Trop nombreux pour la planète, vive la démographie verte

LE MONDE* ose ce titre : « Trop d’humains pour la planète ? » L’article de Martine Valo donne quelques indications précieuses : « Le nombre d’humains a été multiplié par sept en deux siècles, nous sommes donc désormais sept fois plus à consommer, émettre toujours plus de gaz à effet de serre, à occuper l’espace jusqu’alors dévolu à d’autres espèces… Face à la crise écologique, certains plaident en faveur d’une décroissance de la population… Après les pays anglo-saxons, apparaissent en France des associations comme Démographie responsable, qui plaide pour que le nombre d’habitants n’y dépasse pas 70 millions, puis tende à diminuer…Yves Cochet assure qu’il faut commencer par limiter les naissances dans les pays développés car leur mode de vie pèse le plus lourdement sur les ressources… Le nombre de Terriens augmente moins vite (+ 1,2 % chaque année), mais il augmente tout de même… Combien la planète pourrait-elle nourrir de personnes  ? Pour tenir compte de ces variables, les experts répondent par une équation : le nombre de personnes multiplié par leur niveau de consommation, pondéré par les technologies plus ou moins renouvelables qui ont permis de produire leurs biens, voilà ce qui définit l’impact environnemental (ndlr, il s’agit de l’équation I = PAT). En d’autres termes, le partage des ressources compte autant sinon plus que le nombre d’humains à la surface du globe… Les Nations unies rappellent d’ailleurs que la sous-alimentation repart à la hausse dans le monde pour la troisième année d’affilée. En 2017, 821 millions de personnes en souffraient… La question des migrations, encouragées par les dégradations de l’environnement, est posée. »

La tribune** de Stéphane Mandaule complète l’analyse : Si la démographie de notre monde avait abouti à une stabilisation de la population, telle qu’elle était il y a deux siècles (1 milliard d’habitants), il n’y aurait pas de problèmes de ressources finies à partager, pas de modèle de développement à changer dans l’urgence. Mais tel n’est pas le cas. La stabilisation de la population mondiale est sans cesse repoussée. On évoque aujourd’hui non plus 9,5 milliards d’habitants, mais plutôt 11 milliards en 2100 en scénario moyen, voire 17 milliards en hypothèse haute. Or, quand on observe les dix-sept objectifs du développement durable (définis en 1992 à Rio), aucun ne fait référence à la taille de la population mondiale. Certains « spécialistes » de la démographie considèrent que la stabilisation de la population mondiale s’établira d’elle-même avec le développement pour tous. On n’hésite pas à invoquer sans précaution le progrès technique à venir pour faire des miracles : repousser les limites, rendre compatible ce qui ne l’est toujours pas, découvrir les clés de modèles de développement capables de nous extraire des contingences naturelles de notre Terre. Cela évite ainsi d’aborder la question délicate de la définition d’une population soutenable pour notre planète, dans un monde aux ressources finies. Mais les faits sont têtus. La stabilisation de la population mondiale n’a pas eu lieu, et les modèles de développement des pays riches, de plus en plus partagés par les pays émergents, sont toujours plus nocifs pour l’environnement. La démographie – son évolution, la question de sa maîtrise individuelle ou collective, sa compatibilité ou non avec les ressources disponibles, son influence sur les problèmes de sécurité et de migrations – est bien le chaînon manquant du développement durable. Lier modèles de développement et populations qui les utilisent devient incontournable. Pourquoi s’interdire de jouer sur ces deux variables à la fois, dans le respect des choix de chacun ? C’est ce que l’on pourrait appeler la « démographie verte ».

Pour la tribune de Jacques Véron*** nous renvoyons le lecteur à son livre de 2013 « Démographie et écologie »

* LE MONDE du 17-18 février 2019, Trop d’humains pour la planète ?

** LE MONDE du 17-18 février 2019,« La démographie est bien le chaînon manquant du développement durable »

*** LE MONDE du 17-18 février 2019, Environnement : « Il faut arrêter de mettre la démographie en accusation et promouvoir un développement durable »

13 réflexions sur “Trop nombreux pour la planète, vive la démographie verte”

  1. Y.Cochet a parfaitement compris que la surnatalité est une catastrophe mais vu l’ idéologie rouge de son parti EELV , il doit s’ en prendre à ceux qui ont développé une civilisation qui tient la route même si elle comporte beaucoup de défauts qui peuvent être supprimés .
    GROSSE DECEPTION dans son chef car l’ homme est plutôt lucide !

