Les vacances pour tous, le tourisme au long cours, tout cela s’éloigne définitivement de nos projets d’avenir. La crise financière a entraîné un changement de perception des ménages, le prochain blocage énergétique fera le reste. Bien sûr ceux qui partent déjà en voyage à l’étranger ne pensent pas encore aux limites de la planète : 65 % des touristes qui ont été client d’une agence de voyage en 2008 veulent encore s’évader à l’étranger (sondage TNS Sofres). Mais plus d’un Français sur deux interrogés par Ipsos (Le Monde du 1er avril) déclare qu’il ne partira pas en vacances cet été. Pour ceux qui partiront, l’heure sera aux économies, basées sur des déplacements en France qui se recentrent sur le noyau familial, très loin donc d’un tourisme transfrontières.
Nous allons rapidement vers un tourisme lent, de proximité, qui rejettera l’avion et les fantasmes de vacances paradisiaques. Tout le système publicitaire nous dit encore le contraire et cultive la psychologie du « plus vite, plus loin, plus souvent et toujours moins cher ».
Mais nos concitoyens sont inquiets de l’état de la planète et savent déjà qu’il faudra aller moins vite, moins loin, moins souvent (et que ça coûtera beaucoup plus cher).
Samuel Beckett : « On est tous cons, mais pas au point de voyager. »