu’ON persistera à raisonner (résonner, comme les corps creux) et à chercher des solutions dans le cadre du Système, ON ne fera que tourner en rond !
– Dette d’argent, dette de sang, par Bernard Maris (sectioncliniquenantes.fr/)
Bernard Maris nous explique l’argent, le crédit, la dette, le capitalisme etc.
– « Éteindre les dettes reviendrait à éteindre le pouvoir des puissants sur les plus faibles, et c’est inadmissible – pour les puissants évidemment ! Ainsi la monnaie, la dette, restent inséparables d’un minimum de servitude. L’argent est ce qui permet de ne pas regarder les autres dans les yeux (Georg Simmel). C’est ce qui supprime l’honneur, par exemple, qui oblige à regarder dans les yeux, et institue la fable de l’égalité entre les hommes » (page 7)
Particulièrement intéressante, la double conclusion («conclusion en queue de poisson, exactement comme dans Malaise dans la culture») pages 8 et 9.
Il est certain qu’on ne fera jamais une politique d’économie d’énergie dans un monde où l’énergie est si peu chère par rapport à ce qu’elle nous apporte.
Aujourd’hui faire des travaux d’isolation n’est pas rentable sauf à une échéance qui dépasse l’espérance de vie de beaucoup d’entre nous.
Certes ON peut le voir comme ça, l’énergie (électricité, essence etc.) n’est pas chère. Par rapport à ce qu’elle nous apporte. La preuve… ON la gaspille.
Seulement ON peut dire la même chose de la nourriture, de l’eau, des appareils électro-ménager, de la Bagnole, des soins de santé et j’en passe.
À ce moment là, si ON ramène tout à l’Argent, ON peut effectivement en conclure que tout ça est du LUXE. Dont ON peut se passer. Sauf bien sûr les (très) riches, ceux qui engrangent comme s’ils devaient vivre mille ans, au moins !
Mais alors pourquoi, eux seuls auraient droit à une « vie confortable » ?
Réponse : Parce qu’ils le valent bien. 😉
» Biosphère : …Alors quand la France a un endettement de 3200 milliards d’euros, il ne devrait étonner personne qu’il faudra payer la facture d’une manière ou d’une autre. Une dette collective de 47 000 euros par habitant … »
Et oui le niveau d’endettement de la France est obèse ! Il n’y a plus aucune solution crédible qui ne se terminera pas par de très graves conflits sociaux !
Faisons le point des soit disant solutions de nos UmPs :
1/ Augmenter les impôts, oui mais de qui ? Des très riches ? Au mieux, on peut les avoir une fois, mais après ils s’adaptent très vite, et délocalisent leur patrimoine personnel, voir leur entreprise. Des pauvres et des classes moyennes qui ne parviennent plus à joindre les 2 bouts ? Et on se retrouvera avec encore plus de gilets jaunes. Les fonctionnaires ? Non les politiciens ne s’attaqueront pas à leurs clients électoraux.
(suite) Ne reste plus que ceux de la classe moyenne supérieure, mais ils ne seront jamais assez nombreux pour résorber les dettes, et eux-aussi prennent des disposition pour sauver leur patrimoine, notamment l’expatrier.
2/ Après d’autres politiciens disent qu’il faut baisser les taxes et impôts ou alors les maintenir au même niveau qu’aujourd’hui. Mais ça baisserait les ressources de l’État, et aggraverait les dettes. Mais ces politiciens là, disent que ce n’est pas un problème de fiscalité, mais d’attractivité du territoire pour les investisseurs. Bref, qu’il s’agit d’augmenter les ressources de l’État en augmentant le nombre d’entreprises en France.
3/ Après d’autres politiciens disent qu’il faut baisser les dépenses publiques, mais le problème étant que le Pib français dépend à hauteur de 58% des dépenses publiques. Bref, supprimer les dépenses publiques et le Pib chute mais par effets dominos, les recettes fiscales aussi. C’est donc une solution récessive aussi, et ça multiplierait donc le nombre de gilets jaunes dans la rue.
4/ D’autres encore disent qu’il faut augmenter les dépenses publiques, comme ça par ricochet on empocherait d’avantages de recettes fiscales….
En résumé tous les UmPs sont aux abois ! Et oui aucune solution ne fonctionnera, car c’est très simple, les biens et services qu’on produit ce sont des matières premières et de l’énergie transformées ! Mais tous ces UmPs croient que ce sont leur génie et leurs incantations qui vont permettre de créer des richesses et tout ça sans émettre de CO2.
L’électricité dépense de luxe… ben oui.
Comme l’essence, produit de luxe par nature. Que dis-je, par essence. C’est vrai qu’elle n’est pas assez chère, l’essence ! Ben non, tellement qu’elle est rare son juste prix devrait être de quelques milliers d’euros, le litre. Et puis tellement qu’elle est précieuse elle ne devrait être vendue qu’en jolies petites fioles. Par Chanel, Dior et Consort.
Et l’électricité uniquement dans des piles, Varta et Duracell !
Et n’oublions pas non plus de taxer à mort le sapin de Noël, symbole de gabegie, et le barbecue, symbole de virilité !
Oui mais d’abord faucon en «débatte» un peu… non ?
– « J’attends avec impatience les grandes pannes d’électricité [!!!] »
=> Et voilà où ça mène l’impatience. La fatigue et en même temps.
– « Ah, la question de l’acceptabilité sociale de mesures contraignantes !!!
Nos politiciens sont aussi aveugles que les électeurs/consommateurs… »
=> Ah ça c’est ben vrai ça !!! J’attends avec impatience l’arrivée des Khmers Verts !
Bref, n’importe quoi. Et après ON s’étonne, ON s’indigne, ON s’insurge et ON pleurniche… que les Zécolos ne soient pas pris plus au sérieux.