  2. « Olivier Delalande : Que ceux qui pensent qu’on est trop nombreux commencent par se supprimer eux-mêmes ! Alors on les prendra au sérieux … »
    Sophisme ! Cesser de vivre à un coût pour la personne qui décède. Ne pas naître ne lèse absolument pas la personne (qui aurait pu naître). Cf. « Better Never to Have Been » ou encore « The Human Predicament », David Benatar.

  3. Dur d’aborder ce debat à l’echelle planetaire. En tout cas, je suis une grande fan des livres et conférence d’Yves cochet. J’ai decouvert votre blog recemment, merci pour votre travail.

    — Em

  4. @ Marcel

    Le plus drôle étant que les gauchistes UmPs (et supplétifs vert rouge modem) qualifient ces racailles de « Chances pour la France » mais quand on sait que ces racailles n’ont pas su être une chance pour leurs propres pays, on se demande bien comment elles pourraient le devenir pour le nôtre ? ….

  5. @Bga80 :
    « Que ceux qui pensent qu’on est trop nombreux commencent par se supprimer eux-mêmes ! Alors on les prendra au sérieux … » » »
    Argument classique proféré par tout pseudo humaniste à haute densité en fausse indignation : des rats rouges !
    S’ il y a bien des gens qui doivent subir un contrôle démographique draconien , ce sont ceux d’ Afrique et d’ Asie qui ne peuvent qu’ écouler leur trop-plein de population dans les pays développés

  6. @ Alexandre

    La situation est bien pire que l’épuisement des sols, les agriculteurs ne savent plus cultiver la terre comme à l’ancien temps, ils ne savent plus établir des terres agricoles sans engrais, sans pétrole sans tracteur ! Ils ne font que de la monoculture shooter au pétrole. C’est carrément tous nos agriculteurs qu’il faut former pour leur apprendre à cultiver sans pétrole. Dans l’avenir très proche, l’Europe aura besoin entre 200 à 300 millions de paysans pour nourrir notre population européenne actuelle. Autant dire, qu’on est vraiment mal barré pour la transition ! Et ce sont nos dirigeants qui bloquent la situation avec leurs banquiers complices, car ils sont enfermés dans l’égrégore de l’ancien paradigme économique où il fallait émettre du crédit pour tondre les gens et rendre dépendant toute la population à l’État. Bref, à cause de politiciens, on a perdu toute résilience. Mais c’est pour ça qui s’agrippe au système actuel sans le changer car ils ne savent rien faire, alors ce ne sont pas eux qui vont pouvoir dire comment faire pour s’en sortir, les politiciens pour s’en sortir à titre personnel ils font la poche des gens c’est tout !

  7. Apparemment on arrive dans la période de tous les pics. Celui du pétrole et surtout du phosphore.
    L’agriculture ne peut voir que ces rendements diminuer sans chimie, de plus on a épuisé les sols.
    On va bientôt savoir comment le système va réagir et comme on n’a pas réfléchi collectivement à un plan on va découvrir les terribles ajustements.

