Tous coupables, on a pourri grave la planète

Julien Doré : « Tu sais, c’est la honte/Qui me sert de papier/J’ai dessiné ta tombe/Avant même de te bercer. » . Le chanteur évoque sa culpabilité d’adulte laissant aux enfants un monde pourri par sa génération. Entre espèces en voie de disparition et montée des océans, nos voyages en voiture ressemblent à un enterrement, nos transports en avion une route vers l’enfer. Nos pulsions écocidaires deviennent suicidaires, entre méga-feux et pluies diluviennes. La souillure généralisée de notre habitat lèguent un avenir poubelle sur une planète qu’on a vidé de sa vie prolixe pour en faire un milieu minéral et sans âme. « Le monde serait sans doute mieux sans nous, les humains » me murmure une voix intérieure. Homo sapiens n’est pas pas assez intelligent pour respecter mère Nature, et trop intelligent par ses armes de destruction massive de la vie et de la Terre. On pourrait même se lancer dans un hiver nucléaire !

Nous avons tous collectivement la responsabilité générationnelle de n’avoir pas su maîtriser notre démesure et décroître tant qu’il en était encore temps. Sorry Children* nous propose de formuler sur les réseaux sociaux des excuses : « Dans quelque temps, le monde n’aura rien à voir avec celui dans lequel nous vivons aujourd’hui. Cette situation critique nous oblige à regarder les choses en face : à moins que nous ayons tout fait pour éviter le pire, nous aurons tous une responsabilité envers nos enfants. » La campagne #lapireexcuse propose à chaque adulte de se projeter au moment de sa mort et de formuler des excuses aux jeunes générations pour l’inaction climatique des décennies passées. Là où les rapports du GIEC accumulés et les mises en garde rationnelles réitérées ne semblent pas fonctionner, la culpabilité devrait devenir un moteur du changement.

Mea culpa, mea maxima culpa, c’est ma faute, ma plus grande faute. Le sentiment personnel de culpabilité est un bon signe, celui de prendre conscience et de vouloir faire autrement. Cette intériorisation des contraintes à s’imposer sur soi-même ne relève pas du « péché » à la mode catholique, mais d’une conséquence logique d’une réalité biophysique. Nous détruisons la planète et donc les conditions de vie de nos générations futures. Mais comme les humains sont trop souvent soumis à la force des habitudes, cela demande un effort sur soi quand le voyage en voiture est devenu la norme et le tourisme une obligation. Contre nos penchants funestes, un processus de culpabilisation devrait être mis en place, auquel succéderait le sentiment de culpabilité, puis viendrait ensuite la résolution personnelle de se passer de voiture et de bien autre choses. Ressentir la « honte de voler » en avion nous semble tout à fait normal, rationnel, moralement nécessaire, et même inéluctable. La diminution de nos émissions de gaz à effet de serre sera voulue ou subie.

Pour en savoir plus grâce à notre blog biosphere :

6 avril 2019, Écologie, culpabiliser pour ressentir la culpabilité

17 juillet 2021, Torrents de boue en ville, mea maxima culpa

* Sorry Children. Les pires excuses à donner à nos enfants pour avoir ravagé la planète et autant d’actions pour y remédier (Alternatives, 144 pages, 19,90 euros, sortie le 21 septembre 2021).

10 réflexions sur “Tous coupables, on a pourri grave la planète”

  1. « Tous coupables, on a pourri grave la planète »

    Ce sont surtout les Industriels et les Gouvernements les principaux responsables ! Ce sont eux qui modifient nos modes de vie ! Ce sont les industriels qui ont décapité tous les artisans locaux moins productifs car beaucoup moins mécanisés en robots ! Ce sont aussi tous les industriels qui ont décapités toute la paysannerie et provoqué l’exode rural. Ce sont aussi à cause des industriels qu’on est devenu de plus en plus dépendant de l’automobile afin d’obtenir un job pour gagner de l’argent afin de manger et se loger. Et les gouvernements pour obtenir de la croissance a soutenu tous les industriels. Toutes les technologies y compris dans les services publiques nous ont été imposées ! D’ailleurs tous les industriels et financiers ont plus de poids sur le gouvernement que nous les 67 millions d’électeurs !

    1. De ce qu’on pense de ce qu’on vit, les dirigeants n’en ont rien à péter ! On ne décide de rien ! Habiter à la campagne vous n’avez plus de boulot, ni de commerce pour faire ses courses, alors vous êtes dépendant de l’automobile, surtout que beaucoup de lignes de chemin de fer ont été démantelées.

      Ce sont réellement les industriels financiers et dirigeants de l’état qui nous imposent notre mode de vie ! D’ailleurs aux USA c’est encore pire, eux n’ont pas seulement des Agences de communication mais aussi des Agences d’altération de la Perception, pour soutenir tous les industriels. Ces agences d’altération de la perception ont pour rôle de nous faire accepter toutes les technologies et bio-technologies. Ça consiste à altérer notre perception pour faire tomber tous nos préjugés sur les technologies qu’on veut nous imposer et faire croire qu’elles ont que de l’agréable et pas grand chose de nocif.

    2. Je ne suis pas d’accord à dire « Tous coupables » car c’est dédouaner la responsabilité des industriels, financiers et dirigeants qui nous imposent notre mode de vie technologique.

      D’ailleurs même aux Usa la population a plus de droit qu’en France; car les amishs ont des terres où ils peuvent vivre comme ils l’entendent. Les amishs ne pourraient pas vivre en France, car le gouvernement va tout imposer par la coercition = l’éducation, la vaccination, le mode de vie, bref absolument tout !

