En page trois, mon quotidien préféré se réjouit du record d’affluence au Mondial de l’auto, soit 1,433 millions de visiteurs et des contacts innombrables pour en vendre tant et plus pour encombrer nos routes. En page 24, un reportage sur la Fiat 500 qui « exécute le 0 à 100 km/h en 7,9 secondes ». Pas mal pour une citadine dont le moteur devrait être bridé à 50 km/h. Non M. Jean-Michel Normand, on ne doit pas faire de publicité pour « la pétillante 500 Abarth » qui « ne se refuse rien ». En page 27, on nous assène que « Hamilton s’approche du titre » alors que la F1 aurait du rester interdite depuis le premier choc pétrolier de 1973. Non, M. Bertrand d’Armagnac, « tous n’ont pas désormais les yeux tournés vers le Grand prix du Brésil » !
Mais ce jour 21 octobre, LeMonde fait aussi un long reportage sur les pauvres malheureux qui ont passé « huit semaines sans voiture ». Il s’agit d’une expérience inoubliable pour les quatre personnes concernées. Oui, tu as bien lu, d’un côté 1,433 millions de personnes, de l’autre quatre cobayes. Le sapeur-pompier : « Avant, je pensais voiture ». Une salariée de banque ajoute, « J’étais intoxiquée ». Je conclus comme le réalisateur de télévision : « Après dix jours de sevrage, je n’éprouvais aucun symptôme de manque ! ». Je suis donc en total désaccord avec la journaliste Nathalie Brafman qui recopie en dernière phrase cette sentence : « Même si elle dort pratiquement tout le temps au parking, la voiture, c’est la liberté. Et la liberté, ça un prix ! » Non, Nathalie, la voiture n’est pas une liberté mais un esclavage, une pompe à pétrole et un perturbateur de climat.
Le Monde devait embaucher d’autres journalistes, un peu plus réalistes.