  8. J’ai regardé une vidéo de Pablo Servigne, il annonce qu’il y a des cadenas et des blocages dans l’esprit des gens pour effectuer la transition écologique. Bah déjà, un des premiers et des plus gros cadenas, c’est le crédit ! Toutes les personnes qui ont un crédit, même si elles savent qu’il faut effectuer une transition écologique, ben la refusent pour passer à l’acte, tout simplement parce qu’elles sont bloquées par des crédits, si vous avez des crédits en cours pour votre maison et votre voiture, ben vous n »acceptez pas les hausses des taxes ou d’impôts, ni un rationnement de biens et services, ni une baisse de salaire, ni un licenciement, bref tout ça ne peut pas être bien vécus à cause des crédits. Quand vous avez des crédits, vous êtes coincés dans le système, d’où l’inertie généralisée. Donc, les gouvernements et des banquiers ont étendu le créditisme pour s’assurer des rentes sur le dos de la population, mais le problème qu’ils n’ont pas prévu étant que les crédits bloquent la transition de nos modes de vie. Puis du coup, vous avez des Gilets jaunes ! Moi je n’ai pas de crédit, alors la transition est beaucoup plus facile, car je sais que j’aurai pas de huissier demain au bas de ma porte. Mais quand vous avez des crédits sur le dos, abandonner la voiture devient systématiquement inacceptable, ou même ne serait ce que diminuer l’usage de la voiture rien que ça est devenu inacceptable, même laisser la voiture aux gens et juste leurs demander de moins rouler est devenu inacceptable et vous avez les Gilets jaunes. Ce sont la faute aux dirigeants et banquiers qui ont rendu les gens dépendants aux crédits, et du coup ces gens sont enfermés dans une logique où ils ne peuvent pas accepter la transition écologique et des modes de vie…

    Bon, et comme j’avais dit une fois, il y a trop de crédits en circulation, beaucoup de crédits aussi bien privés que publics ne seront jamais remboursés. Pourquoi ? Parce que les banquiers, pour prendre une décision de vous accorder un crédits, se fient sur votre solvabilité du passé, par exemple vous présentez vos 4 derniers bulletins de salaire. OR l’erreur monumentale, étant que la solvabilité du passé qui garantit les remboursements de crédits, c’est la solvabilité du futur qui va permettre de rembourser les crédits, or cette solvabilité n’est pas prédictible, au mieux on peut présumer qu »une solvabilité est assez probable en fonction des indices du passé, mais ça s’arrête là, du moins si on se fie uniquement qu’aux fiches de paye, et aussi ça ne fonctionne que dans le cadre individuel des individus cette prévision. MAIS sur le plan global, l’indicateur de solvabilité de la population en général, ben ce sont les approvisionnements de pétrole ou même des énergies fossiles en général. Donc si les quantités de pétrole qu’on importe baisse, alors l’économie se contracte et beaucoup de gens ne pourront plus rembourser leurs crédits, d’ailleurs on le voit sur la courbe des surendettés à la Banque de France. Dans les années 80, on avait 40.000 nouveaux surendettés chaque année, aujourd’hui dans nos années 2010/2020 on frôle les 200.000 nouveaux surendettés chaque année. Et ça va continuer d’enfler, du fait de la déplétion des énergies fossiles, à chaque fois que le volume de pétrole va baisser le nombre de surendettés augmente aussitôt.

    Conclusion, la création monétaire par la voie de crédit n’est plus adaptée pour l’avenir, les banques Ponzi vont s’effondrer…. Pour entretenir la création monétaire par la voie de crédit, il faut systématiquement de la croissance pour rembourser, sinon tout se casse la gueule. Et comme vu précédemment, les crédits provoquent l’inertie au niveau comportemental des individus face à la transition écologique et transition économique.

  9. Ca fait plaisir de voir Le Monde titrer : L’explosion Démographique, un défi pour la planète. Enfin le problème est reconnu. Bon il faut que ces genres de unes se multiplient que cela devienne notre premier souci en matière d’écologie, sinon, le reste ne servira à rien.

  10. «  »Olivier Delalande : Que ceux qui pensent qu’on est trop nombreux commencent par se supprimer eux-mêmes ! Alors on les prendra au sérieux … » »