      1. Faut appeler un chat un chat ! Les industriels et les financiers ce sont les capitalistes. Peut-on dire pour autant que les capitalistes sont les seuls RESPONSABLES (et COUPABLES) ? Et par conséquent, que NOUS, pauvres diables, serions blancs comme neige. Pas si simple.
        Comment ça, un peuple qui vote n’a aucun poids ? Sommes-nous réellement obligés, contraints, de consommer tout et n’importe quoi, et toujours plus tant qu’à faire ? Comment ça, les amish ne pourraient pas vivre en France ? Pourtant, il existe bien en France des communautés mennonites, et des gens qui vivent hors-réseaux, dans la simplicité volontaire, non ?

        1. Non on ne décide de pas grand chose (biosphère m’a coupé des commentaires car j’avais mis plus d’exemple)

          Dès lors qu’on manifeste un mode de vie contraire à ce que le système thermo-industriel veut, on se prend le rouleau compresseur en pleine figure Je vais citer un nouvel exemple En effet une de mes sœurs déteste se maquiller ! Et alors toutes les remarques en masse qu’elle se prend à la figure « T’es pas féminine, t’es pas présentable pour un boulot, par l’expression « tu pourrais être plus jolie, évidemment il faut entendre ‘tu serais plus fréquentable » Et encore là je ne mets qu’un échantillon. Mais l’industrie cosmétique va financer les magazines de mode pour fabriquer l’opinion publique, faire en sorte que les femmes qui refusent de se maquiller soient stigmatisées D’ailleurs ça va jusqu’à la publicité ou les émissions de Christine Cordula qui fera de toi un monstre si tu ne suis pas les dictats de l’industrie cosmétique et textile

        2. Parti d'en rire

          C’est même prouvé scientifiquement. Si les nanas sont si bandantes et si transcendantes, c’est la faute à Christina Cordula.
          Heureusement que Biosphère filtre un peu, parce que des exemples comme ça on pourrait en remplir des pages et des pages. Et là bonjour le bilan CO2 de nos sempiternelles conneries. 🙂

        3. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. La pression esthétique a d’abord commencé sur les femmes. A présent c’est aussi sur les hommes, il y a 20 ans en arrière je n’aurai jamais vu autant de matos pour s’épiler dans le rayon homme dans les supermarchés. On m’ a déjà même fait la remarque sur le fait que je ne m’épiler pas sous les aisselles, et que c’était sale de garder ses poils. On voit même de plus en plus d’hommes qui s’épilent les jambes (en faite ils s’épilent partout mais avec les short ça se voit immédiatement). Puis si tu as le malheur de sentir un peu la transpiration, on te fera remarqué qu’il existe des déodorants. A présent quand t’es homme tu n’as même plus le droit de vivre ta calvitie tranquille, on te fera remarquer qu’il existe tout ce qu’il faut pour remédier aux chutes de cheveu. Donc oui on devient une société hygiéniste à l’extrême, pour satisfaire tous ces industriels

      2. Certains pensent que le Capitalisme serait le système qui conviendrait le mieux à la «nature humaine». À ceux-là je leur demande de quoi ils parlent, ce qu’ils en savent de ce machin, finalement très pratique pour botter en touche. Le Capitalisme, aujourd’hui mondialisé, est bien plus qu’un système économique, il est une idéologie. On peut parler aussi d’une religion, qui formate nos esprits (nos façons de penser et donc de faire) depuis le berceau. Nos parents étaient eux aussi formatés dans ce sens, on ne va quand même pas remonter à Mathusalem pour faire reposer la Faute sur les Autres. C’est pas moi c’est l’Autre ! C’est pas la Poule c’est l’Oeuf, etc. Avec cette façon de penser on n’en sort pas.

  2. En un rien de temps ils deviennent grands
    Et sont alors aussi cons que leurs parents.
    Par définition ils sont bien sûr innocents
    Mais n’en faisons pas des petits saints pour autant.

    En attendant, NOUS les «grands» n’allons pas bien dans nos pauvres petites têtes.
    Depuis longtemps déjà on a perdu le Nord, mais surtout, surtout, comme le chante ce petit chanteur «écolo-engagé», on est fatigués. Faut donc pas s’étonner de patauger dans le grand n’importe quoi.
    Tout et n’importe quoi nous rend fiers, comme nous rend coupables. Tiens, moi par exemple, quand je vois leur réussite je suis fier d’avoir échoué. D’un côté plus rien à foutre, après moi le déluge, et de l’autre cette maladie à la mode, la solastalgie, sur fond de culpabilité. Le nihilisme quoi. Nous en sommes là, et putain que ça fait mal ! Allo Maman bobo ! Et c’est pas Souchon, Doré, Nicolas, Greta et Compagnie qui diront le contraire.

    1. Parti d'en rire

      Alors puisque nous ne pouvons faire que ça, en attendant il nous faut fuir.
      Et là à chacun sa came, tout le truc est là. Le chanteur niais chantera des chansons niaises, le médiocre scribouillard pondra de la médiocrité, l’innovateur à la con des innovations à la con, comme ce «générateur d’excuses», ce Sorry Children, en attendant tout est bon.
      Passe moi le fouet mon petit poussin. Claac claac !!! «Mea culpa, mea maxima culpa, c’est ma faute, ma plus grande faute !» Claac claac !!! Oh que ça fait du bien ! Surtout quand ça s’arrête.
      Non sérieusement, je m’excuse d’être de ce monde, j’aurais dû frapper avant d’entrer. Je demande pardon à tous les marmots que Dame Nature, le Hasard ou que sais-je m’ait fait humain, et si con par-dessus le marché. Parce qu’à choisir, j’aurais voulu être baleine ou escargot.

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