Tokyo2020, Paris2024, des jeux olympiques dispendieux

Sur ce blog, nous sommes contre les Jeux Olympiques, le Tour de France, le Mondial de foot, etc. Nous sommes contre tous les sports massifiés, délocalisés, symboles du culte de la performance et de la marchandisation des humains. Le sport-spectacle est avec la publicité un des meilleurs moyens d’anesthésier le peuple en occultant la hiérarchie des vraies valeurs. Prenons les JO 2024 à Paris. L’opposition à l’organisation des Jeux est bien minoritaire, LE MONDE* en parle cependant. Sur Internet, plusieurs pétitions ont collecté quelques milliers de signatures dénonçant une compétition trop ­coûteuse, trop polluante, trop ­élitiste. Le maire écologiste du 2e arrondissement, Jacques Boutault, ­dénonce une « compétition qui valorise des valeurs complètement obsolètes d’un pays contre un autre pays ». Des intellectuels et des associations ont dénoncé, dans un appel du 6 octobre 2016 paru dans Libération, un « indécent gaspillage financier, économique et écologique qui ne bénéficiera qu’à la multi­nationale du Comité olympique international (CIO) ». Considérons dans notre article uniquement l’aspect financier pour justifier notre opposition à Paris2024.

Sur le papier, le budget prévisionnel des Jeux à Paris s’élèverait à 6,6 milliards d’euros, dont près d’un quart d’argent public. On peut déjà dire que c’est complètement minimisé, les précédents le montrent amplement. Déjà le prix des Jeux 2020 met Tokyo à l’épreuve*. La capitale nippone fait face à l’envolée des coûts de l’organisation des JO d’été. Le budget final est évalué par le comité organisateur entre 9,6 et 11,3 milliards d’euros. Au moment de sa candidature, Tokyo affirmait que les coûts ne dépasseraient pas 5,9 milliards d’euros. Les chiffres des dossiers de candidature relèvent de la fiction. Les dépenses opérationnelles, pour la sécurité ou encore les transports, sont largement sous-estimées. La multiplication des épreuves des JO contribue également à faire grimper la note globale. La facture totale au Japon pourrait même atteindre 23 milliards d’euros. Rappelons que les JO d’hiver de Sotchi en Russie, en 2014, ont coûté 38 milliards d’euros. Rappelons cette déclaration de Boris Johnson, maire de Londres, ville hôte des jeux olympiques de 2012 : « Les Jeux de Londres ne seront pas les jeux de l’austérité. » Mais la ministre britannique chargée des Jeux déclarait : « Personne ne se doutait que la Grande-Bretagne allait  connaître l’une des pires récessions de son histoire … Si nous avions su, il est quasiment certain que nous n’aurions pas postulé. » Rappelons cette déclaration anti JO d’Anne Hidalgo : « Il n’est pas question pour Paris et pour la France d’avoir une candidature de témoignage. Avoir des rêves c’est magnifique, les réaliser c’est encore mieux… Une candidature, c’est particulièrement coûteux. Cette course au toujours plus a laissé des éléphants blancs dans certaines villes. » Pendant sa campagne pour les municipales, elle avait été encore plus claire : « Les Jeux, ça coûte cher, y compris la candidature en soi coûte cher, et les Jeux dispendieux, je crois que ce n’est plus du tout d’actualité. »*** Les JO sont d’abord et surtout une histoire de fric, mais les politiques restent insensibles puisque ce n’est pas eux qui payent.

Face à la facture prévisible, Rome et Budapest avaient renoncé pour 2024. Mais la maire de Paris Anne Hidalgo avec le président Macron ont choisi la gloriole au détriment du porte-feuille des contribuables. C’est d’autant plus injuste que le CIO – structure à financements totalement privés – est exonéré d’impôts, comme le veut la « tradition » selon laquelle les grandes structures comme la FIFA (Fédération internationale de football) ou encore World Rugby bénéficient de tels avantages en échange de l’octroi d’un événement. Notre conclusion, c’est que les gens normaux se fichent complètement des JO, ils veulent simplement l’éducation, la santé et des emplois en phase avec l’équilibre environnemental.

* LE MONDE du 24 juin 2017, Jeux olympiques 2024 à Paris : des adversaires inaudibles

** LE MONDE éco du 24 juin 2017, Le prix des Jeux met Tokyo à l’épreuve

*** LE MONDE du 9-10 novembre 2014, JO 2024 : Hidalgo réplique à Hollande

4 réflexions sur “Tokyo2020, Paris2024, des jeux olympiques dispendieux”

  1. 1./ Il y a en effet, à ce jour, 6 pétitions contre les J.O. dont l’une d’entre elles atteint les 21.000 signataires (http://www.mesopinions.com/petition/sports/appel-referendum-candidature-paris-aux-jo/28276)
    2./ Le mensonge est partout, surtout chez les organisateurs, par exemple des récentes “Journées olympiques”. En effet, ils ont eu le culot d’annoncer 320.000 participants à ces deux journées. Le vendredi, il y en avait quelques centaines ; et le samedi quelques milliers. Mais guère plus. On peut s’en rendre compte avec des photos aériennes visibles sur le Net.
    3./ Oui, les JO sont un gouffre financier mais que personne ne remet en cause, contre lequel personne ne proteste parce qu’il s’agit de sport.
    4./ Les valeurs et idéaux olympiques sont de la pure idéologie. Ils énoncent le contraire de ce qu’ils sont réellement. L“’amitié entre les peuples” n’est que rivalité entre nations et athlètes qui sont censés les représenter, etc. Le “respect”, le “fair-play” sont les mots qui tentent de remplacer le dopage généralisé.
    5. / Attendons la décision finale, le 13 septembre prochain. Souvenons-nous encore que pour les J.O. de 2012, Paris était l’évidence. Ce fut “London”…

  2. Les Jeux Olympiques en effet, cumulent beaucoup de défauts
    Nationalisme (tout le monde compte les médailles par pays), dépenses faramineuses (l’état de la Grèce est, pour partie, conséquence de son aveuglement sur ce point), mensonge car c’est chaque fois déficitaire et chaque fois les politiques (à nous de ne pas les croire, il est vrai) le présentent comme une opération neutre, voire positive. Triche aussi bien sûr avec des affaires de dopages récurrentes, gigantisme, hubris à l’Etat pur, bref je suis pour l’abandon total de ce projet qui ne participera qu’à dépenser et à défigurer la capitale.

  3. Entièrement d’accord avec Biosphère sur ce sujet !
    Espérons que Nicolas Hulot soit sur la même longueur d’onde et qu’il parvienne à dissuader Jupiter.

  4. Plus que le coût final (réel) de ces manifestations, les JO sont la glorification de la fraude, du mensonge, de la corruption et du doping.
    [Autrefois à la gloire du « sport », ils sont devenus sans intérêt (sauf pour le CAC40) ]

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