    Mort de rire ! Tu sais ceux qui se désignent comme pacifistes et humanistes, en général ce ne sont que des lâches ! Ces idéologies droits de l’hommiste n’ont pu exister que grâce aux énergies fossiles qui ont permis la surabondance. En vérité; ben des gens comme ce Olivier Delalande qui est enseignant, font parti des gens qui n’ont jamais eu besoin de lutter pour survivre, ce sont des zombis (émasculés) qui ont été biberonnés au Mixte ou au Cocktail= Énergies fossiles + aides de l’état ! Alors c’est très facile de faire la morale aux autres avec ces idéologies humanistes droits de l’hommiste, antifa lorsqu’on bénéficie d’une planque de fonctionnaire. MAIS dès lors qu’il n’y aura plus d’énergies fossiles pour subventionner toutes ces idéologies bisounours et ben vous serez contraints de lutter pour survivre. Comme le rappel si bien Jancovici, l’humanité, bref les hommes n’ont pas abandonné l’esclavagisme parce qu’ils étaient devenus bienveillants gentils et humanistes, mais tout simplement parce que les énergies fossiles étaient et sont toujours plus rentables que des esclaves. D’ailleurs, comme on peut le constater aujourd’hui; alors que les américains consomment quasiment le double de pétrole que les européens par tête d’habitants, et ben pour ne pas voir leur train de vie diminuer que vont ils faire prochainement ? Ah une guerre contre le Venezuela ? AH bon pourquoi ? Les droits de l’hommiste ? Bah non le pétrole ! Vu que leur schiste leurs réserves vont très vite chuter, ben les américains ont besoin de pétrole de relais, et c’est celui du Venezuela. Donc tous ces gens qui nous font leur morale gauchiste sont des chapons, ils ont un petit minou entre les jambes, ils ne savent rien faire à part répandre leurs idéologies, ils sont habitués à percevoir de l’argent de l’état pour consommer dans les supermarchés c’est tout, mais ils n’ont jamais eu besoin de produire d’efforts réels pour obtenir tout ce qu’ils ont obtenus (maisons, voitures, caddy bien remplis chez auchan)….

    Alors je vais bien rigoler, quand tout va s’effondrer, tous ces gens moralistes risquent de retourner leurs vestes du bon côté… ou alors disparaître…

  11. Quelques commentaires sur lemonde fr qui répondent de façon ironique à la question piège des anti-malthusiens : « par qui on commence ? (qui on commence à liquider!)
    Gaia : Une épidémie mondiale serait dramatique pour les humains mais la planète s’en porterait mieux… gaia va t elle faire muter les virus dans un geste désespéré d’auto défense ?
    Olivier Delalande : Que ceux qui pensent qu’on est trop nombreux commencent par se supprimer eux-mêmes ! Alors on les prendra au sérieux …
    Veritas : De toute façon la terre est bien programmée: bientôt un grand cataclysme, probablement une pandémie, va s’occuper de liquider la moitié de l’humanité et le problème sera réglé.
    Ubu Roi : L’extermination de masse des populations a l’arme bactériologique est un autre idée qui ne va pas tarder a germer dans la tête de certain fous … La fiction va devenir réalité ? Ecolo-tyrans ? L’avenir risque de ne pas être bucolique !

  12. «  »Yves Cochet assure qu’il faut commencer par limiter les naissances dans les pays développés car leur mode de vie pèse le plus lourdement sur les ressources… » »

    Yves Cochet a du brun dans les yeux, ça fait plusieurs décennies qu’en Europe la natalité a baissé, a baissé même en dessous du seuil de renouvellement. Ceux qui font plus de 2 enfants en Europe ce sont les migrants. Et en important des migrants en Europe, ben vous alignez la consommation des migrants au niveau des européens, alors je ne vois pas comment il compte baisser la consommation en Europe dans ces conditions ? Au lieu de les importer en Europe, il faudrait plutôt élever le niveau de vie des étrangers chez eux dans leurs pays, on y gagnerai même en efficacité, puisqu’il faut dépenser moins d’énergie dans le sud pour offrir le même niveau de vie que dans le nord.

  13. «  »Yves Cochet assure qu’il faut commencer par limiter les naissances dans les pays développés car leur mode de vie pèse le plus lourdement sur les ressources… » »

    Yves Cochet a du brun dans les yeux, ça fait plusieurs décennies qu’en Europe la natalité a baissé, a baissé même en dessous du seuil de renouvellement. Ceux qui font plus de 2 enfants en Europe ce sont les migrants. Et en important des migrants en Europe, ben vous alignez la consommation des migrants au niveau des européens, alors je ne vois pas comment il compte baisser la consommation en Europe dans ces conditions ? Au lieu de les importer en Europe, il faudrait plutôt élever le niveau de vie des étrangers chez eux dans leurs pays, on y gagnerai même en efficacité, puisqu’il faut dépenser moins d’énergie dans le sud pour offrir le même niveau de vie que dans le nord.

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